Plusieurs centaines de personnes pour dire NON AU FN!

Migrants bienvenue ! Facho dégage !
Merci d’être venu.e.s en nombre ce matin à Marseille pour faire taire le F-Haine et affirmer dans la rue, publiquement, les libertés de circuler et s’installer pour toutes les personnes, avec ou sans papier !
La solidarité avec les migrants continue… d’autant quand les institutions en charge s’y refusent !!
Contact : collectifsoutienmigrantes13@riseup.net

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Chroniques d’une lutte permanente… (fin octobre)

Mardi 18 octobre, Madrid (Espagne). Dans le CIE (centre de rétention) du quartier d’Aluche de Madrid, qui a une capacité de 214 places dont actuellement 93 occupées, une révolte a éclaté et une quarantaine de détenus ont réussi à se frayer un chemin, après avoir couvert les caméras et forcé une porte de sécurité, sur le toit de la structure. La police a complètement bouclé la zone pour empêcher les prisonniers de s’évader et les soutiens de se rapprocher. Les routes adjacentes au CIE ont été maintenues fermées toute la nuit à la circulation. Sur place en quelques minutes, sont intervenues unités de PTINC (police anti-émeute) et l’EPU (unités spéciales). Les détenus ont continué leur protestation en passant la nuit sur le toit du camp, ont affiché une banderole et crié des slogans tels que « liberté » et « dignité ». Après 12 heures et de longues négociations avec la police, ils sont retournés à l’intérieur du CIE le lendemain matin. Malgré la garantie qu’il n’y aurait pas de conséquences à cette révolte, ont commencé les représailles des agents de police. Les détenus ont été attaqués et frappés, même ceux qui n’avaient pas participé à la manifestation. Un garçon, qui était dans sa cellule quand la révolte a éclaté, a dit qu’il a été battu : “Ils ont battu tout le monde, tout le monde.” Le lendemain, tous les détenus ont été enfermés dans leurs cellules avec la lumière allumée pendant 24 heures et n’ont pas été autorisés à passer des appels téléphoniques. Les autorités, comme d’habitude ont tenté de minimiser ce qui est arrivé, mais le directeur de la police a dû admettre que trois migrants ont dû consulter un médecin pour leurs blessures. Le ministre de l’Intérieur a veillé à ce que les détenus soient néanmoins expulsés d’Espagne, suivant les directives européennes. Le 21 octobre, toutes les personnes détenues dans le CIE d’Aluche ont commencé une grève de la faim afin de protester contre les mauvais traitements. Plusieurs groupes solidaires ont appelé à une manifestation le 22 Octobre en face du centre de rétention en soutien à la grève de la faim et pour la fermeture du camp.

Jeudi 20 octobre, Saint Dalmas de Tende. Le bâtiment occupé depuis le début de la semaine par une soixantaine d’exilés et de personnes solidaires est expulsé. Cet ancien local de la SNCF était destiné à permettre une halte aux voyageurs venant de traverser la frontière par les montagnes frontalières de la Roya avant qu’ils ne reprennent leur route. Sur les lieux étaient présents policiers, gendarmes, douaniers, représentants de la préfecture des Alpes Maritimes, et le procureur de la République. Les exilés majeurs ont pu prendre la fuite avant l’expulsion, craignant pour leur sécurité, et seuls sont restés une quinzaine de mineurs qui furent « pris en charge » par les autorités. Quatre personnes solidaires ont été placées en garde à vue. Deux d’entre elles passeront en procès à Nice le 23 novembre pour occupation illégale de lieu privé et aide au séjour irrégulier. Un rassemblement de soutien est annoncé ce jour là.

Vendredi 21 octobre, Marseille. Le squat de la rue Sainte qui était notamment occupé par des mineurs isolés est expulsé. Ironie du sort, ce lieu accueillait des personnes qui étaient elles-mêmes envoyées par les institutions, à savoir le conseil départemental et l’Addap13 (association mandatée par ce dernier). Un rassemblement devant l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) a eu lieu le jour même.

Samedi 22 octobre, Paris. Une manifestation des exilés des campements de l’avenue de Flandres et de Stalingrad a lieu pour dénoncer les rafles, la destruction des tentes, des affaires et des documents d’identité, l’entrave systématique au droit d’asile, la criminalisation des sans-papiers, le règlement Dublin, les arrestations arbitraires, le régime carcéral auquel sont soumis les étrangers, les violences policières, l’oppression systématique et raciste des étrangers, et la destruction de leur vie.

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Samedi 22 octobre, Menton. Un jeune homme de nationalité Soudanaise est décédé dans la nuit de vendredi à samedi en tentant de traverser l’autoroute au niveau du viaduc de Sainte-Agnès. Il a été percuté par une automobiliste alors qu’il évitait les contrôles policiers sur les autres accès.

Dimanche 23 octobre, Barcelone (Espagne). 68 personnes parmi les 182 détenus du CIE de la Zona Franca de Barcelone, ont commencé une grève de la faim, refusant le déjeuner et le dîner, et sont restés en signe de protestation dans la cour, refusant d’entrer dans les cellules. Compte tenu des expulsions prévues dans les prochains jours, les détenus ont décidé de poursuivre leur lutte pour exiger leur libération immédiate.

