Journée de soutien au collectif Haut-Var Solidarité

Le collectif Haut-Var Solidarité organise une journée de soutien afin qu’il puisse continuer ses activités de soutien aux personnes migrantes présentes là bas.

La journée se tiendra à l’ancienne usine Brest à Salernes le dimanche 15 octobre de 10h à 21h, avec marché paysan, débats, projections, infokiosque, pizzas et autres tambouilles à prix libre et conceret de la compagnie KTA. Celles et ceux qui veulent passer un week end au vert sont les bienvenu-e-s!

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Communiqué des camarades grecs sur la situation récente à Lesbos

Nous publions ici la traduction qui nous a été transmise d’un article rédigé par le collectif grec Musaferat concernant la situation à Lesbos cet été. Nous apportons quelques nouvelles complémentaires en bas de page.

L’île de Lesbos est encore le principal point d’arrivée des migrants venant de la côte turque. Le nombre peut être inférieur aux deux années précédentes, mais 3917 personnes sont arrivées à Lesbos en 2017, jusqu’au 21 août. Contrairement à la rhétorique raciste dominante qui parle de «migrants économiques», plus de 60% proviennent des pays déchirés par la guerre au Moyen-Orient et en Afghanistan, dont 1/3 sont des enfants. Au cours du dernier mois, on a observé qu’aucune autre île n’est utilisée comme point d’arrivée, comme Chios et Kos, mais que les réseaux dirigent la grande majorité des migrants vers Lesbos. Cette condition se nourrit de plus en plus intensément dans les contradictions de la communauté locale. Avec une grande partie de l’économie locale, en particulier de la ville de Mytilène, dépendant directement de la mise en œuvre des politiques anti-migration, et une autre partie essayant de souligner cette condition comme point de dévaluation d’autres domaines. Cela conduit à un conflit d’intérêts, où chaque côté use de toute l’influence qu’ils ont pour exercer une pression politique. Mais puisque aucun des deux côtés n’est contradictoire avec l’essence même des politiques anti-migration, la question qui reste est de savoir comment ces dernières seront perpétuées, avec le moindre coût possible.

La situation dans le centre de détention de Moria

Depuis quelque temps, les forces de police locales et importées ont décidé de dissuader les migrants de rester au centre-ville, surtout la nuit, et ont tenté de les évacuer avec un processus d’intimidation. Des patrouilles intensifiées avec des contrôles constants, des arrestations et des charges ont changé l’image du centre-ville de façon dramatique. Les migrants ont été forcés, pour la plupart, à rejoindre le centre de détention de Moria et le camp public de Kara Tepe, pour ne visiter la ville que pour les besoins les plus essentiels.

Après les interventions qui ont eu lieu au printemps, ce qui a augmenté la capacité d’accueil du centre, la plupart des tentes ont été retirées du centre de détention de Moria et les migrants ont été transférés dans d’autres endroits ou ont étés introduits dans les nouveaux conteneurs qui y ont été apportés. Les migrants qui restent dans le centre de détention sont : a) les nouveaux arrivants, b) les personnes sans statut de «vulnérabilité», c) les mineurs non accompagnés qui n’ont pas été transférés dans l’une des maisons pour mineurs et d) les détenus du centre de détention avant transfert (PROKEKA), qui est également situé au centre. Selon leurs plaintes, les conditions de détention sont toujours horribles. La vie au milieu des brutalités policières et arbitraires, alors qu’il y a des plaintes continuelles sur les repas qu’ils donnent, ainsi que pour l’insalubrité du centre, où plus de 3 000 personnes sont forcées d’y vivre.

Parmi les plaintes, comme l’ont révélé les derniers rapports de Human Rights Watch et Médecins Sans Frontières (MSF) qui ont accès à cet endroit, il y a beaucoup de mineurs non accompagnés et d’autres groupes vulnérables, sans aucune protection. De plus, depuis mai 2017, même dans les situations où ils bénéficient du statut de «vulnérabilité» à partir de l’enregistrement, ils sont forcés de rester sur l’île jusqu’à leur première entrevue, au lieu d’être autorisés à aller sur Athènes comme ils l’étaient par le passé.

