[Monptellier – 18 déc.] Les personne migrantes de Montpellier et d’ailleurs se mobilisent contre la procédure Dublin, soutenons-les !

Depuis quelques semaines, les personnes migrantes de Montpellier et d’ailleurs s’organisent. A travers la lettre ci-dessous, ils s’adressent à la population et au préfet de l’Hérault. Soutenons leur démarche ! (infos reprises du Collectif Migrant-es Bienvenue 34)

Rassemblement le lundi 18 décembre à 17h devant la préfecture de Montpellier !

Stop Dublin ! Stop expulsions !

Peuple de France, Monsieur le Préfet,

Nous venons très révérencieusement auprès de votre auguste personne pour vous dire nos peines concernant la demande d’asile.

Nous avons choisi la France, pays des droits de l’homme. Nous avons quitté des pays en plein chaos. Nous avons bravé le désert avec toutes ses atrocités. Nous avons risqué nos vies à travers la Méditerranée. Nous avons traversé les montagnes dans la peur et le froid.

On nous a parqué derrière des barbelés, entassé dans des camps comme des criminels, et pour finir, forcé par la violence, les contraintes et les menaces, à laisser nos empreintes dans des pays où nous ne voulons pas vivre.

Dans ces pays où nous sommes rejetés, sans soins, sans logement, sans nourriture, en proie au racisme, notre condition est indigne d’une existence humaine, en particulier en Italie où nous sommes arrivés nombreux et où nous sommes à la rue.

Aujourd’hui, avec la procédure Dublin, le gouvernement français a mis en place des méthodes pour mettre des pierres dans nos chaussures, et favoriser les expulsions. Dublin, pour nous, c’est un virus qui nous mange le cerveau.

Nous demandons :

  • la levée de la procédure Dublin pour toutes et tous,
  • la levée de l’assignation à résidence, menace permanente au-dessus de nos têtes,
  • l’annulation des dispositifs PRAHDA, établissements dans lesquels rien n’est facile : pas d’apprentissage de la langue, pas de moyens d’intégration, difficulté pour accéder aux soins, courriers filtrés retardant les recours possibles,
  • qu’on arrête d’expulser de force nos camarades,
  • qu’on nous ouvre les portes de l’avenir avec l’accès à l’éducation, la formation professionnelle pour toutes et tous.

Nous voulons que cesse ce calvaire ! Qu’on nous donne enfin l’asile !

Des réfugiés fatigués d’un voyage plein de dangers

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[Marseille – 10 déc. ] Appel à la marche solidaire « Stop Dublin Stop expulsions »

DIMANCHE 10 DECEMBRE – METRO BOUGAINVILLE à 13h
Nous organisons cette marche pour la cause de tou.te.s les migrant.e.s afin de dénoncer la « procédure Dublin » nous empêchant de demander l’asile en France.

L’ITALIE NE PEUT PAS NOUS ACCUEILLIR !

Dès l’entrée sur le territoire italien, les autorités italiennes nous obligent à donner nos empreintes par la force et la violence, ce qui d’emblée rompt le lien de confiance à peine établi lors de notre sauvetage en mer.
À partir de cette prise d’empreintes, nous sommes sous « procédure Dublin », sans même le savoir et pour toujours.
Pour information, la procédure Dublin consiste à ce que la demande d’asile soit enregistrée là où la personne a été arrêtée (prises d’empreinte) pour la première fois en Europe, soit la plupart du temps en Italie. Cette demande ne peut être effectuée qu’une seule fois, ainsi les personnes franchissant le territoire français se retrouvent dans l’impossibilité de demander l’asile.

L’Italie est la principale porte d’ entrée des migrant.e.s. Elle est ainsi submergée et ne peut subvenir aux besoins de tout le monde.
Nous attendons de longs mois pour une mise à l’abri. Et quand on a la « chance » d’accéder aux « campos » (Centres d’Immigration et d’Expulsion – CIE ), les conditions de vie sont indignes pour des êtres humains et propices à la prolifération des maladies. Les migrant.e.s malades en Italie ne sont pas pris.es en charge : les camps de la croix rouge n’ont même pas de médecins.

Par ailleurs, nous attendons de très longs mois pour le premier enregistrement de notre demande d’asile. Un ou deux ans pour être évalué.e.s et finalement rejeté.e.s comme demandeurs.es d’asile pour la plupart d’entre nous.

Pour finir, les personnes sous « Procédure Dublin », qui font une demande d’asile en France, sont systématiquement expulsées en Italie, là où elles n’ont aucun droit et restent sans abri.
Les expulsions vers l’Italie sont la première étape pour nous ramener dans notre pays d’origine que nous avons dû fuir, parce nous n’y sommes pas en sécurité.

Soyons uni.e.s et venez nombreu.x.ses !!!
DIMANCHE 10 DECEMBRE – METRO BOUGAINVILLE à 13h

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VICTOIRE POUR LES JEUNES DE SAINT FERREOL 

Après que l’Eglise se soit rétractée jeudi remettant en cause sa promesse d’héberger les mineurs et que la police se soit préparée à une évacuation par la force, nous reproduisons les communiqués transmis par le collectif de soutien Migrant 13 / Al Manba revenant sur la journée de vendredi.

VICTOIRE POUR LES JEUNES DE SAINT FERREOL 

(compte rendu pour ne pas laisser l’histoire être écrite par les vauriens)

Hier, après d’énormes coups de pression sur les jeunes (par les institutions, l’église, la police) et un rapport de force qui s’est durci en réaction, le Département a finalement été obligé de revoir sa copie et d’accéder aux revendications minimales. Cette nouvelle proposition a d’abord été annoncée par voie de presse à 15h par l’élue départementale à l’enfance, avant d’être présentée aux jeunes aux alentours de 18h seulement par le directeur du service MNA de l’ADDAP13. A ce moment, l’église avait retiré ses menaces et la police s’était retirée.

