Rassemblement à Marseille le 18/02 : “Aucun être humain n’est illégal.”

Conditions de vie dignes dans les CAO de Marseille et pour tous et toutes ! À Marseille comme à Toulouse et à Caen nous appelons à manifester en solidarité avec toutes les personnes sans-papiers dans le cadre d’une journée d’action dans l’hexagone. RDV : samedi 18 Février, 14h devant la Préfecture, Place Félix Baret

Rassemblement devant la préfecture de Marseille le 30 janvier 2017.

« Nous sommes des migrants, des exilés du Soudan, d’Afghanistan etc…, et depuis le démantèlement du camp de Calais en octobre dernier, nous sommes hébergés dans des CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation) éparpillés dans Marseille et alentour. Au moment de quitter la jungle, nous avons reçu de nombreuses promesses des responsables du gouvernement comme quoi nous pourrions faire notre demande d’asile en France… et que le règlement « Dublin » ne serait pas appliqué.

Ce règlement consiste à nous renvoyer dans le premier pays européen où on a pris nos empreintes. Pour la majorité d’entre nous, c’est l’Italie : nos empreintes ont été enregistrées là-bas sous la contrainte, parfois sous les menaces physiques, et sans aucune explication. Aujourd’hui, on nous dit que les promesses du gouvernement français ne seront pas tenues, et qu’on va nous renvoyer en Italie.

Nous ne voulons pas partir là-bas. Nous voulons que nos empreintes soient effacées, pour faire nos démarches de demande d’asile en France. L’Italie ou Calais, c’est la même chose : dormir dans la rue, dormir dans la jungle, sans aucun moyen, sous la menace de la violence policière. Nous ne voulons plus patienter. Nous voulons enfin pouvoir vivre nos vies. »

NOUS NOUS RASSEMBLONS AUJOURD’HUI, COLLECTIVEMENT, POUR QUE LES PROMESSES SOIENT RESPECTEES : ET QUE NOUS PUISSIONS FAIRE NOTRE DEMANDE D’ASILE A MARSEILLE.

MERCI DE VOTRE SOLIDARITE !


Aucun être humain n’est illégal. Conditions de vie dignes dans les CAO de Marseille et pour tous et toutes ! A Marseille comme à Toulouse et à Caen nous appelons à manifester en solidarité avec toutes les personnes sans-papiers dans le cadre d’une journée d’action nationale.

Mineurs isolé-e-s étrangers, personnes expulsées de Calais en CAO, personnes exilées à la rue, ou dans des squats, personnes souhaitant accéder aux soins… : nombreuses sont les personnes sans papiers qui subissent au quotidien un traitement inhumain de la part de l’État français et des institutions.

La demande d’asile, c’est-à-dire le droit d’obtenir des papiers pour avoir fui une situation dangereuse, est un véritable parcours du combattant, au terme de laquelle l’immense majorité des demandeu(r)ses sont refusé-e-s. Et pour les autres qui souhaitent venir en France pour des motifs différents, la situation n’est pas plus facile. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, toute autre demande de titre de séjour (travail, soin, famille, étudiant, etc.) est presque systématiquement refusée.

Au-delà de la situation juridique, les conditions d’existences des personnes exilées sont très précaires : mineurs isolé-e-s et familles à la rue, non-accès au soin, non versement des droits (tels que l’ADA,aide pour les personnes en demande d’asile), perte d’autonomie (impossibilité de se faire soi-même à manger dans certains centres), traitement infantilisant, accès très difficile à des cours de français, isolement dans les démarches (absence de traducteurs dans l’accompagnement), emplois très précaires et sous-payés…

L’État cherche à diviser et à épuiser. Les institutions traitent au cas par cas chaque situation individuelle et isolent chaque personne face à la machine administrative afin de mieux maintenir les personnes exilées dans l’attente, et faire en sorte qu’elles se découragent, puis partent.

À l’isolement et à la division, nous lui opposons la solidarité et la force du collectif : face aux politiques répressives et d’anti-accueil de l’État, construisons nos solidarités et exigeons l’application des droits souvent bafoués.

Nous sommes donc solidaires de toutes et tous les militant-e-s qui passent en procès pour avoir soutenu des personnes migrantes. Nous ne pouvons accepter que le gouvernement criminalise un devoir élémentaire qu’est la solidarité et de faire des militant-e-s des délinquant-e-s.


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Chroniques d’une lutte permanente… (janvier 2017)

Alors que les frontières de l’Europe se sont largement refermées ces derniers mois et que l’hiver bloque une partie des arrivées, l’avenir des milliers d’illégaux étant parvenus à poser un pied sur le sol européen semble incertain. Ceux pour qui aucun état ne souhaite la présence sur son territoire demeurent coincés entre l’attente du traitement de leur régularisation et le risque d’une expulsion prochaine.

De la destruction des campements ou logements informels à la répression de toute forme de solidarité dépassant le cadre toléré, c’est également par le tri et l’isolement que le traitement de la « question migratoire » s’opère.

Hotspots, centres d’accueil et d’orientation, centres de rétention, chambres d’hôtels avec assignation à résidence… : toute une large gamme d’enfermement permet de taire les souffrances et de cacher les sordides situations que subissent des milliers de personnes, ballottées dans des rouages administratifs opaques, arbitraires et répressifs. Nous comprenons dès lors que s’attaquer aux rouages de la machine à expulser passera par briser le silence créé entre ces murs.

Lundi 2 janvier, Cona (Italie). Sandrine Bakayoko, vingt-cinq ans originaire de la Côte-d’Ivoire, est décédée dans un centre pour demandeurs d’asile de Cona. Comme l’a indiqué son mari, Sandrine « avait été malade pendant des jours, toussait et avait de la fièvre ». Dans la matinée elle a chuté dans la salle de bains et seulement après de nombreuses heures, quand est venue une ambulance pour la prendre, il était trop tard. Suite à cela dans la nuit des personnes du camp se sont révoltés pour dénoncer leurs conditions de vies à l’intérieur du centre. Le personnel s’est barricadé dans les bureaux et les exilés ont brûlé des meubles jusqu’à ce que la police intervienne. Les conditions de vies sont en effet plus que rudimentaires : pas de chauffage, entassement des lits, insalubrité… Ce centre d’accueil situé à une cinquantaine de kilomètres de Venise se trouve en fait être un ancienne structure militaire (ancienne base de lancement de missiles) entourée de barrières de fils barbelés et n’a définitivement rien d’accueillant.