Centre de détention de Moria

Une autre zone ou l’on note de sérieux problèmes est le service de santé au sein même du centre de détention. Depuis la fin du mois de mai, date de la fin du contrat entre le ministère de la Santé et Médecins du Monde (MDM) jusqu’à ce que le service de santé soit occupé par le Centre de contrôle et de prévention des maladies (KEELPNO), le contrôle et le suivi de la santé des migrants dans le centre de détention sont entrepris par les ONG ERCI et la Croix-Rouge grecque, avec peu de personnel.

Pire que tout, cependant, le stress des migrants est dû au traitement extrêmement lent de leurs demandes d’asile, ainsi qu’aux décisions négatives qui sont émises en masse. À cela devrait être ajouté le soutien juridique légal déplorable dont la plupart d’entre eux bénéficient. Après la fin du contrat entre une ONG bien connue et le HCR, pour les dispositions prévues, seuls quelques conseillers juridiques restent au centre afin de satisfaire les demandes. Il en résulte que la plupart des migrants ne sont pas suffisamment informés sur leurs droits relatifs aux processus de demande d’asile ou, pire, relatifs à l’attrait des refus, alors qu’ils sont également exposés aux processus punitifs prévus dans le cadre juridique. L’attente à long terme, beaucoup d’entre eux sont sur l’île depuis plus d’un an maintenant, l’incertitude quant à ce qui va suivre et l’épuisement psychologique, physique et financier créent une situation étouffante. Les conditions dans le centre de détention sont tout sauf sûres pour la plupart des migrants. Le centre montre des signes clairs de ghettoïsation, toujours avec les plus faibles pour victimes.

Organisation et résistance des migrants

Dans cette situation, les migrants ont essayé de diverses manières d’organiser et de résister aux conditions qui leur ont été imposées. Les ailes du centre de détention ont été réparties principalement en fonction du lieu d’origine et de la langue parlée, ce qui intensifie le sentiment des micro-communautés en leur sein. Depuis l’hiver, les «leaders communautaires» ont été sélectionnés au sein de presque toutes les communautés, avec le devoir d’agir comme médiateurs entre leurs membres et les autorités. Les communautés ne sont jamais à court de tensions, car les autorités choisissent d’accorder la priorité à l’examen des demandes d’asile des personnes venant de pays avec une plus grande probabilité d’obtenir un statut de protection, en plus des conflits déjà existant entre les différentes ethnies qui créaient des sentiments antagonistes au sein des migrants.

Dans cette réalité, les migrants résistent à la coercition et la répression de l’État. La plupart des manifestations visent les services d’asile et certaines ONG qui jouent le rôle de laquais des autorités. Le blocage des bureaux des services, l’endommagement des équipements et les émeutes à petite échelle sont les manifestations les plus courantes. Les migrants exigent principalement l’amélioration des conditions de vie dans le centre de détention, le traitement rapide des examens des demandes d’asile, l’arrêt des déportations et des retours en Turquie. À leurs demandes, les autorités répondent avec de plus en plus de violence. Le pire épisode de répression de ce genre a eu lieu entre le 17 et le 27 juillet. La réponse des forces de police aux manifestations du 18 juillet était encore plus violente, avec des arrestations aléatoires qui ont entraîné des blessures chez des dizaines de migrants et l’arrestation de 35 migrants qui ont été envoyés au tribunal avec de lourdes charges. Quelques jours plus tard (27/07), les forces de police aidées par des forces supplémentaires arrivées d’Athènes et de Thessalonique sur l’île ont effectué une “opération de balayage” à l’intérieur du centre de détention, avec des intimidations et des arrestations. Tout cela a entraîné la peur de nombreux migrants qui ont fuient le centre de détention, cherchant des des endroits plus sûrs pour dormir, alors que ceux qui devaient rester dans le centre le faisaient sous la menace d’un traitement similaire.

