Manif à Sumène contre la Ligue du midi – 09/10

Toutes et tous à Sumène Samedi 9 octobre contre l’Extrême droite !!

Suite aux violences de l’extrême droite et plus particulièrement celle de la ligue du midi sur la région Occitanie le collectif “FURIOUS MONKEYZ” et l’association Bureau 613 appellent à une manifestation à Sumène le 9 octobre 2021 à 15 h 30 sur la place de l’église de Sumène afin d’activer sa dissolution. Une demande de dissolution a déjà été déposée en mars 2018 par la députée de l’Hérault Muriel Ressiguier nous réclamons que des mesures soient prises immédiatement.

https://www.facebook.com/Bureau613
https://b613-82.webself.net/

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Communiqué de presse du comité de soutien des 3+4 de Briançon

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Une caravane résistante pour la vie dans les Hautes Alpes

En septembre 2020, en plein cœur de la pandémie, les zapatistes annoncent aux militant.es du monde entier, qu’ielles vont entamer un voyage du Mexique vers l’Europe, à la rencontre des luttes sur le vieux continent. D’un côté et de l’autre de la frontière alpine, nous avons répondu à cet appel.

Depuis plusieurs années la militarisation des frontières entraîne dans son sillon son lot de mort.es, noyé.es et de disparu.es. Du désert de Tamanrasset à la Méditerranée, dès Balkans aux Alpes, les frontière continuent à séparer, trier et tuer les personnes selon les intérêts économiques et politiques des états.

D’un côté et de l’autre de la frontière alpine, les personnes exilé.es et les militant.es qui agissent en solidarité subissent une forte répression. Cette militarisation de la frontière fait écho à des enjeux d’exploitation et de « touristification », en appuyant des activités économiques liées au tourisme de masse, qui rendent le territoire peu à peu invivable pour les habitants et contribuent à l’invisibilisation forcée des « migrant.e.s », consideré.e.s comme « indesirables ».

Afin de rendre visibles les luttes et résistances aux frontières, réinvestir ce territoire occupé par les forces de l’ordre et du capital et tisser des liens qui renforcent nos luttes, rejoignez la caravane résistante pour la vie qui marchera à travers la frontière du 15 au 27 juillet 2021.
15 Juillet : Accueil au campement de Vintimille
16 Juillet : Discussions et ateliers
17 Juillet : Caravane « pour la vie » dans la Vallée de la Roya

22 Juillet : accueil au camping de Clavière + discussions et projection

L’autonomie, avec le collectif « Nodo Solidale » et les Zapatistes

23 Juillet : Tables rondes et ateliers : Sécurité informatique / Lutte aux centres de rétention / Auto-soins / Outils de lutte aux frontières + Théâtre
24-25 Juillet : Caravane « pour la vie » jusqu’à Briançon
25-26 Juillet  : accueil à Gap + discussions et tables rondes > Extractivisme et mobilité internationales / auto-organisation des « migrant.e.s » / Femmes et frontières + Spectacles, cirque et concerts
27 Juillet : Manifestation à Gap

Des cantines solidaires à prix libre assureront les repas.
Toutes les nuits se font en tentes. Venez avec vos tentes, duvets,
frontales et chaussures de marche.

La solidarité ne s’expulse pas !
La solidarité ne s’arrête pas !

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Abolissez Frontex, mettez fin au régime frontalier de l’Union Européenne

« Frontex ne peut être réformée. Elle doit être abolie. » Dans une lettre ouverte, un large ensemble d’organisations s’unit, sous le nom d’#AbolishFrontex, pour demander la suppression de l’agence européenne de garde-frontières. Mais aussi du système de violence dont elle est le fer de lance : « Nous ne voulons plus voir de vies perdues en mer ou dans le désert, de vies gâchées en détention. Nous nous opposons à un monde divisé par des frontières fortifiées pour protéger la richesse des riches contre le désespoir et la juste colère des pauvres et des opprimé·e·s. » Appel publié initialement ici.

À l’attention des gouvernements des États membres de l’UE, de la Commission européenne, du Conseil européen, du Conseil de l’UE, du Parlement européen et de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex). 