Lundi 24 octobre, Lesbos (Grèce). Des réfugiés ont mis le feu aux bureaux de l’EASO (Bureau Européen de traitement des demandes d’asiles) dans le camp de Moria en signe de protestation. Cet office est responsable de traiter les demandes sur l’île, et est censé organiser les inscriptions et les entretiens des personnes. En réalité, les processus d’asile sur Lesbos sont insupportablement lents. Certaines personnes attendent maintenant depuis 9 mois sans avoir obtenu un seul rendez-vous. Des centaines de personnes à Moria ont protesté contre ce traitement de l’Union européenne. En outre, ils ont protesté contre les expulsions qui ont régulièrement lieu à Lesbos. Selon les médias, la moitié des bureaux ont complètement brûlé. Plus tard dans la journée la police a commencé à arrêter plusieurs personnes qu’elle soupçonnait d’être impliqué dans l’incendie. Alors que l’incendie des bureaux de l’EASO était un acte de résistance pour la liberté, la police s’est servi de cette révolte pour augmenter la répression une fois de plus.

Lundi 24 octobre, Calais. Début de l’opération de démantèlement de la jungle de Calais qui prendra officiellement fin le 26 octobre. A l’évidence, seules les images des personnes quittant la jungle volontairement sont publiées pour faire le tour du monde ; la destruction des habitations pouvant ainsi passer pour une grande opération humanitaire. Mais de nombreuses personnes ne sont pourtant pas montées dans les bus et ou ne voulait pas le faire. Deux manifestations des femmes réfugiées attesteront de cette volonté dès les premiers jours, et leur revendication est claire : « Nous voulons aller en Angleterre », crient-elles. Ce sera donc plus d’un millier de policiers déployés, une zone bouclée en état de siège (un arrêté préfectoral prévoit des peines allant jusqu’à de 6 mois d’emprisonnement et 7500 € d’amende pour toute personne non autorisée sur les lieux), des contrôles aux faciès dans tout le Calaisis mais aussi dans les différentes gares y menant, des rafles et des arrestations en centre de rétention, des milliers de personnes amenées dans des centres de tri sur tout le territoire dans l’attente d’être expulsées pour grande partie, des mineurs non pris en charge et contraints de rester à la rue… Ce sera également la destruction d’un vaste espace de vie collective où les exilés pouvaient, malgré les conditions difficiles, échanger, s’informer et s’organiser de manière autonome. Des rassemblements et des manifestations de solidarité auront lieu durant toute la semaine partout en France, et dans d’autres pays d’Europe, afin de dénoncer cette vaste opération militaire, de rappeler que la médiatisation ne doit pas masquer le fait qu’aucune réponse n’a été apportée au problème de la fermeture des frontières, et que la vigilance et la solidarité seront de mises dans les jours suivants afin de maintenir le contact avec les personnes déportées.

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Jeudi 27 octobre, Foggia (Italie). Une fois encore, les demandeurs d’asile du CARA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) de Borgo Mezzanone, village situé à 15 km de Foggia, sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère contre les conditions déplorables du centre et le nombre croissant de refus de demandes d’asile. Dans la matinée, plusieurs centaines de personnes ont endommagé des véhicules de police et des parties du bâtiment. Comme d’habitude dans un court laps de temps, il a fallu l’intervention massive de la police, carabinieri, la police des finances, police anti-émeute pour stopper la révolte. Les revendications à la base de la manifestation portaient sur la reconnaissance de la protection internationale face à un pourcentage toujours plus important de refus des demandes, condamnant les gens à l’exploitation et à la misère sauvage ; la possibilité de cuisiner ses propres repas, compte tenu de la mauvaise qualité de la nourriture reçue ; le décaissement de l’argent de poche auxquels les détenus ont droit, et non pas le versement de cartes d’appel téléphonique comme c’est le cas pour le moment ; le transport gratuit pour se rendre à Foggia dans les conditions prévues par la loi, à l’heure actuelle, il n’y a que quatre voyages par jour pour un seul bus, pour près de deux mille personnes ; le chauffage dans les unités de vie, vu l’arrivée du froid et les conséquences sur la santé des résidents.

Samedi 29 octobre, Rome (Italie). Un rassemblement de soutien est organisé devant les murs du CIE de Ponte Galeria en solidarité avec les femmes enfermées. Etre présent devant ces murs, avec sa voix et son corps, est l’un des moyens de briser le silence et l’isolement autour de cet endroit. Une façon de rester en contact avec les femmes détenues, et de raconter leurs histoires et les conditions de plus en plus difficiles dans lesquelles elles sont contraintes de vivre, de la mauvaise nourriture à la quasi absence de soins de santé. Précisément pour cette raison, comme cela arrive souvent à chaque fois qu’ils savent qu’un rassemblement aura lieu, les geôliers enferment les femmes dans leurs chambres le matin, et il est donc plus difficile pour elles d’écouter ce que les soutiens ont à leur dire, et de répondre à leurs demandes. Néanmoins, pendant quelques minutes, les détenues ont réussi à se faire entendre au-delà de leurs cages. Le rassemblement a pris fin avec un jet de balles de tennis avec des numéros de téléphone pour rester en contact, et des feux d’artifice comme un salut final. À l’heure actuelle, le CIE de Ponte Galeria détient environ 70 femmes, dont beaucoup sont nigérianes et souffrent plus particulièrement des rafles et des déportations en raison des accords bilatéraux passés entre l’Italie et le Niger sur les expulsions.

Lundi 31 octobre, Paris. Après l’évacuation de la jungle de Calais la semaine dernière, ce sont les campements parisiens qui sont la cible de la répression. Ce matin a en effet eu lieu la énième rafle parisienne. Mais cette fois la mairie et le gouvernement clament leur volonté d’éradiquer totalement les campements et donc la solidarité collective qui permet de survivre dans la rue. Malgré les nombreuses forces de police présentes sur les lieux afin de trier, rafler et déporter les personnes du camp, et leurs violentes charges à coup de matraques et lacrymos, la foule présente sur place rejoint par des soutiens réussit à maintenir sa présence. Pendant près de deux heures, une sorte de face-à-face s’organise. Les habitants du campement restent là avec tentes, matelas et autres objets qu’ils ont pu récupérer, bien décidés à ne pas bouger et réoccupant petit à petit la route. Les flics font plusieurs tentatives pour repousser tout le monde sur les trottoirs et finalement, débordés et ne pouvant visiblement compter sur du renfort, reçoivent l’ordre de quitter les lieux.