Camp de Moria – Juillet 2017

Au cours du dernier mois, une autre grève de la faim était en cours. Les gens en grève ont commencé le 29 juin, ils sont les frères Harash et Amir Hampay, ainsi que Hussein Kozhin et Bahrooz Arash. Amir Hampay, H. Kozhin et B. Arash ont été détenus dans le centre de pré- transfert de Moria, car leurs demandes d’asile avaient été rejetées pour la deuxième fois également. Bien qu’ils aient fait appel devant le tribunal administratif contre ces verdicts, les autorités les ont maintenues en détention pendant de nombreux mois. En réalité, on avait essayé de déporter Amir Hampay alors que l’examen de son cas était encore en cours. En même temps que la grève de la faim à Moria, Harash Hampay est également en grève de la faim depuis le 30 juin sur la place centrale de Mytilène, par solidarité et pour essayer de percer le voile d’invisibilité, créé par l’isolement à Moria, qui enveloppe la lutte de son camarade. Cependant, sa présence sur un point public l’a exposé au harcèlement constant des autorités locales, ainsi qu’aux menaces des fascistes locaux. Le premier résultat positif a été la décision d’arrêter l’arrestation d’Amir Hampay le 21/07. H. Kozhin et B. Arash ont arrêté leur grève le 01/08, alors que les conséquences sur leur santé devenaient de plus en plus terribles. Les autorités ont conclu que le processus d’arrêt de leur arrestation commencerait bientôt. Cependant, Harash Hampay a décidé de poursuivre la grève, jusqu’à ce qu’ils soient finalement libérés. le mardi 8 août.

Pendant ce temps, le dernier mois et demi a vu la création d’un groupe composé de migrantes et de personnes en solidarité qui concerne les problèmes auxquels sont confrontés les migrantes et LGBTQI. Le groupe a été créé en raison des menaces quotidiennes, des coups et des violations auxquels LGBTQI et les migrantes sont soumises, à la fois dans le centre de détention et dans la ville. Dans des conditions aussi déplaisantes que celles qui résultent des politiques anti-migratoires, les stéréotypes patriarcaux et sexistes se manifestent sous leur forme la plus violente. Les objectifs du groupe sont l’autonomisation de ses membres et d’exiger que le danger de la situation soit reconnu des autorités.

Avec plus de 3 200 personnes mortes en Méditerranée en 2017, et plusieurs milliers piégées dans divers centres de détention dans les frontières européennes et continentales, il est évident que la guerre totale contre les migrants est des plus intenses, même si maintenant vous ne le verrez pas sur l’écran du téléviseur. Le gouvernement grec a déjà annoncé l’aggravation de ses attaques, par la construction de nouveaux types de centres de déportation fermés sur l’île et la répression violente de toute manifestation de migrants et de solidaires.

Musaferat

08/08/2017

Occupation de la place Sappho à Mytilène par des membres de la communauté Afghane – Fin août

Au début du mois, samedi 9 septembre à 6 heures du matin, une nouvelle opération de police a eu lieu au camp de Moria. 350 policiers se sont déployés à l’intérieur du camp afin de procéder à l’arrestation de personnes pour lesquels un avis définitif de rejet de demande d’asile avait été émit. Craignant que des protestations viennent empêcher l’opération, la police a directement procédé à un encerclement massif du camp pour au final intercepter 11 personnes afin de les expulser. A Chios, une opération policière aurait également eu lieu au camp de Souda sur Chios. Vingt-trois personnes auraient été transférées au poste de police et quatre d’entre elles auraient été arrêtés, trois d’entre elles pour posséder des couteaux, l’une pour avoir des cigarettes de contre bande.

Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), la situation la plus critique concernerait actuellement l’île de Samos. Malgré le transfert récent de quelque 640 personnes entre l’île et le continent, plus de 1 900 personnes restent entassées dans une zone conçue pour accueillir 700 personnes au Centre d’accueil et d’identification (RIC) de Vathy. Parmi elles se trouvent plus de 600 enfants ainsi que des femmes enceintes et des personnes souffrant de graves problèmes de santé et de handicaps.