En Italie, les communes qui le souhaitent reçoivent une contrepartie financière pour accueillir les migrants, cet accueil se fait sur la base de 2,5 migrants pour 1000 habitants. Or la petite ville de Cona accueille près de 1500 migrants pour 3000 habitants, le choix est clairement fait d’installer ce camp loin des grandes villes et de toute solidarité. Cette révolte s’inscrit dans un contexte où l’Italie a choisi de durcir sa politique migratoire et d’augmenter sa capacité d’enfermement avec pour projet la construction de nouveaux centres de rétention.

Jeudi 5 janvier, Saint-Denis. Le bidonville situé au 41 avenue de Stalingrad à Saint-Denis est expulsé. Treize camions de CRS sont sur place depuis le matin et attendent dehors, équipés, matraques et flashballs en évidence, police et préfecture à leurs côtés. 30 personnes, sur les 300 présentes, doivent être relogées dans des hôtels. Celles-ci ont été choisies par l’ADOMA (société chargée d’effectuer le « diagnostic social » avant l’expulsion) et seules les personnes jugées « vulnérables » auront droit à un toit. Est entendu par vulnérable les familles ayant des enfants en bas âge ou des parents très âgés, pas les autres qui dorment dans la rue avec des températures en dessous de zéro… La société ADOMA impose d’être présent sur le bidonville au moment du recensement pour être « évalué », tant pis donc pour les personnes qui n’étaient pas là lors de celui-ci…

Vendredi 6 janvier, Sospel. Vendredi après-midi, deux voitures suivent la route entre Breil-sur-Roya et Sospel. A bord, quatre militants et neuf migrants tentent de passer l’un des douze points de contrôles situés dans cette région frontalière très surveillée. Il était prévu que les clandestins descendent des véhicules avant le barrage puis rejoignent à pied les automobilistes quelques mètres plus loin. Ces derniers sont finalement arrêtés, à cause d’une dénonciation, puis placés en garde à vue. Ces arrestations surviennent alors que la répression et les procès touchent de nombreux militants dans la vallée, que le délit de solidarité est plus que jamais d’actualité.

Vendredi 6 janvier, Châlons-en-Champagne. C’est sur le bitume du trottoir, au pied du foyer Bellevue, foyer d’accueil des Mineurs Isolés Etrangers, que le corps sans vie du jeune Denko âgé de 16 ans, a été ramassé. Selon ses amis, il venait de se jeter du 8ème étage pour échapper à la police dont il pensait qu’elle venait le chercher. Il était arrivé en France en octobre 2016, après un voyage long et périlleux en partance du Mali en passant par la Libye et l’Italie. Il a attendu 1 an et demi en Italie de réunir l’argent nécessaire pour rejoindre la France. Puis il a encore attendu 2 mois et demi à Châlons dans les services de la protection de l’enfance qu’on l’évalue puis qu’on lui signifie que sa minorité n’était pas reconnue et qu’il ne serait pas pris en charge. Il l’avait appris la veille. Ne sachant pas où aller, il n’aurait pas voulu quitter le foyer. Mais dans ces cas-là, la police est sollicitée… Quelques jours plus tard, une marche silencieuse est organisée par les proches de Denko.

Ce drame met en lumière la tragédie que vivent les jeunes étrangers livrés au tamis de l’évaluation et de la pression institutionnelle, maltraités, suspectés, dénigrés, parce que la France ne veut pas les accueillir. L’Etat se dédouane de ses responsabilités, les conseils départementaux trient et rejettent par souci d’économies budgétaires. Les jeunes se retrouvent à la rue, errent de ville en ville, sans avenir, et ils en meurent. Et même quand ils sont pris en charge, l’accompagnement est insuffisant, la suspicion continue et l’angoisse du lendemain n’est jamais levée tout à fait.

Comme dans tous les lieux d’enfermement, les centres de « protection » de l’enfance sont des endroits où il est difficile de faire sortir des informations sur ce qu’il se passe à l’intérieur. Une éducatrice a témoigné sur les conditions indignes d’accueil des jeunes au foyer Bellevue suite à cette mort (voir ici). Quelques jours plus tard, elle recevait de sa direction une convocation à un entretien préalable et elle risque aujourd’hui un licenciement. (repris de http://ilsappelaitdenkosissoko.hautetfort.com)

Lundi 9 janvier, Paris. Les CRS, secondés par des équipes municipales, ont une nouvelle fois utilisé la violence pour détruire la trentaine de tentes des migrants refoulés par le centre humanitaire de la porte de la Chapelle. Leurs affaires, tentes, matelas, et duvets ont fini dans les bennes de la Propreté de Paris. L’expulsion s’est déroulée de nuit, alors que les températures descendent ces temps-ci à -5°.

Mercredi 11 janvier, Lincoln (Royaume-Uni). Un nouveau décès est survenu à Morton Hall, cette fois par suicide. Celui-ci arrive juste un mois après les deux décès dans les centres de détention de Morton Hall et Colnbrook de décembre 2016. La raison qui explique cette mort est le fait que la remise en liberté sous caution du détenu avait été rejetée une quinzaine de jours auparavant. Sa petite amie, alors enceinte, n’avait pu se rendre à l’audience de mise en liberté, parce qu’elle risquait d’accoucher et que Morton Hall n’est pas un endroit facilement accessible. Leur bébé est né le jour du suicide. Le détenu était au courant de la naissance et avait exprimé un énorme chagrin de ne pas être autorisé à voir la naissance de son enfant.

Selon les détenus, l’atmosphère au centre est très mauvaise et les gens sont malades et fatigués d’être enfermés dans cet endroit. Ceux-ci comparent constamment les centres de détention aux prisons, ils rapportent de façon écrasante le peu de soins et d’accompagnement psychologique. L’un d’eux maintenant sorti de l’un de ces centres raconte que tout le monde reçoit des antidépresseurs et d’autres médicaments, un chariot est même utilisé dans les couloirs pour apporter les médicaments au détenus. Tant que des centres comme Morton Hall existeront, avec des périodes indéfinies d’enfermement les tenus ne savent sils seront libérés, déportés, ou continueront à rester sans but en détention, les décès se poursuivront. (sources : http://unitycentreglasgow.org/

Vendredi 13 janvier, Mytilène (Grèce). Depuis octobre 2016, Mohamed A. est en détention administrative au siège de la police de Lesvos, car ses demandes d’asile politique ont été rejetées. Il est en grève de la faim depuis le 13 décembre 2016, exigeant que sa déportation soit annulée et qu’on lui accorde l’asile politique. Une tentative de l’expulser a eu lieu ce vendredi 13 janvier, alors qu’il était à son 32ème jour de grève de la faim.