Quelles nouveautés ? un foyer avec une capacité d’accueil de 65 places sans distinction des mineurs avec ou sans OPP (ordonnances de protection du juge) ; un engagement à ne pas ré-évaluer les mineurs bénéficiaires d’une OPP ; un accueil “éducatif” de jour pour compléter l’accueil de nuit initial ; un partenariat avec la Croix Rouge et les Restos du Coeur pour fournir aux jeunes plus de 3 repas par semaine ; deux agents de sécurité ; des chambres équipées et propres avec engagement à effectuer rapidement des travaux de plomberie (pour l’instant les douches se prennent dans un camion de la Ville en bas du bâtiment).

Suite à cette annonce le représentant du département a affirmé qu’il ne répondrait à aucune question et que les jeunes devraient prendre leur décision d’emblée, avant de venir le voir individuellement et le suivre dans leur nouveau foyer. Les jeunes ont néanmoins habilement récupéré le micro pour affirmer deux positions : leur décision sera collective après un temps de réflexion entre eux ; ils ne renonceraient pas à leurs droits à la scolarisation et la santé qui n’ont même pas été évoqués.

Après une discussion animée et des positions divergentes, les jeunes sont revenus dans l’assemblée et ont remercié, émus et émouvants, l’ensemble des participants à ce mouvement. Ils se sont retournés solennellement vers le représentant du département pour lui annoncer qu’ils estimaient la proposition insuffisante, mais acceptable compte
tenu de leur situation et qu’il l’acceptaient donc. Toutefois ils ont affirmé qu’ils seraient vigilants à l’obtention rapide de leurs droits, à tout revirement et toute tentative de dispersion/division de leur collectif. POUR EUX, LA LUTTE CONTINUE DEPUIS LEUR NOUVEAU FOYER ! Et tout à chacun est convié à poursuivre l’aventure.

Ils ont aussi imposé que leur sortie de l’église ne se ferait qu’au lendemain, au grand jour, après avoir fêté leur victoire avec les leurs (et que “maintenant Monsieur, nous vous prions de nous laisser entre nous”)

VICTOIRE POUR LES JEUNES DE SAINT FERREOL… Mais la lutte n’est pas finie !

(compte rendu de l’entrée dans le foyer ce vendredi matin)

“une proposition acceptable, mais insuffisante”.

Dès ce matin, avant de sortir de l’église, une liste de points de vigilance a été dressée par les jeunes : nombre de couchages par chambre et répartition, équipement éducatif et ludique (livres, accès internet), contraintes horaires du foyer, droit de visite, modalités des repas et possibilité de cuisiner, droit au transport urbain, moyens financiers
individuels, le sort des enfants qui n’étaient pas présents dans l’église (mais toujours dans les rues de Marseille), l’urgence de l’école, de la couverture sociale, la qualité du suivi individuel des éducs, l’accès aux soins psychologiques, la pérennité d’un tel lieu, les
délais de placement individuel dans un foyer durable, le choix de l’orientation.

Ils ont choisi de quitter l’église avec dignité (après avoir nettoyé les traces de leur passage) et la tête haute, accompagnés de banderoles et de leurs soutiens.

Personne ne s’attendait à une haie d’honneur à l’arrivée au foyer, mais l’accueil par les gros bras du département y a été glacial, voire menaçant (appel à la police pour disperser l'”attroupement” bon enfant sur la placette). D’emblée, il a été constaté que très peu de moyens ont été débloqués en vrai : pas de travaux de mise au propre visibles, des
lits de camp très sommaires, les travaux de plomberie en suspens, annonce qu’il n’y aura pas d’effectifs supplémentaires de prise en charge, mais des renforts (temporaires?) du service prévention de l’ADDAP (!). Lors de l’entrée dans les locaux, une dizaine de jeunes ont été tenus à l’écart sans que l’on ait obtenu de réponse précise.

C’est le coeur lourd que nous avons laissé les jeunes prendre possession de leur lieu. Si ce lieu est acquis et donne l’espoir qu’une dynamique collective pourra s’y poursuivre, tout à chacun s’interroge sur les “méthodes éducatives” si particulières des gorilles du département qui entouraient l’arrivée des minots.

Mais ils l’ont affirmé hier et ce matin encore : ils savent où nous trouver !

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Occupation de l’église St Ferréol par un collectif de mineurs étrangers isolés

Après les réquisitions de bâtiments vides du mois d’octobre à Veynes et à Toulouse dédiées à l’accueil des mineurs isolés à la rue, l’occupation d’un amphithéâtre à Lyon par des étudiants et des sans papiers le 15 novembre, puis celle trois jours après de l’école des Beaux Arts de Nantes le 18 novembre (mais rapidement expulsée), à nouveau l’occupation du 20 novembre à Lyon d’une école pour loger plusieurs familles également à la rue depuis de longs mois, c’était au tour hier soir des jeunes de Marseille de se mobiliser ! Une occupation est en cours à l’église Saint Ferréol sur le Vieux Port à Marseille par les jeunes exilés qui dénoncent l’absence de prise en charge par le département.

Voici leur communiqué :

“Nous sommes un collectif de mineurs étrangers isolés et nous occupons l’église st Féréol sur le Vieux-Port a Marseille pour rendre visibles nos difficultés. Nous avons fait des démarches qui nous permettent légalement d’être hébergés mais nous dormons dans la rue.

Nous cherchons a faire valoir nos droits et des réseaux de solidarité nous soutiennent et nous accompagnent en attendant que la loi soit respectée.

Nous voulons de vraies solutions.

Nous ne voulons pas de quelques nuits a l’hôtel et ensuite dehors et ça recommence. Nous voulons de vraies places en foyer avec des éducateurs qui nous donnent un accès aux soins et a la scolarité.

Nous avons besoin de lutter c’est très important car chaque nuit dehors est de plus en plus dure….