Au cours de la même période, la Commission européenne a publié son septième rapport sur l’accord UE-Turquie où elle en dresse l’éloge en affirmant qu’il « a continué à jouer un rôle clé en veillant à ce que le défi migratoire en Méditerranée orientale soit traité efficacement et conjointement par l’UE et la Turquie. » On peut lire parmi les annexes du rapport la préconisation des mesures suivantes  :

“D’autres agents de la police hellénique sont nécessaires pour mieux contrôler les points d’entrée / sortie et pour patrouiller à l’intérieur des Hotspots. Le Service grec d’accueil et d’identification, en coopération avec EASO, cherche à établir des systèmes électroniques de contrôle d’entrée / sortie à tous les Hotspots, en commençant par un projet pilote à Moria”.

– “Les autorités grecques explorent la possibilité de limiter le nombre d’étapes d’appel pour les demandeurs d’asile.”

– “La police hellénique émet des décisions de retour en même temps que la notification des décisions négatives en matière d’asile en première instance. Les ajustements techniques et informatiques pour mettre en œuvre l’action en question sont examinés par la police hellénique”.

– “Les autorités grecques doivent conserver un système clair et précis d’enregistrement et de suivi de cas sur tous les migrants irréguliers afin de faciliter la planification et l’exécution des procédures de retour, d’introduire un système électronique de suivi des cas et de continuer à faire respecter restriction géographique pour les migrants présents sur les îles”.

– “Les autorités grecques, avec le soutien de l’UE, créent une capacité de détention suffisante sur les îles le plus tôt possible, en coopération avec les autorités locales chaque fois que cela est possible. La capacité de pré-retrait à Kos est maintenant de 500 places et à Moria à 210 places. Sur Samos, la zone de détention préalable aux renvois, qui se construit dans la zone supérieure du point d’accès, sera complétée dès que les résidents de cette zone seront transférés dans une autre partie du point d’accès, ce qui est difficile à mettre en œuvre dans la zone dans un avenir immédiat compte tenu de l’augmentation récente des arrivées”.

Manifestation des Afghans à Mytilène – Fin août 2017

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Soirée de soutien et cantine les 29 et 30 septembre à Lasalle et Alès

Cela fait des années que des familles et des personnes seules sont accueillies ou se débrouillent par elles mêmes dans différents villages cévenols et dans les villes alentours.

Des actions de solidarité existent et permettent de rompre à minima l’isolement voulu par un système où le refus d’accorder un titre de séjour plonge des individus dans la précarité et l’incertitude, dans la clandestinité. Ces actions, quelle que soient leur forme, apportent à de nombreuses personnes un peu de sérénité et d’aide concrète, jusqu’au moment où la permission de vivre “légalement” sur le territoire pourra leur être accordée. Elles permettent aussi d’affirmer, dans les actes, une opposition à un monde régi par le profit économique et quadrillé par des frontières militarisées.

Si les Cévennes sont réputées pour leur esprit “d’accueil et de résistance”, des centaines de personnes demeurent toutefois à la rue dans de nombreuses villes très proches, les appels en urgence de demandes de logement pleuvent sur les listes mails et les frontières n’ont de cesse de se fermer.

Plus que des actions ponctuelles isolées, c’est bien un changement collectif dans nos rapports sociaux et dans nos luttes, une application concrète de nos réflexions que nous souhaitons généraliser. Nous refusons de rester inactifs face à l’oppression des pouvoirs autoritaires et marchands, nous refusons de nous taire.

Des initiatives et des collectifs sont déjà existants, d’autres sont à créer. Une chose est sûre, c’est bien notre volonté et notre capacité à nous organiser qui permettront un quelconque changement.

Nous relayons les appels suivants :

– vendredi 29 septembre à Lasalle : Soirée de soutien à deux familles accueillies depuis cet été dans le village, et un jeune majeur isolé,

– samedi 30 septembre à Alès à midi : Cantine sans frontières au profit de deux familles sur Alès.

Aucune de ces personnes ne bénéficient de ressources “légales” ou “suffisantes”.