Alors que sa santé s’est constamment détériorée ces derniers jours, il a été transféré à l’hôpital Vostaneio de Mytilène le 10 janvier, où les médecins ont décidé qu’il devait être hospitalisé. Il est retourné au pénitencier pour ramasser ses affaires, tout en étant assuré par la police qu’il devait être être transféré à l’hôpital quand ce serait fait. Toutefois, il a été retenu dans le pénitencier, où la police lui a dit qu’il serait emmené à l’hôpital le lendemain matin. Lorsqu’ils l’ont finalement conduit à l’hôpital le lendemain, ils ont obtenu son consentement pour ne pas être hospitalisé, car ils l’ont rassuré sur son cas et lui ont menti pour le transférer à Athènes dans les jours suivants. Le jeudi 12 janvier, le commandant de la police a annoncé à Mohamed que sa déportation vers la Turquie avait été décidée, à travers les règles de réadmission de l’infâme accord entre l’UE et la Turquie.

Suite à la pression exercée par des avocats et des personnes solidaires avec lui, Mohamed est allé de nouveau à l’hôpital, où les médecins affirment qu’il doit être hospitalisé car il manifeste des symptômes évidents de fatigue (vertiges, évanouissements, troubles de la vue) et lui administrer une solution saline. Son hospitalisation a entraîné l’annulation de son expulsion, ce qui n’a pas été le cas pour dix autres personnes, qui ont été déportées dans la matinée du vendredi 13 janvier. Pour le moment, Mohamed continue d’être hospitalisé, tandis que la police fait tout son possible pour faire pression sur les médecins de l’hôpital afin qu’ils puissent reprendre son expulsion. En même temps, contrairement aux règles de l’hôpital, ils ont interdit l’entrée de personnes solidaires avec Mohamed dans sa chambre. (Sources : Collectif ”Musaferat” à Lesbos)

Samedi 14 janvier, Côtes Libyennes. Un naufrage est survenu au large des côtes Libyennes et a laissé plus d’une centaine de disparus, dont de nombreuses femmes et enfants. Seules quatre personnes ont pu être secourues. L’embarcation a pris l’eau après que ses deux moteurs soient tombés en panne. Plus de 5000 personnes seraient mortes ou disparues en Méditerranée en 2016.

Mercredi 18 janvier, Belgrade (Serbie). Le camp informel des anciens hangars ferroviaires à Belgrade, où survivaient par des températures hivernales environ 2000 réfugiés est évacué. Une petite partie des réfugiés est transportée vers le nouveau centre d’Obrenovac, capable de recevoir 150 personnes, à une trentaine de kilomètres de la capitale serbe. Une association humanitaire tente de déployer des tentes chauffées malgré l’interdiction des autorités, et pour les autres, il ne reste qu’à chercher de nouveaux abris.

Aux abords de Subotica, ville frontalière avec la Hongrie, de nombreux campements informels sont également détruits ces jours-ci par la police. Les températures descendant jusqu’à -20° rendent la vie impossible pour les migrants qui refusent ou ne peuvent aller dans les camps fermés (voir vidéo ici). La Serbie a convenu avec l’UE d’accueillir 6000 réfugiés. Ils seraient actuellement plus de 9000, dont 7000 dans les camps, les familles en particulier. Des températures extrêmement froides plongent dans des conditions de survie des milliers de personnes vivant à la rue ou dans des abris de fortune. C’est le cas également dans les îles Grecques où près de 15000 réfugiés ont été ensevelis sous la neige durant plusieurs jours et demeurent interdits de tout mouvement à cause du mécanisme de tri des « hotspots » instauré par la commission européenne.

Samedi 21 janvier, Calais. Un jeune éthiopien de 20 ans est mort ce matin, écrasé par plusieurs camions sur l’autoroute. Il s’agit du premier décès connu à la frontière cette année.

Vendredi 27 janvier, Foix. Les personnes hébergées au CAO (Centre d’accueil et d’orientation) de Saverdun aidés par leurs soutiens organisent un rassemblement et revendiquent : l’annulation des procédures Dublin ; d’être hébergés plus près des villes ; que les trajets pour se rendre à l’Ofpra (Paris) soient pris en charge, avoir accès à des avocats et à des traducteurs en particulier pour écrire les récits de vie essentiels dans le dossier pour l’Ofpra et pour les démarches en préfecture ; des délais d’attentes plus courts pour toutes les démarches. Concernant le CAO : avoir accès à internet notamment pour contacter leurs familles et pour apprendre des langues ; des transports pour se déplacer, raccourcir les délais pour voir un médecin (ça prend parfois plus d’un mois), le maintien des cours de français qui ont mis 8 mois à se mettre en place, qu’il n’y ait plus de mesures d’autorité (comme celle de couper la télé à 23h…), pouvoir rencontrer et inviter des gens au centre, être plus écoutés dans leurs demandes au sein du centre.

Lundi 30 janvier, Marseille. Des personnes hébergées dans les CAO répartis autour de Marseille et leur soutien organisent un rassemblement devant la préfecture des Bouches du Rhône pour exiger la levée des mesures Dublin, comme leur avait promis les responsables du gouvernement au moment du démantèlement de Calais, et ainsi pouvoir effectuer leur demande d’asile à Marseille. D’autres manifestations ont eu lieu devant de nombreuses préfectures dans toute la France pour exprimer des revendications similaires.