Nous occupons cette église dans l ‘attente d’une vraie solution…

Nous avons besoin de votre soutien. Nous vous invitons a passer dès 8h ce mercredi matin devant l’église st Féréol sur le Vieux-Port.

Nous mènerons des actions jusqu’à ce que nous soyons entendus ! “

Et celui de leur soutiens :

“Dans le cadre de la campagne nationale “Justice pour les Jeunes Isolés Etrangers”, après de nombreuses interpellations restées sans réponse du Conseil Départemental et de sa Présidente Martine Vassal, le Collectif Soutien Migrants 13 / El Manba a décidé de mettre temporairement à l’abri les dizaines de mineurs qui errent dans la ville, et d’occuper
l’église St Ferréol, située sur le Vieux-Port à Marseille.

Il ne s’agit pas de réquisitionner cette église ni de la transformer en lieu de vie. Il s’agit d’occuper un bâtiment de tous temps dévolu à l’accueil inconditionnel des plus démunis pour alerter sur les graves carences du Conseil Départemental, qui au lieu de protéger les mineurs comme il en a la compétence et l’obligation, les expose à de graves dangers en les laissant à la rue pendant des semaines voire des mois.

Nous comptons sur les nombreux citoyens révoltés par la situation de ces jeunes, et par la politique migratoire dont ils sont victimes, pour venir les soutenir. En relayant cette information, en venant nous voir, en sollicitant des personnalités dont le poids médiatique peut contraindre le CD à respecter ses obligations légales et les décisions de justice rendues en faveur des jeunes.

Nous attendons de Madame Vassal qu’elle vienne en personne nous rencontrer, et assurer aux jeunes l’accès effectif à leurs droits : une prise en charge réelle et immédiate, la sécurité du quotidien, des soins adaptés, une assistance éducative, une scolarisation effective, et pas seulement quelques nuits en hôtels miteux. Le déblocage des moyens nécessaires relève bien d’une volonté politique, et de décisions urgentes à prendre.

Notre détermination n’est que le pendant de la détresse et de l’exaspération de ces jeunes, qui se sentent abandonnés par l’Etat, à juste titre.”

Plus d’infos : https://fr-fr.facebook.com/collectifmigrants13/

Aucune personne à la rue ! Des papiers pour tout.es !

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Cantine Sans Frontières : Samedi 25 novembre à Alès

Nous sommes quelques personnes avec ou sans papiers qui organisons depuis plus d’un an des repas de soutien à Alès et dans ces environs.

Ces cantines sont un moyen pour celles et ceux qui ne peuvent légalement travailler d’obtenir un peu d’argent. Être dans l’attente d’un titre de séjour plonge les individus dans des situations de grande précarité ou d’assistance qui ne sont pas acceptables à nos yeux.

Nous partageons aujourd’hui cette expérience avec d’autres personnes et organisons de manière régulière ces cantines sur une base de solidarité et d’entraide. Elles se veulent aussi des moments d’échanges.

Apporter son soutien à ce projet consiste à venir partager un repas — l’argent récolté est intégralement reversé aux personnes concernées — ou a proposer son aide pour l’organisation de celles-ci.

Les cantines ont lieu le dernier samedi de chaque mois dans le local de la Rétive à Alès (42 rue du Faubourg d’Auvergne), les repas seront à prix libre afin que chacun puisse participer selon ses moyens.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer et à en parler autour de vous !

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La lutte des dubliné.es contre les expulsions continue !

Samedi 18 novembre à 14h à Luttopia de Montpellier : assemblée des migrants en procédure Dublin et de leurs soutiens pour préparer une mobilisation collective….. Faites passer l’info, il faut être le plus nombreux possible !

Et ci-dessous la lettre adressée par les demandeurs d’asile de Marseille au préfet des Bouches du Rhône :

Lettre des demandeurs d’asile “dubliné.es” en lutte à la Préfecture de Marseille (10 nov. 2017)
(déposée lors du “Banquet des Dubliné.es”, ven. 10 nov.)

Peuples de France, Monsieur le Préfet,

Nous avons choisi la France pour sa réputation mondiale concernant les droits de l’être Humain et l’accueil des réfugiés. Pour atteindre la France, nous avons traversé des pays de l’Union Européenne où on nous a obligé de déposer nos empreintes. Nous avons pris la décision de déposer la demande d’asile auprès de la République Française mais nos démarches ont été bloquées par le règlement Dublin. Nous ne pouvons pas retourner
dans le pays où nous avons été obligés de déposer nos empreintes pour de multiples raisons ; parmi nous :

– Certains ont eu des refus, déboutés du droit d’asile dans le premier pays concerné – Certains ont subi des actes racistes et indignes.
– Certains ont été jetés à la rue, dû à l’insuffisance des dispositifs d’accueil. Contre la devise de la République, le gouvernement a mis en place des méthodes pour mettre des pierres dans les chaussures (des bâtons dans les roues) aux personnes en procédure Dublin et favoriser les expulsions.
On prend par exemple le dispositif PRAHDA géré par Adoma qui œuvre contre l’intérêt des demandeurs d’asile en procédure Dublin :
– Les dépôts des demandes de recours hors délai.
– La complicité d’Adoma avec la Préfecture pour l’expulsions de force et sans préavis des violations des droits.
– Et le manque d’un climat de vie digne d’un être humain.

Pour cela, on sollicite votre haute bienveillance de :

– Annuler nos procédures Dublin.
– Stopper les expulsions.
– Accepter nos demandes d’asile.
– La démolition du fantôme Adoma-Prahda.
– Permettre l’accès à l’éducation, études et formations professionnelles.

Nous sollicitons la République Française et son peuple d’avoir un regard de miséricorde envers notre situation de réfugiés qui ont laissé derrière eux des nations, des familles.

Des réfugiés fatigués d’un voyage plein de dangers.

