Solidarité aux 4 camarades italiens enfermés au CRA de Nice

Après la vélorution de samedi 18 juin, qui a été bloquée à la frontière franco-italienne par la police italienne, les manifestant-e-s réuni-e-s en assemblée ont décidé d’occuper un lieu symbolique de l’oppression et du contrôle sur les personnes.

L’ex douane française à la frontière de Breil-sur-Roya a été transformée en un lieu de rencontre et d’organisation pour faire converger deux luttes : celle contre le doublement du tunnel du col de Tende, qui permettra à plus de camions de passer en détruisant l’écosystème et la vie dans la Roya et la lutte contre les frontières et la déportation des personnes sans papiers.

Vendredi ce lieu a été expulsé. Cinq camarades ont été emmené-e-s dans les locaux de la PAF (Police aux frontières) de Menton. Retenus dix heures de suite, interrogé-e-s et fouillé-e-s. Quatre d’entre eux ont été amenés au CRA (Centre de rétention administrative) de Nice et une camarade directement expulsée vers l’Italie. Tou-te-s ont reçu un décret d’expulsion d’un an de la France.

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Communiqué diffusé vendredi 24 juin :

Samedi 18 juin, après que la CRITICAL MASS/VELORUTION aie été bloquée pendant des heures sur la frontière par la police italienne, les manifestants ont libéré l’ex-douane française de la vallée de la Roya avec l’intention d’en faire un espace de rencontre des luttes. L’édifice précisément situé à 100 m de la frontière franco-italienne sur la nationale Cuneo col de Tende Vintimille, a une haute valeur symbolique : elle incarnait la violence du nationalisme et la ségrégation entre les peuples. Nous avons voulu en inverser le signe.
L’occupation provient de la convergence réussie de la lutte contre la dévastation du territoire et de la qualité de vie que le doublement du tunnel du col de Tende amènera inévitablement, et la lutte contre la frontière, qui s’oppose depuis un an aux rejets, rafles et déportations, au racisme. Nous avions décidé de marcher ensemble, contre leur monde.

Hier matin, la douane libérée a été expulsée par quatre camions des forces anti-émeute de la gendarmerie. Huit camarades étaient dans le bâtiment. Trois camarades français ont été identifiés et relâchés, pendant que cinq camarades ont été emmenés au commissariat de la PAF (Police aux frontières) à Menton. Après avoir été retenus pendant dix heures, interrogés et fouillés, quatre d’entre eux ont été amenés au CRA (Centre de rétention administrative) de Nice, pendant qu’une camarade a été expulsée directement en Italie. Tous ont reçu un décret d’interdiction d’un an en France.
La volonté des autorités est claire : empêcher la rencontre et la contagion des luttes.
Diviser pour mieux régner. Un espace d’organisation transnational pour agir conjointement contre la destruction de l’environnement, la marchandisation des vies ét la privation de la liberté de mouvement ne pouvait que faire peur. La douane libérée était un lieu dangereux parce qu’il constituait la tentative d’opposer à la logique de la division, des frontières et du contrôle, à celle de l’auto-organisation et de l’autogestion, de la convergence des luttes. Un zone à défendre pour tisser des relation sociales que le pouvoir voudrait désagréger et fragmenter, une ZAD pour conspirer ensemble, un nouveau pas pour abattre ces frontières dessinées par le pouvoir et habiter de nouveaux espaces de liberté.

La criminalisation constante et le contrôle des migrant(e)s ne regarde pas seulement ceux qui sont sans papiers mais aussi tous ceux qui luttent chaque jour avec détermination contre les frontières et le système qui les maintient. La lutte pour la liberté regarde aujourd’hui plus que jamais toutes et tous.
Les mesures prises contre les camarades italiens signalent aussi la tentative claire de diviser un communauté en lutte. Le Val de Suse enseigne que le jeu du pouvoir est de séparer les bons et les méchants, réprimer, comme le montrent les dernières mesures prises contre 23 personnes, qui continuent à s’organiser avec persévérance et détermination. Comme dans la vallée, nous ne nous ferons pas arrêter, diviser. Nous continuerons à lutter ensemble.

Aujourd’hui à 18h30, nous serons sous les fenêtres du CRA de Nice pour saluer nos camarades. Nous invitons tous les solidaires à exprimer proximité et complicité avec les détenus de Nice et les personnes sans papiers, rejetées, emprisonnées et déportées.
Libeté de mouvement pour toutes et tous !
On part et revient ensemble !
Solidaires et complices avec ceux qui luttent pour la liberté

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