Mardi 31 janvier, Londres (Royaume-Uni). Un vol charter a permis d’expulser une centaine de personnes du Royaume-Uni vers le Nigeria et le Ghana, malgré plusieurs semaines d’action contre les déportations où ont été organisées de multiples manifestations et campagnes d’information. Parmi les déportés, certains vivaient ici depuis plus de 10 ans, d’autres ont laissé sur place des enfants et des conjoints, certains risquent leur vie en raison de leur orientation sexuelle…

Les vols charter font partie de la pratique habituelle du Home Office et consistent à enlever de force des personnes en masse (généralement entre 60 ou 80, quelques fois jusqu’à 100 personnes) sur des vols privés partant d’un lieu non divulgué au milieu de la nuit. Les vols affrétés ont pour destination le Nigeria, le Ghana (une fréquence de deux vols par mois pour ces pays), le Pakistan et l’Albanie, Ceux pour l’Afghanistan risquent de reprendre prochainement. Ces vols peuvent s’arrêter dans d’autres pays au sein de l’UE, comme la Belgique, pour ramasser plus de détenus sur le chemin.

Ces déportations de masse sont souvent utilisées pour expulser par la force des personnes vers des pays qui reçoivent peu de vols commerciaux en provenance du Royaume-Uni, parce qu’ils sont considérés comme particulièrement dangereux pour s’envoler. Les vols charters embarquent des personnes dont la demande d’asile a été rejetée par le Home Office ou d’autres qui ont passé toute leur vie au Royaume-Uni, mais ne possèdent pas la citoyenneté britannique. Ces dernières, si elles ont été reconnues coupables d’un crime les condamnant à une peine d’emprisonnement de plus d’un an, sont transférées en détention d’immigration, puis expulsées vers un pays qu’elles ne connaissent pas.

 

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Mobilisation Internationale à la frontière franco-italienne les 15 et 16 avril 2017

Week-end de mobilisation internationale pour soutenir les personnes migrantes et dénoncer la situation de traque et de répression à la frontière franco-italienne. Venons partager nos réalités, nos luttes et manifester en nombre !

Ce projet est né d’une commission autogérée, issue de la coordination « Réseau Migrant Sud-Est » regroupant des personnes résidant à Grenoble, Marseille, Gap, dans La Roya, les Cévennes, les Alpes de Haute Provence, le Var, les Alpes maritimes, et plusieurs régions d’Italie.

Partout en Europe et à ses frontières internes et externes, les « migrant-e-s » se heurtent aux dispositifs militaro-policiers des États qui contrôlent, enferment, violentent et expulsent celles et ceux qui tenteraient de traverser « leurs » territoires ou de s’y installer.

A la frontière franco-italienne, rétablie en 2015, les « migrant-e-s » affluent autour de Vintimille pour tenter le passage, de plus en plus difficile, par la vallée de la Roya ou par Menton et ses environs. La traque des forces étatiques et européennes, très intense, a déjà coûté plusieurs vies. Pour les « migrant-e-s » arrêté-e-s, c’est la déportation, même s’illes sont mineures ou qu’illes demandent l’asile. Pour les soutiens, c’est la répression administrative et/ou judiciaire. Les procès se multiplient.

Le concept « d’immigration clandestine » n’est en rien un hasard, en offrant une main d’œuvre corvéable à bas coût aux intérêts impérialistes et capitalistes. Il sert d’épouvantail social pour nous diviser et nous faire accepter toujours plus de contrôles, de précarité, de répression. Sans compter tous ceux qui s’enrichissent sur ce marché juteux, entre barbelés, béton et matériel high-tech.

Pourtant, solidarités et résistances sont possibles. A Vintimille et ailleurs, elle a pris diverses formes : campements, presidio No Borders, passages massifs en force ou au compte goutte aidés par des personnes solidaires, manifestations, solidarités actives et actions diverses. Même si ces initiatives ont parfois été réprimées, elles nous montrent qu’il est possible, au moins pour un instant, d’ouvrir des brèches de liberté et de solidarité dans la forteresse.

Face à leur frontières et au repli communautaire, nous revendiquons la liberté de circulation et d’installation pour tout-e-s.

Nous appelons à une mobilisation internationale à la frontière franco-italienne LES 15 ET 16 AVRIL pour :

● Visibiliser la situation à la frontière franco-italienne et ses alentours

● S’organiser ensemble, quel que soit notre statut administratif, pour dénoncer et combattre la répression généralisée

● Échanger autour des différentes réalités et stratégies de luttes, selon nos territoires et nos situations concrètes

● Prendre le temps de la rencontre dans la perspective d’actions communes pour briser l’« Europe forteresse »

Contre les frontières et leur monde

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Programme temporaire

Vendredi 14 : montage – accueil

Samedi 15
 :
- matin : ateliers
- après-midi : conférences-discussions- projections
- soir : chants, concerts acoustiques, bar

Dimanche 16 : Manifestation la plus large possible, non-offensive mais festive

Lundi 17 : démontage, prendre le temps de consolider les liens, chasse aux œufs et plus si affinité

Pour plus d’infos ces prochaines semaines ou nous contacter :

mobilisationinternationale2017@riseup.net
mobilisation internationale 2017 (facebook)
mobilisationinternationale2017.noblogs.org

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Tentative de suicide ce dimanche 5 février au CRA de Marseille

Texte reçu par mail.

Hier soir, dimanche 5 février 2017 au centre de rétention administrative (CRA) de Marseille – une personne détenue a tenté de se suicider en apprenant son passage devant le Juge des libertés et de la détention (juge qui cautionne la détention des étrangers soumis à une expulsion vers leur pays d’origine / pays tiers).

Dans le désespoir de se faire expulser il s’est pendu dans sa cellule.

Hospitalisé, son «dossier» a été tranché avec sang froid par la magistrate. Son absence est validée par un fax de la préfecture «j’ai l’honneur de vous annoncer que M. ……. ne pourra être présent à son audience en raison de son hospitalisation». Sa «réintégration» au centre de rétention en vue de son expulsion une fois passé le «danger vital» n’est pas jugée «présenter quelconque risque médical». Pas de commentaire sur ce dont parle un suicide, de l’épuisement psychologique, de la détermination à ne pas se faire expulser dans un pays qu’on a tout fait pour quitter.

L’illégalisation, la détention et la déportation déploient un tissu de violences légales visant à étouffer les individus illégalisés. A les supprimer. Il n’est pas rare que des gens arrivent à bout. Les atteintes à soi font ressaillir l’intensité de l’injustice vécue – mais elles sont tues par les mêmes murs qui jonchent nos villes et se répercutent sur nos imaginaires.

Ici, nous sommes enterrés les yeux ouverts – un parloir, un matin, un homme, un ami, un étranger.

Et nous, où sont nos yeux ?