Des personnes dubliné.e.s.

À Marseille, le 10 novembre 2017

La lettre en arabe téléchargeable et diffusable ici.

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Prochains rendez vous…

Jeudi 16 novembre (St Jean du Gard) : Projection de “Io sto con la sposa” (Moi, je suis avec la mariée”) Cinq Palestiniens et Syriens, après avoir fui la guerre, se déguisent en invités d’un faux mariage et essaient de traverser l’Europe sans papiers avec leurs contrebandiers spéciaux pour aller demander l’asile politique en Suède. A 20h à la salle Stevenson, dans le cadre de l’automne palestinien.

Samedi 18 novembre (Alès) : Cercle de silence de 16 à 17 heures sur le parvis du Cratère (théâtre d’Alès) suivi d’un point sur la situation locale.

Dimanche 19 novembre (le Vigan) : Vide-grenier au profit des demandeurs d’asile du pays viganais de 10 à 17h à la salle du Cantou

Dimanche 19 novembre (Nîmes) : Féria du livre de la critique sociale et des émancipations : “Se libérer des frontières?”.

Lundi 20 novembre (Les Vans) : Rencontre avec Emmanuel Mbolela autour de son livre “réfugié”. Au Centre d’Accueil Municipal des Vans, 18h30

Mardi 21 novembre (Saint Hippolyte du Fort) : Réunion des collectifs cévenols et alentours – 19h presbytère à côté de la biocoop.

Jeudi 23 novembre (Ganges) : Rencontre avec Emmanuel Mbolela autour de son livre “réfugié”. Bibliothèque Les mots du Siècle (Café du Siècle – 1 rue Biron, 19h) et auberge espagnole

Vendredi 24 novembre (Saint Jean du Gard) : Rencontre avec Emmanuel Mbolela autour de son livre “réfugié”. Maison Mazel à Falguière, 18h00 et repas de soutien

Vendredi 24 novembre (Alès) : Projection de « Welcome ». Bilal, jeune migrant kurde d’Irak, âgé de 17 ans, vient d’arriver à Calais et espère passer en Angleterre pour y rejoindre sa petite amie. Alors qu’il est arrêté par les autorités lors de sa première tentative, l’idée lui vient de traverser la Manche à la nage. 19H30 : auberge espagnole / 21h : projection à la Rétive.

Samedi 25 novembre (Alès) : Cantine sans frontières repas albanais dès 12h30 à la Rétive. En soutien aux familles sans papiers.

Samedi 25 novembre (Alès) : Rencontre avec Emmanuel Mbolela autour de son livre “réfugié”. La rétive (42 rue du Faubourg d’Auvergne), 19h et auberge espagnole.

Jeudi 30 novembre (Saint Jean du Gard) : Lancement de l’Atelier couture solidaire (à l’Oustal à 14h), au profit des familles hébergées. Débutants et confirmés bienvenus !

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Chroniques d’une lutte permanente (fin octobre / début novembre)

Bloqués dans des camps, enfermés dans des centres, séparés de leur famille pour des années… L’attente est longue et le prix à payer est élevé pour celles et ceux qui subissent de plein fouet les politiques répressives de l’Union européenne. Les tensions montent partout en Europe et l’injustice se fait sentir, toujours un peu plus. Manifestations, occupations de places, et grèves de la faim sont les moyens utilisés pour qu’une autre voix s’élève, celle qui revendique la liberté de se déplacer, d’être traité équitablement, et de vivre là où bon lui semble. Solidarité avec celles et ceux qui luttent chaque jour contre les frontières ! Solidarité avec celles et ceux qui refusent de s’alimenter pour faire entendre leur voix !

Samedi 21 octobre, Lesbos (Grèce). Un grand nombre de réfugiés principalement iraniens et afghans se sont rassemblés sur la place Sappho à Mytilène, protestant contre les conditions devenant toujours plus déplorables à Lesvos, les violences quotidiennes, et leur enfermement sur l’île. Ils refusent de retourner au camp de Moria et exigent un meilleur hébergement et un processus d’asile plus rapide. Dès le début de leur manifestation, les réfugiés ont été menacés par la police de violences, d’arrestations et d’expulsions à plusieurs reprises.

Arash Hampay, qui avait déjà mené une grève de la faim de 41 jours sur cette même place cet été, témoigne : « Lorsque les réfugiés ont commencé à manifester le premier jour, la police a tenté de les empêcher d’atteindre la ville par tous les moyens possibles, notamment en bloquant la route et en menaçant d’arrestation les réfugiés. Ils ont pourtant continué leur lutte à travers tous ces obstacles et ils ont finalement atteint le centre-ville. La première nuit où les réfugiés occupèrent la place Sappho, tous ceux qui étaient au pouvoir apparurent, le chef de la police, les représentants des villes avoisinantes. Ils sont venus comme ils l’avaient déjà fait auparavant. “Retournez au camp”, ont-ils dit. “Nous agirons conformément à vos demandes”, ont-ils dit. Mais les réfugiés ont déjà vécu les vaines promesses des autorités. Les réfugiés ne se sont pas laissés attirer par leurs fausses promesses. [Quelques jours plus tard], la police nous a donné un ultimatum de 10 minutes pour quitter la place, d’une manière très menaçante. Lorsque nous avons refusé, la police a menacé de m’arrêter d’abord, puis tous les autres sur la place. Nous n’avons pas quitté la place et ils n’ont pas pu nous arrêter car nous ne commettons aucun crime. Une centaine de réfugiés sont restés sur la place pendant ces derniers jours. Ils ont protesté. Ils ont demandé la justice. Ils ont exigé un traitement équitable. Mais ils n’ont pas été reçus dignement. La police, le gouvernement grec et le HCR n’ont eu aucune réaction positive. Ils ne semblent pas disposés à regarder dans les yeux de ces personnes vulnérables, de ces réfugiés héroïques […]. »

Vendredi 27 octobre, quatre personnes entament une grève de la faim afin d’amplifier le mouvement et sont rejoins par une cinquième personne le lendemain. Mardi 31 octobre, cinq femmes dont quatre mineures, rejoignent la manifestation et entament une grève de la faim.