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Lundi 31 octobre, Ceuta (Espagne). Une foule de plus de 200 personnes a pris d’assaut la frontière entre le Maroc et le territoire espagnol de Ceuta à l’aube, affrontant des policiers puis se frayant un chemin à travers les deux murs de fils barbelés de six mètres de haut. Une trentaine d’entre eux ont été blessés et hospitalisés.

Mercredi 2 novembre, Calais. Départ des mineurs hébergés dans le camp de containers mis en place par décision de l’État à côté du bidonville de Calais maintenant rasé. Sur l’ancien site du bidonville, le ballet des pelleteuses déblayant les derniers débris et des camions les emmenant croise celui des autocars qui viennent prendre et emmènent les jeunes vers une destination qu’ils ne connaissent pas ou n’ont pas comprise. En milieu de matinée, l’association qui gère à la fois le camp de containers et le lieu de mise à l’abri des femmes et des enfants, à quelques centaines de mètres de là, s’aperçoit que les deux ne sont pas des mondes étanches, qu’il peut y avoir une sœur ici, un frère là, la mère et les enfants petits à Jules Ferry et le fils adolescent dans les containers, ou un mari quelque part dans les bosquets environnants puisque le bidonville a été détruit. Une dimension nouvelle du chaos de cette expulsion en mode accéléré. Quand on met en place une logistique pour évacuer 1800 personnes en 8 heures et 30 minutes on oublie parfois quelques détails humains. Mais au-delà et sur le fond reste le fait que ce déplacement de mineurs se fait en dehors de tout cadre légal, tout comme l’était leur hébergement dans le camp de containers et comme le sera celui dans les Centres d’Accueil et d’Orientation pour Mineurs Étrangers Isolés où ils ont été conduits.

Mercredi 2 novembre, Paris. Plusieurs centaines de personnes se rassemblent avenue de Flandres pour soutenir les revendications des migrants de Stalingrad. Celles-ci portent sur la garantie des droits suivants : un logement pérenne avec l’ensemble des services correspondant et conformes à leurs droits notamment administratifs, sociaux, médicaux et l’apprentissage du français ; pour celles et ceux qui ont déjà déposé une demande d’asile : la continuité de la procédure d’un lieu à un autre et la non-application de la procédure Dublin ; la prise en charge des droits de tous et toutes sans exception, de logement et des papiers ; de ne pas les expédier dans les prisons de force ; la non-expulsion des migrants en dehors de France. Au début contenu sur le terre-plein central, le rassemblement a rapidement débordé sur la chaussée, bloquant la circulation. Aux cris de “We want Freedom”, “We want shelters”, “No Police”, “No border, no nation, stop deportation”, une manifestation s’est improvisée autour du campement avenue de Flandres.

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Jeudi 3 novembre, Marseille. Un groupe de demandeurs d’asile afghans manifeste devant l’OFII de Marseille pour demander l’accès au logement au CADA (Centre d’hébergement des demandeurs d’asile) auquel ils ont droit en tant que demandeurs d’asile, mais dont ils sont privés depuis plusieurs mois voire plus d’une année pour certains. “Nous demandons l’application de nos droits en tant que demandeurs d’asile en France. Nous n’avons pas de logement (alors que certains d’entre nous sont là depuis au moins un an). L’Etat français doit nous considérer comme n’importe quel autre réfugié et nous donner tout ce à quoi nous avons droit. Le groupe des demandeurs d’asile afghans de Marseille”. Leurs revendications de droit au logement sont soutenues par un collectif de soutien (El Manba) dans la foulée des actions collectives menées récemment en faveur du logement des personnes migrantes mises à la rue à la veille de la trêve hivernale (demandeurs d’asile, mineurs isolés, sans papiers). Le lendemain, une cinquantaine de personnes sont toujours présentes sur place et appellent à ce que l’on viennent les soutenir.

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Contre manifestation au rassemblement anti-migrants du FN

Rassemblement de soutien aux migrants déplacés de Calais !
Contre la campagne anti-migrants du FN à Marseille, qui réunit ses troupes ce samedi pour manifester sa haine !
RDV à 11h pétantes samedi 5 novembre devant la préfecture (place Félix Baret, Marseille) !
On ne laisse pas la rue aux fachos!
Appel unitaire. Fais tourner !!

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MIGRANT.ES BIENVENU.E.S ! FACHO, DEGAGE !

Le mensonge raciste de l’invasion

Manifestations hostiles, violences et attentats – incendies et mitraillages de « centres d’accueil et d’orientation (CAO) en Bretagne, en Isère, en région parisienne, etc. », affiches appelant à la haine (Béziers), la dispersion par le gouvernement des gens de Calais dans une myriade de communes a donné l’occasion à l’extrême-droite de lancer une campagne raciste sans précédent.

Ce samedi, c’est Ravier, maire FN des 13/14ème arrondissements de Marseille qui veut prendre la rue en agitant le spectre du « grand remplacement » et de l’invasion. Mais de quoi s’agit-il au juste ? 76 personnes placées dans des centres de transit à Marseille… Cette manipulation politicienne se déploie à son aise avec la bénédiction en Paca du couple sordide Estrosi/Ciotti (Les Républicains), dont les déclarations xénophobes et mensongères légitiment les actes racistes, la chasse aux migrant.e.s et criminalise la solidarité populaire, à Marseille comme dans la vallée de la Roya.