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Parution de deux nouveaux livres chez Niet!éditions

Deux ouvrages sur les luttes aux frontières à Calais et Vintimille viennent de paraître chez Niet Editions, nous vous conseillons vivement leur lecture :

CALAIS, FACE À LA FRONTIÈRE

Textes & entretiens – Collectif

En détruisant la jungle de Calais à l’automne 2016, et en dispersant tous ses occupants aux quatre coins de la France, l’État a prétendu faire œuvre « humanitaire » ; en réalité, ce déplacement de population s’inscrit dans une continuité de gestion de la « question migratoire » dans le Calaisis, entre acharnement policier et paternalisme des associations… Depuis une vingtaine d’années, du hangar de Sangatte au centre de rétention de Coquelles, de la constitution de la grande jungle de Calais à son « démantèlement », des milliers de personnes en exil se sont trouvées piégées face à la frontière, dernier obstacle avant le Royaume-Uni. La parole est ici donnée aux personnes immédiatement concernées, personnes en exil ou militants solidaires, afin que d’autres voix se fassent entendre, pour éclairer l’action présente et future.

NOUS NE FERONS PAS MARCHE ARRIÈRE !

Luttes contre la frontière franco-italienne à Vintimille 2015 / 2017 – Lucía Le Maquis

En juin 2015, la France ferme sa frontière avec l’Italie aux personnes arrivées là suite à la traversée de la Méditerranée. A Vintimille, un groupe de migrants menace de se jeter à l’eau depuis les récifs de Balzi Rossi si la frontière n’est pas ouverte et refuse de monter dans les cars de la police italienne venue pour les expulser. Cette résistance et ce blocage sont le point de départ d’une lutte contre la frontière qui ne s’est pas arrêtée depuis. Les paroles de différents acteurs de cette lutte se croisent dans ce petit livre en un récit composite entre mer et montagnes.

Derrière Lucía Le Maquis se cachent plusieurs membres du collectif méditerranéen de traduction Le Maquis. Le prénom Lucía, quant à lui, est un hommage à une jeune femme argentine, Lucía Pérez, dont le meurtre sauvage par deux hommes le 8 octobre 2016 à Mar del Plata en Argentine a été l’un des éléments déclencheurs du mouvement féministe Ni Una Menos. Le collectif Le Maquis se forme à Marseille au cours du printemps 2016 alors que ses membres circulent régulièrement entre France, Grèce, Italie, Espagne, Égypte et Turquie.

Contact presse/librairie/distribution : nieteditions@riseup.net niet-editions.fr

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Cantine Sans Frontière – Samedi 30 septembre !

Nous sommes quelques personnes avec ou sans papiers qui organisons depuis plus d’un an des repas de soutien à Alès et dans ces environs.

Ces cantines sont un moyen pour celles et ceux qui ne peuvent légalement travailler d’obtenir un peu d’argent. Être dans l’attente d’un titre de séjour plonge les individus dans des situations de grande précarité ou d’assistance qui ne sont pas acceptables à nos yeux.

Nous partageons aujourd’hui cette expérience avec d’autres personnes et organisons de manière régulière ces cantines sur une base de solidarité et d’entraide. Elles se veulent aussi des moments d’échanges.

Apporter son soutien à ce projet consiste à venir partager un repas — l’argent récolté est intégralement reversé aux personnes concernées — ou a proposer son aide pour l’organisation de celles-ci.

Les cantines ont lieu le dernier samedi de chaque mois dans le local de la Rétive à Alès (42 rue du Faubourg d’Auvergne), les repas seront à prix libre afin que chacun puisse participer selon ses moyens.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer et à en parler autour de vous !

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Qui aide qui en Roya? A propos des campos et de celles et ceux qui les désirent.

Nous transmettons ci-dessous un texte écrit depuis la vallée de la Roya proposant une analyse critique de la situation actuelle à la frontière franco-italienne.

En guise de préambule, le texte peut s’accompagner de cette vidéo.


Qui aide qui en Roya? A propos des campos et de celles et ceux qui les désirent.

Partout sur les routes, des gens évitent les militaires. Dans les trains, les patrouilles remplissent les wagons. Les cols et les sentiers sont occupés par des hommes en armes. Les alpes du sud sont un territoire paisible et vivant, de vallées et d’habitants. Point de Passages Autorisés, état d’urgence, chasseur Alpins, légion étrangère… A mesure que se précise et s’installe l’invasion autoritaire, la solidarité se diffuse et s’organise.