Mi-octobre, une campagne nationale contre l’accord UE-Turquie et les hotspots en Grèce est lancée et est suivie par plus d’une centaine de collectifs. Elle a pour mot d’ordre « plus de morts à cause du froid, ouvrez les îles ! » et exige une action urgente de la part des autorités grecques et européennes pour empêcher que de nouveaux réfugiés ne meurent dans le froid à l’approche de l’hiver. Dans le même temps, des organisations humanitaires telles Amnesty International Grèce ou Human Rights Watch ont publié une déclaration commune condamnant la situation inacceptable dans les îles, ainsi que l’inaction du Haut Commissariat au Réfugié et du gouvernement grec. Dans leur rapport, les organisations ont déclaré que « depuis le début de la déclaration UE-Turquie en mars 2016, les îles grecques de Lesvos, Chios, Samos, Kos et Leros ont été converties en prison pour une durée indéterminée. Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sont pris au piège dans des circonstances inacceptables et instables, et beaucoup se voient refuser l’accès à des procédures d’asile satisfaisantes. Les demandeurs d’asile qui arrivent sur les îles durant les premiers jours de l’accord UE-Turquie y sont enfermés depuis au moins 19 mois. ».

Vendredi 27 octobre, Kærshovedgård (Danemark). Les vingt huit iraniens kurdes mettent un terme à la grève de la faim qu’ils avaient entamé le 11 octobre dans le centre d’expulsion de Kærshovedgård (Udrejsecentre). Les grévistes ont durant cette période refusé de dormir dans le centre en installant des tentes aux abords du centre. Ils ont reçu le soutien de diverses organisations et un communiqué de presse a été publié. Comme de nombreux autres demandeurs d’asiles, tous ont vu leur demande d’asile rejetée, mais les autorités ne sont pas en mesure de les expulser pour différentes raisons liées à leur situation individuelle. Elles sont ainsi prises au piège dans des conditions semblables à celles d’une prison, mais sans dates de sortie ni procédures claires. L’un d’entre eux témoignait : “Nous sommes en grève parce que nous ne savons pas combien de temps nous devrons rester ici. Quand quelqu’un reçoit une sentence pour un crime, il sait quand il va sortir, mais nous, nous ne savons, et nous n’avons rien fait de criminel.”

L’établissement de Kærshovedgård est l’un des deux centres d’expulsion au Danemark utilisés pour accueillir les demandeurs d’asile rejetés qui n’ont pas accepté de retour volontaire ou qui ne peuvent pas être expulsés (parce qu’il n’existe pas d’accord de réadmission entre le Danemark et leur pays d’origine, parce qu’ils sont apatrides, où encore parce qu’un retour présenterait un risque majeur pour leur sécurité). Si un retour est jugé «improbable» pour ces raisons, les personnes ne sont pas détenues mais envoyées indéfiniment dans un centre de sortie jusqu’à ce qu’elles acceptent leur expulsion. L’intention du gouvernement danois est alors d’exercer une forte pression sur les réfugiés pour les forcer à quitter le pays ou accepter un retour volontaire dans leur pays.

Le centre de Kærshovedgård a récemment été critiqué pour ses mauvaises conditions. Celui-ci est situé dans un endroit éloigné dans la forêt et l’isolement des personnes est renforcé par le fait qu’elles ne peuvent prendre de transports en commun, la gare la plus proche se situant à 7 km de là. La gestion du centre est confiée à l’administration pénitentiaire danoise. Il n’existe aucune possibilité de contacts réguliers avec les familles car il n’existe pas d’hébergement pour les visiteurs, ni de chambres privées. Les personnes sont placées à deux dans des chambres de 10 m2 et la plupart d’entre elles ne reçoivent pas d’argent pour acheter un billet de train. L’ancienne cuisine du centre a été démontée et il est impossible de se faire soit même à manger. Les déplacements à l’intérieur du centre sont également contrôlés. Depuis que le Service de l’immigration Danois a renforcé l’obligation de contrôle des présences, toute sortie la nuit est soumise à autorisation, et l’utilisation de bornes biométriques de reconnaissance digitale à l’intérieur et l’extérieur des enceintes est obligatoire. Une surveillance est mise en place de partout dans le centre, dans tous les couloirs et les salons.

Le Danemark mène depuis 2015 une sévère politique anti-immigration. Le gouvernement a diminué de manière substantielle les aides sociales destinées aux réfugiés ainsi que les versements effectués aux demandeurs d’asile. D’autres mesures ont consisté en des campagnes d’informations dans les journaux libanais et turcs pour donner le sentiment aux réfugiés que leurs conditions de vie seraient plus dures au Danemark. En novembre 2015, un paquet législatif a été introduit, contenant trente-et-une restrictions supplémentaires : délai porté à trois ans pour le regroupement familial pour les réfugiés syriens, retour forcé des familles et enfants réfugiés dans les centres d’asile, construction de plusieurs camps constitués de tentes et confiscation des biens des réfugiés excédant un certain montant lors du passage de la frontière. En juin 2016 le gouvernement avait durci le régime dit du « séjour toléré ». Ce régime s’appliquait aux personnes qui ne pouvaient pas bénéficier d’une protection car elles avaient commis une infraction au Danemark ou étaient soupçonnées d’avoir commis des crimes de guerre ou des infractions n’ayant pas de caractère politique dans un autre pays, mais qui ne pouvaient pas être renvoyées dans leur pays d’origine car elles y étaient exposées à un risque réel de violations de leurs droits humains. Le gouvernement avait fait part de son intention de rendre leur séjour « aussi insupportable que possible ». Les nouvelles restrictions prévoyaient notamment une obligation pour ces personnes de passer leurs nuits au centre de Kærshovedgård, à environ 300 kilomètres de Copenhague, afin de les séparer de leur famille. Celles qui enfreignaient les modalités de leur « séjour toléré » risquaient d’être condamnées à des peines de privation de liberté dans des prisons ordinaires.