Les violences légales en CRA sont indénombrables : privation de liberté, indétermination du devenir immédiat et de l’avenir à plus long terme, privation de l’autonomie, de la disposition de soi, privation de la sociabilité, des proches, du sens, de la vie en fait, privation de communication, d’occupation, d’information cohérente et compréhensible, de défense digne de ce nom dans les procès imposés et biaisés et qui revêtent autant d’humiliations… Détenus dans des conditions plus que déplorables, souvent sans chauffage en hiver, cuisant en l’été avec les rats et les cafards, avec une alimentation insuffisante où la fréquence de plats composés de porc est trop élevée pour être un hasard, avec pour seule vue un infime bout de ciel recouvert de grillage et encore et encore des murs barbelés. Vivant dans la menace quotidienne d’être déportés dans des pays qu’ils ont quitté par espoir de trouver à vivre ailleurs, ou par force de lieux devenus invivables, parfois prenant des années pour arriver jusqu’en France, ils sont déportés contre leur volonté, menottés, bâillonnés, scotchés sur des chaises roulantes ou ficelés en paquets tenus à bout de bras par des escortes policières qui appellent ce que nous appelons expulser «faire du saucisson hallal».

Ironie, ce même juge des libertés et de la détention qui expulse les étrangers le matin se prononce l’après-midi sur les hospitalisations sous contrainte. Il y a peu de temps, la douleur de vivre en ce monde a fait que nous avons assisté au jugement d’un ami – par ce même juge – pour suicide. Le juge a déterminé que sa tentative de suicide était un attentat contre lui même trop important pour qu’il soit laissé libre : «sa» «protection» «nécessitait» son internement de force dans un hôpital psychiatrique.

Dans les deux cas la détention posée comme «solution» par l’Etat est inacceptable. Mais on ne peut pas ne pas s’hérisser de la différence de considération de la souffrance d’une personne dont la présence est légalisée et celle d’une personne illégalisée.

C’est dans notre ville, à 15 minutes de chez toi ou moi, que la frontière tue. En silence. Dans notre silence. Dans les prisons, les rues et les foyers, les centres d’hébergement où le désespoir est nourri par des traitements dégradants, mensongiers et injustes. Dans le secret de la légalité, entre les mains policiers ou bureaucrates, murs d’une administration française qui signe toujours «au nom du peuple français».

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Sur la fermeture du Caomie de Monoblet

Du temps est passé aux Amariniers

Ils étaient 29 à avoir été débarqués depuis la jungle de Calais jusque dans le centre des Amariniers près de Monoblet en pleine nuit de novembre (voir article ici). En montant dans le bus dont la destination leur était inconnue, on leur avait promis l’Angleterre, qu’ils ne resteraient dans les Cévennes pas plus de cinq jours…

Du temps est passé pourtant, trois mois exactement, le temps imparti par les préfectures aux travailleurs sociaux pour régulariser la situation administrative de chacun. Trois mois pendant lesquels les espoirs auront côtoyé les désillusions, les angoisses auront ponctué les moments de joie.

Au final, rien de bien surprenant ne s’est produit. Les demandes de rapprochement familial auront pour la plupart été refusées ; seules trois réponses positives à ce jour ont été accordées ; les jeunes « reconnus » majeurs1 ont été basculés en Cao pour adultes, les jeunes « reconnus » mineurs ont été transférés parmi les services de l’aide sociale à l’enfance. Certains auront préféré tenter par eux même le rêve qu’ils ont compris irréalisable restant pris dans les rouages de l’administration. Ils ont ainsi déserté le centre pour rejoindre les côtes du nord de la France, ou d’autres endroits semblant plus propices à leur avenir.

Ainsi, au fil des semaines, leur volonté de rejoindre l’Angleterre s’est peu à peu réduite à demander l’asile en France, et à celle de pouvoir rester ensemble, de ne pas quitter ceux avec qui ils formaient un groupe soudé. Puis du jour au lendemain, on leur a dit qu’il fallait à nouveau partir, et pour certains, seuls. On leur a annoncé leur nouvelle destination cette fois, trois jours avant le départ, mais la plupart ne savaient pas de quoi il s’agissait en partant dans la voiture accompagnés des travailleurs sociaux. Leurs questions restent en suspens, certaines des nôtres aussi…

Fermeture du centre et transfert en urgence des jeunes afghans

Au 31 janvier, la préfecture impose la fermeture du centre, la décision est annoncée une semaine à l’avance. Cette date correspond d’ailleurs à la date de fin de contrat du personnel embauché pour l’occasion. Pas de renouvellement et pas de charges salariales supplémentaires à débourser, on plie les affaires à la hâte.

Pour les mineurs c’est un placement en foyer ordonné par le procureur de la république dans les centres de l’aide sociale à l’enfance. Un petit groupe est parti le 30 janvier sur Nîmes. Ils passeront leurs premières nuits dans un hôtel mis habituellement à disposition par le 115, deux d’entre eux dorment à ce jour dans le même lit. D’autres gamins d’à peine 16 ans, parlant à peine quelques mots de français ou d’anglais, sont affectés seuls près de villes comme Toulouse, Montpellier ou en région parisienne. L’un d’entre eux sera séparé de son cousin avec qui il faisait la route depuis leur départ d’Afghanistan. Celui-ci, soumis au régime des majeurs est affecté dans un village situé à une cinquantaine de kilomètres de distance. Certains attendent encore leur affectation et demeurent au centre, malgré une fermeture déjà imposée…

Leurs interrogations quant à leur avenir proche restent entières. Où vont-ils aller ? Auront-ils accès à internet pour communiquer avec leur famille ? Y aura t-il des cours de français ? Pourront-ils suivre la formation de leur choix ? Combien de temps vont-ils rester là-bas et que ce passera t-il à leur majorité ? Tout cela sera découvert, plus tard… L’accueil des mineurs isolés étrangers relève de la compétence des conseils départementaux. Ces services sont généralement en manque de moyens et surchargés. Dans des départements comme le Nord-Pas de Calais, l’île de France ou les Bouches du Rhône, les enfants ne sont pas tous pris en charge et doivent eux-même trouver une solution pour ne pas dormir à la rue. C’est dire l’accueil qu’ils vont y trouver. Pour rappel, Denko Sissoko, un jeune Ivoirien placé dans un de ces foyers près de Reims s’y est défenestré début janvier, ses camarades écrivent alors un courrier à la responsable du service en charge au Conseil départemental et décrivent la situation déplorable à laquelle ils sont confrontés (voir ici puis ).