Ce texte est une proposition d’analyse critique de la situation à la frontière Franco-Italienne. Il a été rédigé dans le but d’offrir une contribution aux réflexions diverses qui touchent tous ceux que le dispositif de répression à la frontière révolte et questionne. Presque une année s’est écoulée depuis que la solidarité envers les personnes sans papiers dans la Roya s’est en partie fédérée autour d’un combat associatif largement médiatisé. Nous, auteurs de ce texte, sommes soucieux de ne pas raviver d’inutiles guerres de chapelle idéologiques et encore moins de s’en prendre de manière personnelle à qui que ce soit en particulier.

Les procès d’intention ne nous intéressent pas. L’échange d’informations et le débat constructif en revanche, au-delà du fait qu’il nous passionne sans doute bien plus, nous semble être nécessaire à la fois pour décloisonner les esprits et enlever les étiquettes trompeuses qui opposent en fait ceux que l’action et le geste de solidarité rapprochera
toujours, d’une certaine manière.

La suite de la brochure est téléchargeable ici.

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Déplacements forcés de population en Syrie

Ci-dessous deux articles montrant comment le régime d’Assad, en bombardant et assiégeant de nombreuses villes du pays puis en exerçant le déplacement forcé de milliers de syriens, renforce son pouvoir et rend quasiment impossible le retour de la population exilée.

Un article paru le 3 septembre expliquant comment le régime tente de devenir le premier bénéficiaire de la “reconstruction”. Et un autre (en anglais ou espagnol) plus ancien, mais néanmoins important, pour comprendre les stratégies de déplacements de population mises en place pour retrouver le contrôle des territoires perdus.

Alep – quartier est.

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Communiqué des habitants de San Ferdinando sur la journée du 18 août

Repris et traduit de Compagne in lotta.

Hier, nous avons attendu l’arrivée de la police et des institutions de manière pacifique et très déterminée. La veille, dans une assemblée, accompagné de personnes solidaires venues de différents endroits d’Italie, nous avons choisi nos portes-paroles pour exposer une fois encore nos demandes. Tout d’abord : accès aux papiers pour tout le monde (permis de séjour, de résidence et passeport), car rien ne peut être fait sans ça ! Seuls les papiers nous rendent heureux !

Nos autres demandes concernent des changements dans les règles de fonctionnement du nouveau camp : cuisine collective, pas de restriction d’horaires pour entrer et sortir, pas de caméras et pas de clôtures !

Nous voulons avoir le contrôle de nos vies !

Nous vivons dans ce pays depuis des années ! Nous sommes là pour travailler, mais il n’y a pas de contrats avec de bons salaires !

Les institutions devant ces demandes claires et directes ont dit non encore une fois. Ils ont dit qu’ils ne peuvent rien faire et qu’ils ne peuvent pas changer les règles ! Mais nous savons que ce n’est pas vrai !

Hier, tant d’associations, la CGIL, l’USB et les Caritas, ont commencé à faire pression : “Allez au nouveau camp et changez les choses une fois à l’intérieur”, “Ne t’inquiète pas que nous changerons les choses !” Alors les institutions ont proposé de petites améliorations pour nous convaincre, comme la possibilité de cuisiner seul dans une cuisine collective (pour 550 personnes !).

Après avoir exposé nos intentions, nous avons dit aux institutions qu’elles devaient revenir avec d’autres propositions. Ainsi, à ce moment-là, la réunion officielle c’est terminée et grâce à notre détermination, nous avons obtenu un bon résultat !

À ce moment là, les institutions et les associations ont intercepté de petits groupes de personnes en leur faisant toujours de fausses promesses. Certaines associations ont même offert de l’argent (10/20 euros) aux gens pour les persuader d’aller au nouveau camp. Dans le même temps, l’eau dans les tentes où nous vivons fut coupée.

Nous savons dès maintenant qu’il y aura beaucoup de problèmes dans le nouveau camp, à la fois parce qu’il n’est pas opérationnel et parce que déjà beaucoup de gens reviennent de ceux situés dans les provinces de Foggia et Cuneo.

Notre lutte ne s’arrête pas ici. Nous allons de l’avant de jour en jour et, le 30 août, nous serons à Rome pour une réunion avec le ministère de l’Intérieur.

Les habitants de San Ferdinando.