Le vendredi 27 octobre, les grévistes publient le message suivant : « Nous avons mis fin à la grève de la faim après 17 jours sans nourriture. Pendant la grève de la faim, nous avons obtenu le soutien de personnes extérieures à Kærshovedgård et nous avons fait de nouvelles rencontres. Nous voulons travailler ensemble avec les gens qui nous soutiennent dans l’avenir, pour que nos dossiers soient réouverts et que Kærshovedgård soit fermé. Nous, les gens de Kærshovedgård, sommes des humains comme les autres, et il n’est pas possible pour nous de retourner dans nos pays d’origine. Notre combat continue. »

Vendredi 27 octobre, Lampedusa (Italie). Plusieurs dizaines de Tunisiens enfermés dans le hotspot de Lampedusa dénoncent dans un communiqué la politique de fermeture des frontières et annoncent entamer une grève de la faim jusqu’à ce qu’ils obtiennent la possibilité de se déplacer librement. Les personnes qui viennent de pays comme la Tunisie ou l’Égypte sont exclues des procédures d’application de la protection internationale et sont séparées, déportées, où reçoivent un ordre d’expulsion assorti de l’obligation de quitter le territoire italien dans les sept jours. Compte tenu de la situation économique désastreuse en Tunisie et en Égypte et de la répression qui sévit depuis des années contre les mouvements sociaux, il n’est pas surprenant que les gens décident d’aller vivre ailleurs, et continuent de mener des protestations pour la liberté de circulation.

Voici leur communiqué adressé via le FTDES à l’opinion internationale : “Nous sommes un groupe de jeunes venant du Rdeyef (sud-ouest de la Tunisie, là où a émergé le soulèvement du bassin minier en 2008) et d’autres régions de la Tunisie. Devant les défaillances économiques et sociales des politiques de notre pays, l’abandon de l’État de ses obligations et l’échec politique à l’échelle locale et internationale, nous avons dû abandonner notre rêve de 2008 d’un État démocratique qui garantit la liberté, la dignité et la justice sociale. Et malgré qu’on soit fiers de notre pays et de son peuple, nous devions surmonter le danger de la migration non réglementaire direction le nord-ouest de la mer Méditerranée, cette route devenue dangereuse à cause des politiques migratoires européennes qui ferment les frontières à nos rêves et à nos ambitions de tenter une nouvelle expérience d’une manière réglementaire.

Nous nous trouvons actuellement dans le centre d’hébergement des migrants sur l’île de Lampedusa dans des conditions humanitaires difficiles. Nous sommes menacés d’expulsion forcée qui viole les conventions internationales garantissant la liberté de circulation, qui s’oppose aux politiques d’expulsion et aux conventions bilatérales inéquitables qui priorisent la sécurité des frontières au détriment des droits universels.

Nous annonçons que nous allons entrer dans une grève de la faim pour réclamer notre droit de circulation et pour protester contre l’expulsion forcée.

Nos rêves ne sont pas différents de la jeunesse européenne qui jouit d’une liberté de mouvement dans notre pays et ailleurs à la recherche d’autres expériences mais aussi pour promouvoir la liberté, la justice sociale et la paix.

Nous appelons les personnes libres qui défendent l’existence d’un autre monde où dominent les valeurs universelles et la solidarité de nous soutenir. Parce que tandis que votre argent et vos biens circulent librement dans nos pays d’origine, vous emprisonnez nos rêves derrière vos murs.

Non aux déportations forcées ! Oui à la liberté de mouvement !

Victimes des politiques économiques et sociales mondiales

Victimes des politiques migratoires injustes”

Le 29 octobre, à Rdeyef en Tunisie, les familles et les proches des grévistes organisent une manifestation et déclarent dans un communiqué de presse soutenir leur enfants dans leur lutte. Ils condamnent publiquement le ministère tunisien des Affaires étrangères et les autorités italiennes de les sanctionner en les enfermant et en prévoyant leur expulsion. Ils déclarent être déterminés à poursuivre leur mobilisation par des manifestations régulières et être prêts à prendre des formes de lutte plus intenses dans un proche avenir si leurs enfants sont soumis à une expulsion forcée ou si leur situation reste inchangée.

Le 31 octobre, les 63 tunisiens en grève de la faim publient un second communiqué : “C’est le cinquième jour de la grève de la faim que nous menons pour défendre notre droit de mobilité et contre l’expulsion forcée de ce qu’ils appellent un abri et qui est en réalité une prison. Ni la faim, ni la soif, ni les nausées, ni les vomissements, ni les conditions difficiles ne nous font autant de mal que le silence complice sur la violation de notre droit de circulation, sur les politiques injustes, sur les déportations forcées juste parce que nous sommes des Tunisiens et que notre gouvernement accepte ceci dans des accords non divulgués. Il est douloureux d’être victime de leurs politiques et d’être incriminé à cause de leurs lois. Nous continuerons notre grève de la faim malgré l’état de santé difficile de certains grévistes de la faim qui ont été emmenés à l’hôpital Sanosalety.

Ceci est un cri contre ceux qui sont injustes envers nous, ceux qui nous ont oublié, ceux qui nous ont poussé à prendre les bateaux de la mort, ceux qui veulent nous déporter de force et ceux qui violent les conventions internationales. Nous embrassons le front de nos mères et nous leur demandons pardon. Nous remercions tous ceux qui nous ont soutenu et qui se tiennent à nos côtés.

Non à la déportation forcée ! Non à l’expulsion du fait de la nationalité !