Le mensonge raciste de la « mise à l’abri » par le gouvernement

D’un autre côté, l’Etat et les socialistes tentent de nous faire gober que le déplacement forcé des calaisiens dans les CAO est une politique d’accueil, avec humanité et cœur… Les CAO sont des camps de tri véritables anti-chambre des expulsions, où après vérification administratives de la situation des migrant.es, il sera soit choisi de les expulser (celles et ceux qui ont été premièrement identifiés dans un autre pays européen, 60% des déplacés de Calais avant même le dépôt d’une demande d’asile, ou ceux qui seront déboutés du droit d’asile, 80% des demandes d’asile déposées) !! Rappelons aussi que des centres de rétention administrative ont été réouverts pour pratiquer l’emprisonnement pur et simple d’une partie des réfugié.e.s. Vaines promesses d’accueil ! Déportations massives et voyage vers la torture garantis ! Vers le Soudan, l’Irak, l’Afghanistan ou la Turquie, Etats avec lesquels l’Union européenne est en train de signer une succession d’accords de coopération militaire.

Ni camps de tri, ni expulsions, accueil sans conditions !

Face à ce déchaînement de racisme et à la xénophobie d’Etat, seule la solidarité est une arme. Nous refusons cette logique criminelle, qui fait de la Méditerranée un mouroir et lance polices et armées aux trousses de celles/ceux qui voyagent. Œuvrer pour la liberté de circulation et d’installation  c’est ici et maintenant, en luttant tous ensemble contre la précarité des conditions de vie, en ouvrant des lieux-ressources, en organisant la solidarité directe quand les institutions et les associations gestionnaires s’y refusent (collecte de nourriture, vêtements, médicaments, proposer un hébergement, même de courte durée, cours de langue, aide juridique, cantines, etc.). C’est claquer leur bec aux fachos de tous poils, qu’ils portent les chemises brunes du FN, les uniformes ou les costumes des technocrates gardiens du temple des profiteurs.

Rejoignez-nous !

BRISONS LES FRONTIERES !
FACE AU PILLAGE DES RICHESSES ICI ET LA-BAS, FACE AU RACISME, UNISSONS-NOUS !

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Rassemblement à Marseille contre l’expulsion de la Jungle

Le démantèlement de la jungle de Calais a commencé.
Le Collectif Soutien Migrant13 /El Manba appelle à se rassembler samedi 29 octobre à 13h au Kiosque de Réformés pour dire NON à ces politiques masquées en opérations humanitaires qui ne sont autre chose qu’une machine à expulsion, dispersion et isolement des migrant.e.s.!

Vous trouverez ce tract téléchargeable sur le blog:https://elmanba.noblogs.org/files/2016/10/traKA5.pdf

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Rassemblement à Alès en soutien aux exilés de Calais

Mise à jour : les expulsions ont commencé ce matin. Le rassemblement aura lieu ce lundi 24 octobre. Ouvrons les frontières !

Un rassemblement de soutien aura lieu à Alès devant la Sous-préfecture à 18h le premier jour des expulsions à Calais (très probablement lundi 24 octobre).

BASTA LES EXPULSIONS ! BASTA LA RÉPRESSION !

Alors que le démantèlement de la jungle de Calais va commencer d’ici quelques jours, une logistique hors du commun est mise en place afin d’expulser et de répartir aux quatre coins de la France les habitants présents sur les lieux. Réquisition de bus, bouclage du périmètre, octroi de laisser-passer, mobilisation d’un millier de policiers… Si les dirigeants qualifient cette opération d’humanitaire, nous lui voyons plus de points communs avec une invasion militaire de ce qui est devenu une véritable ville.

Depuis la fermeture de la frontière avec l’Angleterre, les exilés se sont regroupés dans le seul endroit où il leur était encore possible d’aller. Les précédentes expulsions, telle celle de Sangatte en 2002 ou les occupations de bâtiments vides dans le centre de Calais, ont poussé la construction du bidonville au plus loin.

Si le campement compte tout ce qui peut paraître de plus sordide (conditions d’hygiène déplorables, manque de nourriture, promiscuité, violence…), il représente aussi un des rares espaces où les exilés peuvent échanger, s’informer et s’organiser de manière autonome. Ce sont ces tentatives d’organisations collectives que l’Etat Français veut détruire à Calais, tout comme sur l’ensemble du territoire, comme on le voit avec les expulsions de squats et de campements dans la plupart des grandes villes ou à la frontière franco-italienne.

La répression et la dégradation des conditions de vie voulues et orchestrées par l’Etat Français dans le camp ont entraîné des niveaux de violences rarement dépassés. Elles sont équivalentes à celles d’une réelle guerre, pourtant menée à l’encontre de ceux qui poursuivent le simple but de rejoindre l’Angleterre. On l’a vu ces dernières semaines, lors des perquisitions des restaurants et shops de la ville, lors des attaques quotidiennes de la police usant de lacrymogènes (une moyenne de 100 tirs par jour depuis un an), de grenades de dés-encerclement ou de tirs de flashballs à bout portant qui n’épargnent nullement familles et enfants, lors des quotas à atteindre de 80 arrestations par jour, mais aussi en privilégiant l’investissement sécuritaire au détriment d’une réelle politique d’accueil.