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Appel à soutien contre l’expulsion du campement de San Ferdinando (Calabre)

Nous diffusons les dernières nouvelles de San Ferdinando, dans la province de Reggio Calabria, où des centaines de personnes se mobilisent pour empêcher l’expulsion de leurs habitations et leur transfert dans un camp officiel contrôlé par l’état.

Infos reprises et traduites à partir du site : Compagne in Lotte.

Ces derniers jours, les habitants de San Ferdinando ont continué de s’organiser en vue de l’expulsion prochaine du campement où se situe leurs habitations et maintiennent un mot d’ordre clair : « plutôt unis et libre de mouvement dans un camp comme celui-ci, qu’enfermés dans une prison ». Leur détermination n’a jamais failli malgré les conditions de vie misérables, la marginalisation dans laquelle ceux-ci sont forcés de vivre, et la militarisation du territoire due à la présence constante des contrôles policiers.

Après la conférence de presse laconique tenue lundi devant l’entrée du nouveau camp officiel (celui-ci consiste en fait en un amas de tentes alignées appelé “tendopoli”), et où le préfet a annoncé que ce dernier « serait comme vivre dans un hôtel », les résidents ont décidé d’écrire leurs revendications et de les envoyer, une fois encore, au ministre de l’intérieur, à la préfecture, au commissariat de Reggio Calabria, et aux autorités de la ville de San Ferdinando.

La même détermination leur a permis d’éviter toute instrumentalisation de la part des institutions, syndicats et associations qui leur proposaient la rencontre d’une petite délégation des habitants dans les locaux du pouvoir, pour leur expliquer les termes de l’expulsion… Finalement, les représentants de l’état ont été obligé de tenir la rencontre dans le campement, fortement encadré par les forces de l’ordre. Ici, les habitants n’ont laissé aucune place pour qu’on leur vente les merveilles du nouveau camp. Et malgré la grande diversité des personnes et des situations, ils ont parlé d’une voix unie et ont affirmé qu’ils ne voulaient pas être transférés : «  Nous ne sommes pas des enfants ! Nous ne voulons pas être contrôlés dans nos vies ! » Ils ont réaffirmé, comme ils l’avaient déjà fait auparavant, que leur besoin sont différents. Ils veulent des papiers pour pouvoir choisir où vivre, ils ne veulent pas être prisonniers dans l’attente sans fin d’un permis de séjour. Ils veulent travailler de manière légale, à la campagne où ailleurs, et être assurés de recevoir un salaire. Pour résumer, ils veulent reprendre le contrôle de leur vie, sans être condamnés à l’exploitation et à l’isolement. Et ce nouveau camp tenu par l’état, avec ses systèmes de contrôle avancés (caméras, badge d’identification, système de reconnaissance tactile et signalement photo…) n’est définitivement pas la bonne solution.

Le nouveau camp officiel.

Le plan du campement.

Le dispositif d’accès au camp, avec badge et relevé d’empreintes digitales.

La préfecture et les forces de police ont pour la première fois clairement entendu le refus unanime des habitants et leur volonté de résister à l’expulsion, démontrant que l’unité dans la lutte peut changer le cours des choses. Maintenant, comment l’état va t-il opérer ? Quelles modalités va t-il mettre en place pour réaliser son projet ? sachant que durant la conférence le préfet a assuré que l’usage de la force ne serait pas utilisé pour évacuer les habitants. Vont-ils adopter les même manières brutales que lors de l’expulsion du ghetto de Rignano durant laquelle Mamadou et Noumou ont trouvé la mort ?

Nous sommes dans l’attente de voir ce qu’il va ce passer, aux côtés des habitants de San Ferdinando qui ont choisi de résister à la violence mise en place par l’état.

Ci-dessous le communiqué d’appel à soutien des habitants de San Ferdinando : 

A TOUTES LES PERSONNES EXPLOITÉES ET ENRAGÉES: LE 18 AOÛT TOUS ET TOUTES A SAN FERDINANDO CONTRE L’EXPULSION DU CAMP!

Nous sommes les habitants du camp de San Ferdinando (Reggio Calabria) et nous voulons faire un appel à tous les italiens. C’est un cri de rage et de douleur contre un autre violence de l’État et des institutions contre nous!