Oui à la liberté de mouvement ! “

Dimanche 29 octobre, Marseille. Une marche de protestation est organisée à l’initiative des personnes placées dans les centres Prahda (Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile) de Vitrolles et Géménos. Plusieurs centaines de personnes, venant pour certaines de toute la région du sud est de la France, sont venues les soutenir le long des 25 kilomètres de bitume qui séparent le centre d’expulsion de Vitrolles de la préfecture de Marseille. Tout au long du parcours, ont pouvait entendre les revendications suivantes : “Stop Dublin !”, “Non non non aux expulsions !”, “Liberté pour tous !”, “La France pour tout le monde !”, “Hurriya ! “.

Opérationnels depuis quelques mois, la soixantaine de Prahda répartis sur le territoire à l’écart des villes dans des hôtels bas de gamme sont de véritables centres d’expulsion pour dublinés. Ils s’apparentent à des prisons où les mesures coercitives sont généralisées : assignations à résidence, mise en fuite au moindre prétexte entraînant la clandestinité pour de longs mois, expulsions sauvages et procédures illégales. Les conditions d’accueil mises en place par la société privée Adoma chargée de gérer la totalité des centres sont déplorables : les principaux problèmes rencontrés sont : l’accès au soin et le suivi juridique, le manque de traducteurs (les traductions se font le plus souvent via les applications sur les téléphones portables), l’impossibilité de se faire à manger collectivement (pas de cuisines dans ces hôtels), et l’isolement géographique qui vient limiter tout contact avec l’extérieur.

D’autres manifestations sont également organisées dans différentes villes en Europe contre le règlement Dublin et contre les expulsions ; c’est par exemple cas à Paris le dimanche 22 octobre ou à Leipzig le mardi 24 octobre.

Mercredi 1er novembre, Athènes (Grèce). Un groupe de femmes, hommes et d’enfants, pour la plupart syriens, a placé des tentes devant le parlement grec de la place Syntagma pour protester contre les retards dans la réunification avec des parents en Allemagne. Parmi ces personnes, certaines ont entamé une grève de la faim pour accroître la pression sur les services d’asile et tenter d’accélérer le processus extrêmement lent de leur demande. De nombreuses familles sont bloquées en Grèce depuis plus d’un an. Le groupe revendique son droit fondamental à la réunification familiale et à une vie digne, ce qui signifie essentiellement ce que la loi est censée fournir. Ils exigent également que les gouvernements grec et allemand respectent la limite légale de 6 mois pour réunifier les familles à partir de la date d’acceptation, qu’ils affrètent immédiatement des vols pour tous ceux qui ont attendu plus de six mois, et que les autorités grecques consentent à payer les billets d’avion conformément à la loi. Voici leur communiqué :

” Réunification immédiate des familles !

Après plus de quatre mois de manifestations devant le Greek Asylum Service et l’ambassade d’Allemagne ; après plus d’un an et demi en Grèce dans des conditions précaires dans les camps d’Idomeni et du Pirée, ainsi que dans les camps militaires provisoires du continent et les tristement célèbres hotspots des îles de la mer Égée ; après des années d’évasion de la guerre et de la mort en Syrie, en Irak, en Afghanistan et ailleurs ; aujourd’hui, nos familles déchirées essaient toujours de se réunir et de vivre enfin en paix.

Nous sommes actuellement plus de 4 500 personnes en attente de notre transfert dans le cadre des procédures de regroupement familial en Allemagne. Nous sommes des familles qui attendent déjà plus de 18 mois en Grèce pour que notre réunification soit effectuée. Nous sommes des mères et des pères séparés de leurs enfants ou de leurs conjoints, de leurs grands-parents ou d’autres parents. Plus important encore, parmi nous, il y a beaucoup d’enfants. Certains d’entre nous ont même vu leurs enfants être séparés d’eux lors des vols, ceux-ci attentent seuls en Allemagne. Nous nous sommes échappés de pays déchirés par la guerre pour trouver une protection auprès de notre bien-aimé, mais nous nous sommes retrouvés piégés en Grèce avec des milliers d’autres réfugiés. Il y a beaucoup de mineurs non accompagnés, de malades, de personnes âgées, de personnes handicapées, de mères célibataires et de victimes de la torture et d’autres formes d’exploitation ou de violence parmi nous.

La plupart d’entre nous ont reçu l’acceptation de l’Allemagne depuis plus de 6 mois, dépassant le délai maximum pour le transfert tel que défini par le droit européen en raison d’un accord non officiel entre l’Allemagne et la Grèce. Notre période d’attente a atteint en moyenne neuf mois à compter de la date d’acceptation. Nous ne savons pas quand ce sera notre tour et quand nous voyagerons. Nous devons tous payer nos billets nous-mêmes, ce qui constitue une violation de la loi et souvent un obstacle supplémentaire à la réunification.

Aujourd’hui, le 1er novembre 2017, nous sommes 11 personnes qui ont décidé de commencer une grève de la faim afin de faire avancer notre lutte. Avec cette décision, nous voulons dénoncer à haute voix la politique cruelle et migratoire de dissuasion que l’Europe impose à nous et à nos familles; un système répressif qui vise à nous affaiblir et à nous isoler. Mais nous resterons debout. Nous voulons abattre les murs qui nous empêchent d’être avec nos pères, mères, conjoints et enfants ou le reste de notre famille.

Nous demandons donc :

· Du gouvernement grec et allemand de respecter la limite légale de six mois pour réunifier nos familles à partir de la date d’acceptation,
· Des autorités allemandes et grecques d’affréter immédiatement des vols pour tous les réfugiés qui attendent déjà depuis plus de six mois,
· Des autorités grecques que l’argent de nos billets soit payé par l’État conformément à la loi. Les billets sont un obstacle de plus pour nos regroupements familiaux.