Et que l’on ne nous parle pas de « solution » apportée avec la mise en place des Centre d’accueil et d’orientation (CAO). Ceux-ci légitiment le démantèlement en y apportant un semblant d’humanitarisme, mais sont critiquables sur de nombreux points. En premier lieu, ils ne correspondent pas aux choix des exilés qui ne veulent pas visiter la campagne française mais tenter une nouvelle vie en Angleterre. Ils auront pour effet de disperser et d’isoler les personnes, les rendant ainsi plus fragiles, et permettront ainsi de faciliter le tri et les déportations, sans vraiment donner la possibilité à quiconque de réaliser son projet.

Dans la région Paca par exemple, 1000 personnes sont attendues dont 50 % d’entre elles seront reconduites dans d’autres pays de l’Union Européenne selon les accords de Dublin. Selon les statistiques, 85 % des demandes d’asiles sont refusées. En fin de compte, seules 75 personnes seront accueillies. Ces chiffres démontrent les mensonges de la xénophobie ambiante provoquée par les discours officiels qui essaient de faire croire à un envahissement de réfugiés en Europe. Et pour les personnes qui se verront refuser l’asile, ce sera le renvoi dans leur pays, notamment certains en guerre comme le Soudan, l’Afghanistan et prochainement l’Irak dès que certaines formalités entre Etats seront signées.

Nous soutenons les personnes qui revendiquent leur droit de circuler librement et de s’installer dans le lieu de leur choix. Face aux menaces d’expulsions, d’isolement et de ségrégation que les personnes déplacées risquent de subir, et face aux provocations racistes que quelques sordides habitants ont déjà manifesté ici et là, la plupart d’entre elles auront besoin de soutien. Nous vous invitons à participer à une culture d’hospitalité et d’accueil pour que les arrivants puissent participer à la vie locale, à développer des solidarités avec elles, à créer des espaces de rencontres et d’échanges, mais aussi à s’organiser afin d’empêcher les déportations à venir. Des initiatives sont déjà existantes, d’autres restent à créer.

RASSEMBLEMENT EN SOUTIEN AUX EXILÉS DE CALAIS

LE PREMIER JOUR DES EXPULSIONS

Devant la Sous-préfecture

A ALÈS à 18h

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Expulsions à la chaîne, quand l’Etat met les exilés à la rue…

Jeudi 20 octobre au matin, le bâtiment occupé par une soixantaine d’exilés et de personnes solidaires à Saint Dalmas de Tende dans la Roya, est expulsé. Cet endroit avait pour vocation à proposer aux voyageurs un temps de répit avant qu’ils ne reprennent leur route. Sur les lieux étaient présents policiers, gendarmes, douaniers, représentants de la préfecture des Alpes Maritimes, et le procureur de la République. Les exilés majeurs ont pu prendre la fuite avant l’expulsion, craignant pour leur sécurité, et seuls sont restés une quinzaine de mineurs qui furent “pris en charge” par les autorités, c’est à dire que la véracité de la déclaration de leur âge allait être vérifiée. On ne sait pour l’instant pas s’ils ont été reconduit à la frontière comme la majorité des autres mineurs arrêtés dans le secteur. Quatre personnes solidaires ont été placées en garde à vue. MAJ :Deux d’entre elles passeront en procès à Nice le 23 novembre pour occupation illégale de lieu privé et aide au séjour.

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Vendredi 21 octobre, le squat de la rue Sainte, qui était occupé par des mineurs isolés sur Marseille, est expulsé. Ironie du sort, ce lieu accueillait des personnes qui étaient elles-mêmes envoyées par les institutions, à savoir le conseil départemental et l’Addap13 (association mandatée par ce dernier). Un rassemblement devant l’OFII a eu lieu le jour même.

Nous le constatons une fois de plus, les possibilités de s’auto-organiser qui voient le jour à travers l’occupation de lieux ou bâtiments et qui entrent dans le champ d’une pratique dite « illégale », sont constamment réprimées. Au delà de la justification sanitaire ou légaliste souvent invoquée pour légitimer leurs interventions, les états et leurs chiens de garde ne veulent laisser aucune place à l’émergence de solidarités concrètes, à toute expérience dépassant le domaine du charitable ou de l’humanitaire qui pourrait leur échapper. On se souvient des nombreuses expulsions ayant déjà eu lieu, comme celle du campement de Balzi Rossi à Vintimille en septembre 2015, de l’occupation de l’ancien poste de douane à Breuil sur Roya ce printemps dernier, des nombreux squats ou campements de Paris cet été, du parc occupé près de la gare de Côme dégagé récemment, ou des nombreuses tentatives d’ouvertures de lieux autogérés et de la Casa Mimosa à Marseille. Dépasser le cadre du soutien en affirmant notre opposition aux politiques répressives des Etats et utiliser les pratiques qui nous sont propres restent un des enjeux de la lutte contre les frontières.

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Expulsion du squat de la rue Sainte à Marseille

Communiqué : expulsion du squat de la rue Sainte, la chasse aux mineurs isolés étrangers est ouverte en PACA.

Cette fin de semaine, à quelques jours de la trêve hivernale, la police s’apprête à expulser un des principaux squats de mineurs isolés étrangers à Marseille !

Celui-ci accueille depuis ce printemps les jeunes que l’ADDAP13 et le département refusent ou tardent à mettre à l’abri. Combien de fois, ces institutions hypocrites ont orienté elles mêmes des jeunes vers ce squat à défaut de leur trouver un logement pérenne et sûr.
Complètement ambivalentes, elles n’ont jamais débloquer de moyens supplémentaires pour assurer leur mission, qui est pourtant une obligation faite aux États par les conventions internationales.