Pour les majeurs, ils continueront d’être pris en charge au sein d’un dispositif Cao pour adultes. Ils iront donc soit rejoindre le centre du Vigan déjà en place, soit iront dans des appartements utilisés pour les demandeurs d’asile à Lasalle. Là aussi, quelles seront leur possibilité d’entamer une intégration dans la vie sociale, sachant qu’il n’y aura aucune formation à leur proposer sur place (à Lasalle en tout cas), que la durée de leur accueil sera déterminée en fonction de l’avancement de leur demande d’asile, et qu’à cette issue on leur demandera encore une fois de partir ? Et comme dans de nombreux départements en France, et malgré les promesses faites par le ministre de l’intérieur au départ de Calais de ne pas appliquer le règlement Dublin III, ils risqueront d’être expulsés dans le premier pays d’Europe où leurs empreintes auront été prises, le préfet du Gard appliquant à priori cette mesure. Leur avenir en France peut donc être de courte durée et comprend encore de nombreuses incertitudes.

Une mesure de « protection » des mineurs ?

On nous parlait il y a quelques mois lors du démantèlement de Calais d’une opération de « mise à l’abri » des jeunes mineurs. On nous disait qu’ils ne pouvaient pas rester là-bas, continuer à vivre dans des conditions jugées inhumaines. Non, en effet ils ne pouvaient pas, ou plutôt ils n’ont pas pu. Ils sont partis non par choix, mais bien parce qu’on les a délogés, puis placés dans des bus. Et si les forces de l’ordre n’étaient pas encore sur place pour empêcher leur retour, une nouvelle jungle serait d’ores et déjà reconstruite. Et si les conditions étaient déplorables, à qui en attribuer la responsabilité ?

Nous nous questionnons dès lors sur l’hypocrisie portée d’une part par l’état, mais également par les associations qui ont géré pour son compte ce dispositif, et relayé ce discours. D’un côté on met en place ou cautionne un système engendrant de la violence, tant physique que morale, de l’autre, on fait semblant d’y remédier par des annonces et des mesures de type sécuritaire.

Quelles étaient donc les « responsabilités élargies » (voir ici) qui étaient censées accompagner ces mineurs à leur arrivée dans le centre de Monoblet, si ce n’est d’assurer un rôle de gardiennage en filtrant les entrées ? Cette protection s’est à nos yeux concrétisée par la fermeture d’un portail à l’entrée du centre, un registre notant les entrées et sorties, et la soumission à une autorité décidant de ce qu’il était possible de faire ou non dans le centre2. De nombreuses initiatives ont été ainsi découragées3 et cela a contribué à l’isolement des jeunes qui étaient pourtant demandeurs de visites et de sorties.

Nous n’avons par contre vu aucun accompagnement psychologique, aucune personne à même d’écouter leurs récits, autre que pour s’en servir administrativement. Ainsi, les meilleurs volontés des travailleurs sociaux pouvaient-elles dépasser les cadres imposés par l’administration ? Se sont-ils opposés à des mesures qui ne peuvent être que révoltantes ? Ces jeunes sont restés dans l’attente et l’incertitude pendant ces trois mois, pour finalement être séparés puis livrés à eux même, alors qu’ils avaient pris pour habitude depuis Calais de fonctionner en groupe. Arrivés à la hâte, repartis à la hâte, une situation de protection idéale ? Et pour ceux qui sont repartis et errent quelque part sur les routes d’Europe, de quelle manière sont-ils protégés, qui s’occupe d’eux maintenant ? Qui parlait de « responsabilités élargies » ? Un coup de fil à la préfecture signalant leurs départs suffit-il à se dédouaner du problème ?

Et maintenant ?

Le service fourni par l’état via son prestataire mandaté s’est donc limité à fournir un toit, deux repas par jour, et de faire rentrer des individus dans le cadre administratif qu’on leur a prévu. Pour le reste (cours de français, habits, chaussures, dictionnaires…), ce fut à la population des villages alentours d’en prendre la charge, permettant au passage de faire quelques économies de budget.

Nous le constatons encore une fois, le poids de l’institution a étouffé des volontés de s’en sortir, et bien d’autres possibilités de s’organiser. Aucun choix n’a été laissé aux jeunes afghans, si ce n’est celui de continuer leur chemin seuls. L’unique demande qu’ils avaient formulé était de rester ensemble, au moins par petits groupes, qu’a t-il été fait dans ce sens ?

Mais le centre doit fermer maintenant, et la question du suivi, de l’accompagnement et du devenir des personnes se pose toujours. Une initiative de création d’un comité de suivi est en cours (voir ici) et des contacts ont été gardés de manière informelle. Continuer le soutien hors des cadres institutionnels ou gestionnaires, maintenir les liens qui ont été créés, sont une manière de briser la séparation, le tri et l’isolement, de développer des solidarités face à un système qui écrase les individus.

Dessins réalisés pendant un atelier d’écriture le 30/01

1 Depuis le démantèlement de Calais, plusieurs entretiens ont permis de définir la majorité des individus concernés, prouvant ainsi le sérieux de la démarche. Le premier fut effectué dans un hangar à Calais, lors d’un entretien de quelques minutes, ou la majorité fut déterminée par une méthode de reconnaissance au faciès. Le second fut réalisé par les agents du Home Office en une journée au centre grâce à une série de question. Le troisième, nettement plus élaboré, fut réalisé par les services du département et a consisté en un entretien individuel sans traducteur, la demande de pièces justificatives aux familles, et la réalisation de tests osseux, méthode permettant de déterminer l’âge d’une personne de manière fiable, à un an et demi près…

2 Ceci n’est pas sans nous rappeler le fonctionnement ayant cours dans tout lieu de privation de liberté et la tendance qui lie de plus en plus accompagnement et coercition. Les nouveaux dispositifs Prahda (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile) visant le public des Cao l’illustre parfaitement en ajoutant une mission de  « préparation du transfert des personnes sous procédure Dublin et suivi, le cas échéant, des personnes assignées à résidence dans ce cadre ».