Ça fais plusieurs années que nous levons la tête pour demander ce qu’il nous est dû, comme chacun de vous fait chaque jour. Mais la seule réponse que nous avons eu à ce jour a été la violence, le contrôle et l’isolement dans des baraques et des tentes.

En fait ici à San Ferdinando l’état pour la troisième fois a construit une nouvelle ville de tentes du coût (initial) de 625.000 € !!!! Les autorités prévoient de dépenser plus de 400.000 euros par an pour la gestion !!!! Mais cet argent pourrait être utilisé d’une manière différente, pour tous ceux qui vivent dans cette région, les immigrants et les italiens! Au contraire, l’Etat a préféré les destiner pour un seul objectif: enfermer 550 personnes dans une prison!

Nous ne voulons pas vivre dans des camps, contrôlés par des caméras, avec un système d’identification à l’entrée et avec des horaires pour la rentrée et la sortie. De plus, nous ne pourrons même pas cuisiner ou décider quand, comment et quoi manger, parce que à l’intérieur du camp on sera forcés de payer 1,50 € pour chaque repas!

On est fatigués et enragés parce-que l’on ne nous écoute pas et on ne reçoit que de la violence, du racisme et du silence ! Ici l’état, le 9 juin 2016 a tué notre frère, Sekine Traoré, et maintenant si on ne bouge pas qu’est-ce qu’ils vont faire ? Est-ce que ils vont nous tuer parce-que nous refusons d’aller vivre dans une nouvelle prison ?

Le 18 août prochain commencera l’évacuation du camp où on habite, on sait très bien que c’est une place horrible, et qu’on va nous déporter dans le nouveau camp. Mais si on ne trouve pas des solutions réelles, nos demandes ne seront pas écoutées et on ne bougera pas d’ici!

Avec cet appel on vous demande de nous rejoindre ici à San Ferdinando, pour nous soutenir et résister ensemble!

Les habitant(e)s du camp de San Ferdinando.

D’autres infos sur le Ghetto de Rosarna (San Ferdinando) – en italien, et sur la situation des migrants en Calabre.

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Libération de Bahooz Arash et Kozhin Hussein et fin de la grève de la faim pour Arash Hampay

Déclaration d’Arash Hampay concernant la libération de ses compagnons Bahrooz Arash et Kozhin Hussein et l’arrêt de leur grève de la faim après 41 jours.

Victoire et liberté

La victoire et la liberté ne peuvent avoir lieu sans la volonté et la persistance des gens. Ensemble, nous avons créé une petite campagne pour la liberté et la justice. Notre campagne a été victorieuse. Notre solidarité a aidé à libérer deux réfugiés vulnérables qui avaient cherché refuge auprès de l’Etat grec et des Nations Unies, mais ont finalement été privés de ce refuge et ont été incarcérés et torturés.

Les habitants de Grèce et d’Europe ont démontré leur volonté et leur persévérance tout au long de cette campagne. Ils ont crié aux États, aux autorités de police et aux Nations Unies que les citoyens d’Europe accueillent ceux venant de l’extérieur de l’UE. Ils ont dit qu’ils voulaient que les frontières soient ouvertes. Leurs cris étaient bruyants et clairs. Ne présumez pas que cette victoire ne concerne que la liberté de ces trois prisonniers. Cette victoire est celle des européens et des gens de toute la Terre. Le cœur de cette victoire est le peuple qui dépasse l’état.

Je félicite les réfugiés libérés de s’être entourés de personnes qui ne les ont jamais laissé seuls un seul instant. Je félicite ces personnes d’avoir une telle conscience et une volonté aussi forte.

La grève de la faim a pris fin aujourd’hui. Nous sommes victorieux. La lutte continuera tant que l’injustice subsistera. Les prisons existent toujours dans notre monde et les frontières, qui continuent à séparer les gens les uns des autres.

N’abandonnons pas le monde pour le mal.

Remplissons cette journée avec joie.

Nous avons terminé la grève de la faim VICTORIEUX après 41 jours.

Arash Hampay, Lesvos, Grèce, 8 août 2017

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