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Actuellement, plus d’une vingtaine de ces mineurs qui ont bénéficié d’une ordonnance de placement par le juge pour enfant sont toujours à la rue, depuis plusieurs mois, car le département des Bouches-du-Rhône traîne des pieds pour leur attribuer des places en foyer. Certains d’entre eux ont trouvé refuge dans le squat de la rue Sainte.
Aujourd’hui, comble de la violence dont on prétend les protéger, c’est la police qu’on envoie contre ces jeunes, pour les déloger, sans qu’aucune solution de relogement n’ait été mise en oeuvre !

Plusieurs demandeurs d’asile sont également habitants de ce squat, éconduits par l’OFII alors qu’ils demandent une place en CADA depuis des mois.

+ d’infos :
https://mars-infos.org/addap-ofii-complices-du-business-1637?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook

Cette situation renvoie également à celle du Lieu accueillant et autogéré ouvert à Saint Dalmas (Roya) début de semaine, dans les Alpes maritimes, hébergeant 29 MIE et revendiqué par une large coordination d’associations et de collectifs de la région.

Il est intolérable que l’Etat français ne respecte pas ses engagements internationaux en faveur de la protection de l’enfance. Dans la vallée de la Roya, il déploie même l’armée pour pourchasser ces jeunes et les renvoyer de l’autre côté de la frontière, au mépris de tout cadre légal.

+ d’infos : https://mars-infos.org/ouverture-d-un-lieu-autogere-de-1721

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Nous exigeons des autorités de l’Etat et des collectivités locales le respect des conventions internationales de protection de l’enfance.
Nous exigeons l’annulation de l’expulsion du squat de la rue Sainte à Marseille et le relogement de l’ensemble de ses habitants.
Nous appelons à un large mouvement de solidarité autour d’eux dans les jours à venir !

Collectif El Manba / Soutien Migrant.e.s 13
contact : collectifsoutienmigrantes13@riseup.net

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Ouverture d’un squat d’accueil des exilé.es dans la Vallée de la Roya

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Hier soir, un groupe d’une soixantaine d’exilé.es et de personnes solidaires a ouvert un bâtiment public dans la vallée de la Roya.

Mise à jour mardi 18 oct. 19h : une cinquantaine de CRS encercle les lieux depuis cet après midi, seuls les soutiens peuvent encore entrer et sortir. L’expulsion risque d’avoir lieu demain vers midi. Besoin de monde en renfort à Saint Dalmas de Tende dans les anciens locaux de la Sncf, venez avec couvertures et détermination !

Depuis des mois déjà la situation provoquée par les Etats à la frontière franco/italienne n’a cessé d’empirer : des centaines de personnes restent bloquées à Vintimille, les déportations vers le sud de l’Italie se comptent par dizaines chaque jour, les personnes refusant l’identification sont frappées ou electrochoquées, l’armée française se déploie dans les montagnes et traque les mineurs isolés…

Face aux politiques de répression des exilé.es, aux situations de détresse qu’elles créent, aux besoins criants des personnes sur la route, nous refusons de jouer le jeu des Etats et des organisations humanitaires qui collaborent à cette gestion mortifère. Nous affirmons notre capacité d’auto-organisation et créons les espaces d’accueil là où nous en avons besoin, en réquisitionnant les bâtiments qui doivent l’être.

Aux côtés de qui voyage, ici et partout, appel à soutien des personnes en lutte contre les frontières ! Une épine de plus dans le pied de ceux qui restent assis dans leurs fauteuils !

Ci-dessous le communiqué des collectifs de soutien Sud-Est et Alpes :

Solidarité avec les exilé.es, Vallée de la Roya : Ouverture d’un lieu d’accueil autogéré !

La politique européenne provoque la guerre et la souffrance de milliers de personnes dans leurs pays et continue en Europe avec la décision de fermer les frontières et de criminaliser la libre-circulation des personnes.

La France, en collaboration avec l’Italie, est en train de mener une guerre de basse intensité contre les migrant.es. La situation déjà dénoncée de Vintimille, de la jungle de Calais et de plusieurs villes en France est le miroir de cette guerre.
Des femmes, des familles, des mineur.es et des hommes sont persécuté.es parce qu’illes cherchent à passer la frontière. Une frontière militarisée où, de plus en plus, on risque sa vie pour passer. La tragédie de la jeune Érythréenne morte sur l’autoroute il y a quelques jours en est simplement l’illustration la plus éclatante.

Chaque jour depuis quelques semaines, de plus en plus de migrant.es passent par la vallée de la Roya. La solidarité offerte par les habitant.es de cette vallée a donné un autre espoir de liberté. Mais cette solidarité n’est plus suffisante pour répondre à une situation provoquée par la répression.

C’est pour cette raison que nous voulons donner une réponse collective et publique à cette injustice. Un lieu où tout le monde peut exprimer sa solidarité et s’opposer à cette folie, un lieu où une solidarité alternative autogérée peut s’exprimer.

Nous, exilé.es, résident.es, avec ou sans les bons papiers, nous invitons tout le monde à soutenir cette action.

Communiqué des collectifs de soutien aux migrants du Sud-Est et des deux versants des Alpes : collectif Migrants de Nice/Vallée de la Roya, collectif Cévennes Sans Frontières, collectif inter-collectifs de Grenoble, Lounapo, collectif Mamba de Marseille, collectif Migrants 04, collectif Migrants de Paris, collectif Migrants Gap, collectif Migrants Vallée de la Drôme, collectif VAR (Vide à remplir).

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Stop police violence

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Chroniques d’une lutte permanente… (fin sept. / début oct.)