3 Des sorties escalades se sont par exemple vues déprogrammées au dernier moment, des sorties en ville n’ont pu avoir lieu, pour des motifs de protection ou de sécurité. Pour des gamins ayant traversé la moitié de l’Europe seuls ou ayant tenté chaque soir de grimper dans des camions sur une autoroute, cela prêterait presque à sourire…

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LUNDI 30/01 : Rassemblement des copains des CAO Marseille

IMPORTANT : LUNDI 30 JANVIER à 12h30 les exilés hébergés en CAO à Marseille appellent à une mobilisation solidaire devant la Préfecture de Marseille.

Rassemblons-nous pour dénoncer le «piège» des CAO, centres dits «d’accueil et d’orientation» où sont hébergées les personnes expulsées de Calais lors de la dernière destruction de la «Jungle».

A Calais, grand soin a été mis à l’oeuvre de convaincre les personnes cherchant à rejoindre l’Angleterre que leur demande d’asile serait traitée en France. Arrivés dans les CAO, c’est une politique de tri qui est mise en place par la préfecture des Bouches du Rhône, disqualifiant une part importante des personnes en les soumettant au «règlement Dublin» : la déportation dans le premier pays de prise d’empreintes dans l’Union Européenne (principalement l’Italie, la Hongrie et la Grèce, aux conditions d’accueil gravement défaillantes).

Une lettre rédigée par les migrants et une lettre co-signée par de nombreux collectifs et associations ont été adressées au préfet le rappelant à son devoir d’exercer les promesses proclamées par le gouvernement français et non appliquées par la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Lundi 23 Janvier, une réunion publique a permis aux exilés de raconter leur périple et de révéler la politique d’expulsion quotidienne et menée dans la plus grande discrétion depuis les CAO. Cette réunion a mobilisé un large public soucieux de soutenir ces personnes. Il a été décidé conjointement d’organiser un rassemblement devant la préfecture pour casser la loi du silence.

En Loire-Atlantique, Gironde, Alsace-Lorraine, Meurthe-et-Moselle, Midi-Pyrénées des mobilisations collectives ont obtenu la suppression du «dublinage» des exilés de Calais, permettant l’examen promis de leur demande d’asile. Ailleurs, dans le silence, les expulsions ont déjà commencé …

Ici, ne laissons pas l’Etat pratiquer son tri en silence !
De leur politique de dispersion et d’intimidation démultiplions les foyers de résistance, de rencontre et de solidarité !

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CAO : mobilisations partout en France

Alors que l’Etat revient sur son engagement de ne pas appliquer le règlement Dublin III pour les déplacés de Calais et procède à des expulsions vers d’autres pays Européens, que les assignations à résidences se multiplient, que les conditions d’hébergement, de soin, de traitement des dossiers sont déplorables dans de nombreux centres, des mobilisations, souvent à l’initiative des exilé.es avec parfois l’aide de soutiens locaux, ont lieu partout sur le territoire afin de protester contre la politique de rejet et pour un accueil décent.

Voici quelques appels à mobilisations :

– A Montpellier samedi 21 janvier, à Marseille lundi 23 janvier (réunion publique), en Ariège samedi 27 janvier, à Toulouse tous les jours du 16 au 20 janvier…

A lire : un article donnant d’autres infos sur les mobilisations, un article faisant un point sur la situation pour les mineurs accueillis en CAO.

Aussi, plus que jamais, nous appelons chaque individu ou collectif à se rendre dans ces centres afin de briser l’isolement et à soutenir ces personnes en attente depuis maintenant de longs mois dans leurs démarches ou dans leurs luttes.

Ce qu’il se passe à l’intérieur de ces centres nous concerne tout.es.

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Montpellier 21/01 : Rassemblement de soutien aux migrant-e-s

Le collectif Migrant-e-s Bienvenue 34 appelle à un rassemblement ce samedi 21 janvier 2017 à 15h30 devant la Préfecture de Montpellier pour soutenir les migrants du CAO du Millénaire de Montpellier qui font l’objet d’une procédure Dublin, et plus largement pour des meilleures conditions d’accueil.

Contre les procédures Dublin et les violences d’État, pour le droit d’asile dans le pays de son choix et des conditions d’accueil décentes pour tous les migrants

Après la mascarade humanitaire de Calais …

« Je ne souhaite pas qu’à partir des CAO on procède à des opérations de ’dublinage’. Ceux qui sont dans les CAO ont vocation à être accompagnés vers l’asile dès lors qu’ils relèvent de ce dispositif ». C’est la promesse qu’avaient faite Cazeneuve et Valls aux personnes quittant le camp de Calais. Les personnes ayant laissé leurs empreintes digitales dans un autre pays de l’U.E. conformément à la « procédure Dublin » (issue des accords de Schengen) n’y seraient pas renvoyées, et pourraient donc demander l’asile en France.

Pour les migrants venant de Paris, l’engagement du gouvernement a été beaucoup moins clair. Beaucoup de migrants hébergés dans les CAO sont passés par l’Italie ou la Grèce et sont sous le coup de la « procédure Dublin ».

La machine à expulsions est-elle lancée ?

Ces promesses ont permis le déplacement massif des migrants de Calais et de Paris sans contestation ni résistance. L’État n’a pas tenu ses engagements. Déjà de nombreuses personnes hébergées en CAO, à Montpellier et ailleurs, sont convoquées en préfecture pour se voir notifier leur expulsion vers un autre pays européen, au titre de cette fameuse procédure.

L’engagement de traiter les demandes d’asile en France doit être respecté, et les conditions d’accueil des personnes améliorées. Dans beaucoup de CAO, tout fait défaut par manque de moyens : l’accompagnement, l’interprétariat, l’accès au transport, aux soins, etc.

A Montpellier, il n’y a même pas un local commun pour se retrouver et faire la cuisine. Sans parler des conditions de celles et ceux qui se retrouvent à la rue. Au CAO de Rennes, à Toulouse et dans de nombreuses villes, les migrants et les personnes solidaires tentent de s’organiser : créations de collectifs, manifestations, parrainages, cours de français, etc.

Face à cela, la réponse de l’État est très inquiétante et révoltante : « le délit de solidarité » actuellement renforcé par l’État d’urgence est utilisé pour empêcher des actions concrètes de soutien comme à la Roya où un agriculteur solidaire risque d’être condamné à 8 mois d’emprisonnement avec sursis. Les violences policières contre les migrants se multiplient.