Nous saluons également nos amis, frères et sœurs de Lesvos, qui font la grève de la faim depuis six jours pour lutter contre la liberté de mouvement, contre les déportations et l’accord UE-Turquie, contre leur incarcération sur les îles de la mer Égée et les conditions de vie inhumaines des hotspots européens qui mettent des vies de réfugiés en danger.

Plus de limitation des transferts vers n’importe quel pays de l’UE !
Nous revendiquons notre droit à l’unité familiale et à une vie digne en paix maintenant !
Plus de discrimination ! Des droits égaux pour tous !
Plus de conditions de vie inhumaines ! Plus de vies en danger en Grèce !
Le droit de rester et la liberté de mouvement à tous !”

En mars dernier, en accord avec les autorités grecques, l’Allemagne avait plafonné le nombre de réfugiés éligibles au regroupement familial à 70 personnes par mois, ce qui donnait la priorité à leur demande d’asile si un membre de la famille est déjà dans le pays d’application. Après trois semaines de pressions exercées par des groupes militants et solidaires, les autorités grecques ont annoncé que 40 personnes vulnérables supplémentaires seraient autorisées à partir en Allemagne. Le 2 août, une centaine de réfugiés, dont beaucoup étaient des femmes et des enfants, ont défilé du Parlement à l’ambassade pour protester contre les retards dans les procédures de regroupement familial.

Cependant, plus tard, le tribunal allemand a décidé que le droit au regroupement familial défini par Dublin pendant la période définie de six mois devait être respecté. La conclusion était que le nombre de 70 personnes par mois qui sont acceptées pour entrer en Allemagne en provenance de Grèce sur la base du regroupement familial est le résultat d’un accord bilatéral et n’est aligné sur aucune législation de l’UE. Le 19 septembre, certaines familles touchées par le lent processus ont manifesté devant l’ambassade allemande.

Le mercredi 8 novembre, les personnes en grève de la faim, ainsi que d’autres réfugiés, familles et sympathisants ont défilé dans la ville d’Athènes pour exiger le respect de leurs droits.

Quelques articles et témoignages des familles séparées et bloquées en Grèce recueillis par Are you syrious (en anglais) : “Syrian princess trapped in Greece”, “Slow reunification processus leaves family separeted for a long time” et “Meet Mohammed one father struggling to reunite his family”.

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Rencontre avec Emmanuel Mbolela autour de son livre “Réfugié” – Vend. 24 nov. à St Jean du Gard (Falguière)

Emmanuel Mbolela présentera son livre qui relate l’histoire de sa fuite de la République démocratique du Congo et celle de son odyssée à travers l’Afrique de l’ouest jusqu’à son arrivée au Maroc où il restera bloqué durant quatre ans, subissant les atrocités qui sont malheureusement le lot commun de nombreux migrants.

Mais il nous parlera surtout de la résistance des migrants subsahariens qui se met en place petit à petit, à travers l’auto-organisation et l’entraide, des manifestations et des occupations de places pour sensibiliser opinion publique et acteurs politiques ainsi que l’ouverture d’une maison de refuge pour les femmes migrantes à Rabat.

Ce seront aussi les mécanismes des politiques migratoires européennes et des pressions exercées sur les pays du contient africain qui seront mis à jour, montrant de quelle manière leurs conséquences dramatiques retentissent partout en Europe et le long de ses frontières.

Cette soirée de discussion est proposée dans le cadre d’une tournée organisée par différents collectifs de soutien s’organisant en réseau. Elle sera l’occasion de mettre en perspective leur action face à la prolifération actuelle des accords et des lois entravant la liberté de circulation, et aux nombreuses luttes qui éclatent aux quatre coins de l’Europe.

Vendredi 24 novembre à 18h
Maison Mazel – Hameau de Falguière à Saint Jean du Gard
Suivi d’un repas chaud de soutien

Autres dates de la tournée :
Nîmes (30) : Dimanche 19 novembre : 4ème Féria du Livre de la critique 
sociale et de l’émancipation « Se libérer des frontières ? », centre socio-culturel André Malraux à 14h30
Les Vans (07) : Lundi 20 novembre : au Centre d’Accueil Municipal des Vans, 18h30
Avignon (84): Mardi 21 novembre : Au théâtre de la rotonde (1 a Rue Jean Catelas), 19h00, dans le cadre de Festisol
Les Ollières sur Eyrieux (07) : Mercredi 22 novembre à la salle du cinéma, 20h30
Ganges (34) : Jeudi 23 novembre : Bibliothèque Les mots du Siècle (Café du Siècle – 1 rue Biron, 19h
Saint Jean du Gard (30) : Vendredi 24 novembre : Maison Mazel à Falguière, 18h00 et repas de soutien
Alès (30) : Samedi 25 novembre : La rétive (42 rue du Faubourg d’Auvergne), 19h et auberge espagnole.

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Banquet des Dublinés vend.10 nov 12h Préfecture Marseille

Grand Banquet des Dubliné.es vendredi 10 novembre, à partir de 12h, devant la Préfecture de région à Marseille !

Dans la foulée de la Grande Marche STOP DUBLIN, STOP EXPULSIONS ! entre le Prahda de Vitrolles et la Préfecture de Marseille du dimanche 29 octobre (25 km de bitume, des centaines de personnes et des collectifs venus du Gard, de l’Hérault, du Vaucluse, du Var, de l’Ardèche, des Alpes…), les Marcheurs appellent tous les dubliné.es et leurs soutiens à un grand repas pris ensemble devant la Préfecture de région à Marseille pour continuer d’exiger un dédublinage général et le droit d’asile pour tous et toutes. C’est ce vendredi 10 novembre à partir de 12h. Soyons nombreu.ses !! On lâche rien ! On n’est pas fatigués !

(apportez, si vous pouvez, le plat que vous savez le mieux cuisiner 😉 )

(et c’est une initiative qui peut se décliner devant toutes les préfectures du pays…)

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