Lundi 19 septembre, Moria (Grèce). La journée fut très rude pour les réfugiés du campement de Moria. Après que les repas ne soient pas distribués et que l’eau soit coupée une nouvelle fois, l’exaspération monte et des réfugiés décident de libérer une cinquantaine de leurs camarades prisonniers dans la zone fermée du camp. Ils se rendent devant les bureaux de l’ESAO (European Asylum Support Office) pour que leurs demandes d’asiles soient traitées et pour exiger des réponses concernant l’expulsion de certains. Face à cela, le personnel de l’office quitte le camp sans donner de réponses. La colère grandie et plusieurs centaines de personnes se réunissent devant le camp en signe de protestation. Environ 300 d’entre elles quittent alors le camp en direction de Mytilène, la ville principale de l’île de Lesvos. Les manifestants sont arrêtés puis refoulés par la police. S’en suit alors des tensions plus importantes dans le camp et des affrontements avec la police ont lieu. Pendant les combats, un incendie se propage et ravage la moitié du camp, faisant perdre aux personnes tout ce qu’ils avaient (les passeports, les documents dont ils ont besoin pour leurs processus d’asile, les diplômes, l’argent, des vêtements, des tentes, des sacs de couchage). Au lieu d’obtenir un abri et de nouvelles couvertures, la route principale est fermée par les bus de la police, qui ne laissent entrer ni sortir personne. Pendant ce temps là, 100 à 200 personnes se regroupent dans le village de Moria avec des bâtons et des couteaux, hostiles au camp et aux réfugiés sur l’île et et agressent des réfugiés et leur soutien.

Le camp de Moria compte 5650 personnes dont de nombreux mineurs non accompagnés (pour une capacité prévue de 3500 places). Des manifestations sont organisées chaque samedi à Mytilène depuis la fin du mois d’août afin de dénoncer les conditions déplorables dans le camp, mais aussi l’enfermement, les déportations et la politique répressive européenne.

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Jeudi 22 septembre, Côme (Italie). Le campement qui était établit depuis cet été dans le parc près de la gare est expulsé. Ceci intervient seulement trois jours après l’ouverture du centre gouvernemental géré par la Croix Rouge et Caritas. Dans les jours précédant, le directeur de Caritas était venu en personne dans le camp afin de convaincre les réfugiés de quitter les lieux, comme si ces derniers n’étaient pas capables de savoir ce qu’ils voulaient. La police était aussi intervenue pour mettre la pression, et démolir la cuisine collective qui avait été installée avec l’aide de solidaires et qui permettait aux personnes de s’organiser un minimum. L’expulsion s’est donc déroulée avec la présence de force de l’ordre en tenue anti-émeute, et ceux-ci ont forcé les réfugiés à quitter les lieux tout en leur arrachant et jetant leurs couvertures, tentes et autres affaires. Rejoindre le centre relève donc nullement d’un choix libre mais d’un choix dicté par la survie et le besoin, les matraques et gants en latex que les agents revêtent attestent du mépris et de la politique gestionnaire et autoritaire mise en place.

Dimanche 25 septembre, Breil sur Roya. Des habitants de la vallée de la Roya, ont assisté à cette scène déplorable : au niveau du pont de l’Arbousset, de jeunes adolescents, entre 12 et 16 ans, pour la plupart des jeunes filles, en sanglots, appréhendées par plusieurs véhicules de la gendarmerie. Certains se sont enfuit dans la montagne, les autres ont été traités sans ménagement aucun par les forces de l’ordre. Ces habitants de la Roya ont essayé vainement de parlementer avec les forces de l’ordre, leur rappelant que les mineurs n’ont pas à être arrêtés et reconduits à la frontière, mais bien à être protégés. Ces mêmes personnes se sont rendues un peu plus tard dans l’après-midi à la gendarmerie. Elles y ont retrouvé les jeunes assis par terre, toujours en train de pleurer, et leur ont donné à manger. Elles ont à nouveau essayé de convaincre les gendarmes de remettre ces jeunes à la Protection de l’enfance comme la loi le prévoit : sans succès. Ces jeunes ont été ramenés comme bien d’autres à la PAF de Menton en toute illégalité.

Mardi 27 septembre, Breil sur Roya. Des habitants ont vu des soldats de la Brigade Sentinelle, armés des Famas, leurs fusils d’assaut, courser de tout jeunes gens, filles et garçons, sur la voie ferrée, puis dans dans les reliefs montagneux, jusqu’à ce que l’un d’eux saute dans la Roya, et que d’autres se cachent sous des rochers, se mettant ainsi gravement en danger. La Brigade Sentinelle comporte une soixantaine de soldats postés à Sospel pour le secteur frontalier Roya-Bévéra. Officiellement déployés dans le cadre de la protection anti-terroriste suite à l’attentat du 14 juillet à Nice, ils réalisent en fait une réelle chasse à l’homme, interceptant les réfugiés dans les sentiers, les villages et dans les gares.

Jeudi 29 septembre, Bordeaux. Près de 250 personnes se sont rassemblées parvis des Droits de l’Homme à Bordeaux pour s’opposer au rassemblement « anti-migrants » du Front National. Face aux échéances présidentielles qui approchent, ce groupe politique d’extrême droite a clairement choisi d’assumer une politique discriminatoire et xénophobe en s’opposant à l’accueil de réfugiés partout dans les communes où des élus sont ralliés à ce sinistre parti. D’autres rassemblements appelés par divers groupes identitaires ou actions ont eu lieu en France ces derniers jours alimentant des débats nauséabonds sur fond de racisme et de peur des étrangers.

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Samedi 1er octobre, Côme (Italie). On peut lire dans un article de « La Provencia » que le centre gouvernemental ouvert il y a quelques jours n’exigera pas l’identification des personnes dîtes « fragiles » (femmes et enfants) nécessaire à l’obtention du badge d’entrée. Pour les autres par contre l’enregistrement devra être effectué… au poste de police. Cette réglementation fait que de nombreuses personnes dorment à nouveau seules dans la rue. Les exilés continuent de se plaindre des conditions dans le centre : présence policière, impossibilité de se faire à manger, difficultés à rester dans des préfabriqués sans fenêtres ni aérations et accueillant jusqu’à huit personnes dans quelques mètres carrés.