Une réaction collective pour instaurer un rapport de force et gagner des droits

Partout les migrants, celles et ceux qui sont solidaires s’organisent pour palier les politiques inhumaines des États européens. La suspicion d’une partie de la population et de la classe politique à l’encontre des migrants est un cache-misère des dégâts causés par les politiques anti-sociales menées partout en Europe. La crise migratoire n’est pas responsable de la misère et du chômage. Nous sommes tous concernés par les libertés publiques et par le manque de justice sociale. A une Europe qui érige des murs et des frontières, qui enferme et expulse, nous opposons l’accueil, l’hospitalité, la solidarité directe et la lutte collective.

Le collectif Bienvenue migrants 34 appelle à un rassemblement devant la préfecture de Montpellier, à 15h30 samedi 21 janvier en solidarité avec les dublinés

Aucun être humain n’est illégal, vive la solidarité

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CAO Ariège : Texte d’appel à rassemblement le 27.01

Où sont passés les expulsé.e.s de Calais ?
Appel à solidarité en Ariège

Après l’expulsion du campement de Calais en octobre 2016, plusieurs milliers de personnes ont été envoyées dans des CAO (centres d’accueil et d’orientation) un peu partout en France. Cette opération très médiatisée a été menée sous couvert d’action humanitaire. En réalité, il s’agissait de disperser et d’invisibiliser les étranger.e.s réunis dans la « jungle ». Si certaines ou certains avaient réussi à s’organiser collectivement, l’isolement a cassé cette solidarité. Après avoir fait la une des médias, la situation de ces personnes est déjà tombée dans l’oubli. Il était à craindre qu’à l’abri des regards l’État ne tienne pas ses promesses concernant la non-application du règlement Dublin III qui consiste à renvoyer les étranger.e.s dans le pays d’entrée dans l’Union européenne.

C’est pourquoi, nous, habitantes et habitants d’Ariège, avons constitué un collectif pour aller à la rencontre des personnes hébergées en CAO et leur apporter notre soutien.
Nous avons aujourd’hui la confirmation que l’État a menti car de nombreuses personnes rencontrées au CAO de Saverdun sont « sous procédure Dublin ». D’autre part, nous pouvons témoigner de l’isolement dans lequel se trouvent ces personnes.
Isolement géographique d’abord – le centre-ville de Saverdun est à 40 minutes à pied du CAO sans que le centre ne mette à leur disposition de moyen de transport – et, plus grave, isolement social : interdiction de recevoir des visites si l’on n’est pas accrédité par la direction. Toute manifestation spontanée de solidarité est malvenue : venir partager un goûter avec les résident.e.s est considéré comme « inadmissible » par la direction. S’ajoutent à cela l’absence d’accès à internet, de traducteur pour faire les démarches juridiques et administratives, d’accès à un avocat.

Il apparaît clairement que le CAO est un rouage de la politique de l’État qui vise à expulser le plus de monde possible. Appliquer la procédure Dublin ou pousser les exilé.e.s à accepter l’aide au retour sont des manières de les empêcher de demander l’asile en France. Les moyens mis dans les CAO ne le sont pas pour faciliter les demandes d’asile et aider ces personnes à exercer leurs droits, mais pour les renvoyer dans des pays qu’elles ont fuis. C’est cela qui est inadmissible.

Nous voulons :
L’annulation des mesures « Dublin », et la possibilité pour ces personnes de faire une demande d’asile dans de bonnes conditions.
Que ces personnes, à qui l’on a promis l’asile, ne soient pas expulsées.
Des papiers pour toutes et tous, dans et hors des CAO

Il existe des CAO partout en France. Nous appelons les habitantes et habitants d’Ariège et d’ailleurs à apporter leur soutien pour rompre l’isolement.
solidaritemigrantes09@riseup.net

REVENDICATIONS DES PERSONNES RESIDANT AU CAO DE SAVERDUN

Voici les promesses que l’on nous a fait à Calais :
Pas de procédure Dublin
Pas de prise d’empreintes forcée
parfois on nous a même promis un travail et un accompagnement pour les démarches administratives.
Ces promesses n’ont pas été tenues.

Nous revendiquons :
L’annulation des procédures Dublin
D’être hébergé plus proche des villes
Que les trajets pour se rendre à l’Ofpra (Paris) soient pris en charge
Avoir accès à des avocats et à des traducteurs en particulier pour faire les récits de vie essentiels dans le dossier pour l’Ofpra et pour les démarches en préfecture
Des délais d’attentes plus courts pour toutes les démarches

Au CAO de Saverdun :
avoir accès à internet notamment pour contacter nos familles et pour apprendre des langues
des transports pour se déplacer
raccourcir les délais pour voir un médecin (ça prend parfois plus d’un mois)
le maintien des cours de français qui ont mis 8 mois à se mettre en place
Qu’il n’y ait plus de mesures d’autorité comme couper la télé à 23h
Pouvoir rencontrer et inviter des gens au centre
Être plus écouté dans nos demandes au sein du centre

RASSEMBLEMENT VENDREDI 27 JANVIER A FOIX
RENDEZ-VOUS A 10H AU MONUMENT AUX MORTS (halle aux grains)

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Soirée de soutien à Saint Jean du Gard

Projection du documentaire “Delta Park” le Samedi 21 Janvier 2017 à la Salle Stevenson à St Jean du Gard.

Dès 20h, bar et grignotages, puis discussion après la projection avec la réalisatrice, Karine de VillersL’argent récolté servira aux familles hébergées à Saint Jean du Gard et Mialet.

Cette soirée de solidarité est proposée par SOLIDARITÉ MIGRANTS EN CÉVENNES avec l’aide de CINECO.

Ils s’appellent Cosmos, Moses, Efosa, Franklin, Augustin, Sunday, Esosa, Godwin, Abdoulai, Enry, Mustafa, Nathaniel, Charles, Victor, Ali. Ils auraient pu se retrouver dans un centre fermé, un camp, une gare ou dans la rue. Mais ils ont atterri dans cet hôtel du Delta du Pô transformé en lieu d’accueil, le temps que leur demande d’asile soit acceptée.
En attendant ce jour qui n’arrivera peut-être jamais, ils partagent le quotidien avec le propriétaire et sa famille. En échange de les loger et les nourrir, l’état intervient pour 30 EUR par jour et par migrant. Ce qui a permis de relancer l’activité de l’hôtel.

bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=SttqsMLG3B8

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