Samedi 1er octobre, Calais. La manifestation prévue ce jour-ci est interdite par le préfet, comme toutes celles ayant d’ailleurs eu lieu ces derniers temps. Près de 300 personnes se rassemblent toutefois, sous haute escorte policière. Un cortège se met en place mais est rapidement bloqué peu après la sortie du camp entraînant des affrontements. Selon les syndicats de police, 700 lacrymos ont été tirées durant les heurts qui auront duré plus de trois heures, un canon à eau est sorti, et 200 flics seront mobilisés spécialement pour la journée (sans compter tous ceux qui rodent autour de la zone). Une personne a été interpellée et passera en procès prochainement pour dissimilation de son identité et participation à un rassemblement non autorisé. Les quatre bus en provenance de Paris voulant rejoindre la manifestation ont été interceptés et fouillés par la police sur l’autoroute à une trentaine de kilomètres de Calais, puis sont sommés de rebrousser chemin. L’évacuation totale du camp prévue par les défenseurs de la république doit commencer à partir du 17 octobre.

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Samedi 1er octobre, Suisse / Italie. Deux manifestations avaient lieu, l’une à Lausanne, l’autre à Côme, afin de dénoncer la politique de déportation et de non-respect du droit d’asile menée par la Suisse et l’Union Européenne.

Mardi 4 octobre, Marseille. La Casa Mimosa est expulsée. Cet immeuble du centre ville avait servi de logement a beaucoup de monde pendant près d’un an et a marqué un pas dans le mouvement de solidarité avec les migrants qui transitaient par Marseille.

Mercredi 5 octobre, Paris. A l’occasion de la conférence sur l’Afghanistan se tenant les 4 et 5 octobre à Bruxelles, des réfugiés Afghans ont manifesté devant leur consulat à Paris. Ceux-ci avaient été informé qu’un accord devait être signé entre le gouvernement Afghan et l’Union Européenne, prévoyant l’amplification des retours volontaires ou forcés et l’organisation de vols charters. Selon les clauses de cet accord qui était tenu secret jusqu’au moment de sa signature, le gouvernement Afghan doit accepter un nombre illimité de demandeurs d’asiles refusés en Europe. On annonce le chiffre de 80000 retours prévus. Une partie des aides financières de l’UE versée à ce pays sera conditionnée par son engagement dans le projet. Notons au passage que la quasi-totalité de la presse mainstream au niveau européen a gardé le silence sur la signature de cet accord. La déclaration des migrant.es afghan.es ici.

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Mercredi 5 octobre, Murcia (Espagne). Une révolte a éclaté au centre de rétention de Sagnora la Verde dans la soirée. Soixante sept retenus ont pris possession des extincteurs d’incendie et d’autres outils avec lesquels ils ont endommagé le bâtiments et la cuisine, et ont pu s’échapper en forçant la porte d’entrée du centre. Les différentes forces de polices présentes et des renforts ont déclenché une véritable chasse à l’homme dans toute la ville, capturant 41 des fugitifs, tandis que les 26 autres sont restés introuvables. Le centre de Murcia est le plus « efficace » des sept CIE espagnols : l’année dernière, plus de 90 % des 690 personnes détenues furent expulsées.

Jeudi 6 octobre, Kapitan Andreevo (Bulgarie). La nouvelle Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes est inaugurée à la frontière bulgaro-turque. Celle-ci voit ses prérogatives élargies par rapport à l’ancienne agence Frontex, et vient renforcer les moyens d’action de lUnion européenne en terme d’expulsion, de contrôle, et de coopération hors de son territoire.

Vendredi 7 octobre, Vintimille (Italie). Une jeune Érythréenne de 17 ans a perdu la vie, renversée par un poids lourd dans l’un des tunnels de l’autoroute A8 alors qu’elle était sur le point d’accéder en France. En raison des nombreux contrôles effectués par la police, les passages empruntés par les migrants deviennent toujours plus dangereux. Depuis janvier, 24 000 arrestations ont eu lieu dans les Alpes-Maritimes.

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Vendredi 7 octobre, Marseille. Les deux personnes qui passaient en procès pour  la dégradation de bien qui aurait été occasionnée lors de l’expulsion d’un squat destiné à l’accueil des migrants, et pour refus de fichage signalétique, sont relaxées.

Samedi 8 octobre, Montpellier. En réponse à une manifestation organisée par plusieurs organisations de la droite radicale et identitaire, un contre rassemblement antifasciste a mobilisé environ 400 personnes réunies autour des mots d’ordre « Ne laissons pas la rue à l’extrême droite » et « Bienvenue aux migrants » et a ainsi pu empêcher de manifester les mêmes qui les semaines précédentes avaient plusieurs fois montré leur opposition à l’ouverture d’un centre d’accueil pour migrants.

Samedi 8 octobre, Paris. Suite au massacre de dimanche dernier à Bishoftu en Ethiopie qui a causé la mort de 678 personnes, des réfugiés Oromos ont défilé du Luxembourg à la Place Saint-Michel pour demander une protection de la communauté internationale et condamner le soutien de la France au régime éthiopien.

Dimanche 9 octobre, Calais. Un couple a été renversé en traversant l’autoroute. La femme a été légèrement blessée, l’homme est mort à l’hôpital de ses blessures. Il s’agit du quatorzième décès connu à la frontière britannique depuis le début de l’année.

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