Depuis le début de l’année, plus de 740 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée à la recherche d’un lieu sûr. Par son régime frontalier, l’UE les a contraintes à emprunter des routes migratoires dangereuses, souvent sur des embarcations en piteux état ; elle a fait appel aux pays voisins pour les arrêter en chemin ; elle les a accueillies avec violence et les a repoussées ; ou elle a refusé de les secourir, les laissant se noyer en mer.

Ce sont des vies perdues à cause de l’obsession de l’Union européenne à renforcer les frontières au lieu de protéger les personnes. À quel prix ? La stratégie de la forteresse Europe a tué plus de 40 555 personnes depuis 1993. Laissées pour mortes en Méditerranée, dans l’Atlantique et dans le désert, abattues aux frontières, suicidées dans les centres de détention, torturées et tuées après avoir été expulsées, l’UE a du sang sur les mains.

Au centre de cette violence se trouve l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, la force de police des frontières de l’UE. Au cours de ses 15 années d’existence, Frontex a été à la fois la fervente promotrice et l’exécutrice principale des politiques violentes de l’Europe à l’encontre des personnes en mouvement. Au cours des derniers mois, une série d’enquêtes menées par des journalistes et des groupes de défense des droits humains a placé Frontex sous les projecteurs. De nombreuses preuves ont révélé que les forces frontalières de l’UE sont régulièrement impliquées dans des refoulements illégaux et des violations des droits humains.

Ces révélations ne sont pas des coïncidences malheureuses, des malentendus ou des incidents isolés. Elles sont la partie émergée de l’iceberg et le résultat inhérent du régime frontalier militarisé de l’UE. Chaque mort·e à la frontière et chaque cas de violence est une stratégie de l’UE, par choix et par construction.

Frontex a maintenant obtenu un budget de 5,6 milliards d’euros jusqu’en 2027 et disposera d’ici là de sa propre armée de 10 000 gardes-frontières armé·e·s ; elle aura également plus de pouvoirs que jamais pour coordonner les expulsions à l’échelle européenne. Entre-temps, l’Europe a construit plus de 1000 kilomètres de murs et de clôtures à ses frontières. Les frontières militarisées de l’UE sont soutenues par une surveillance intense et invasive et reliées par des bases de données pleines d’informations personnelles, biométriques. Pour empêcher les personnes d’atteindre le sol européen, les pays tiers sont soumis à une forte pression pour jouer le rôle de gardes-frontières avancés.

Ces politiques s’appuient sur un discours qui fait de la migration un problème de sécurité et qui dépeint les personnes désespérées en mouvement comme une menace. Elles ont été conçues en étroite collaboration avec l’industrie militaire et sécuritaire, qui en tire des milliards d’euros de bénéfices.

Ces politiques ne protègent pas les vies. Elles les mettent en danger. Elles alimentent la montée de l’extrême droite à travers l’Europe, elles renforcent le racisme et s’appuient sur des siècles de colonialisme, d’oppression et d’exploitation.

Dans le même temps, l’Union européenne continue de contribuer aux causes profondes de la migration, des exportations d’armes à l’extraction de ressources et sa responsabilité dans la crise climatique.

La forteresse Europe nous remplit de honte, supprime les droits et empêche la justice. Mais il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi.

Aujourd’hui, des militant·e·s et des organisations dans et en dehors de l’UE se rassemblent autour d’une seule demande : abolir Frontex et le système dont elle est le fer de lance.

Nous ne voulons plus voir de vies perdues en mer ou dans le désert, de vies gâchées en détention ou dans des camps de réfugié·e·s inhumains. Nous nous opposons à un monde de plus en plus divisé par des frontières fortifiées pour protéger la richesse des riches contre le désespoir et la juste colère des pauvres et des opprimé·e·s.

Nous croyons en la liberté de mouvement pour tou·te·s, en l’apport d’un soutien et d’un abri pour les personnes en mouvement, et en la collaboration en faveur d’un monde où les personnes ne sont plus forcées de fuir leurs maisons et peuvent vivre là où elles le souhaitent.

Dans ce contexte, Frontex ne peut être réformée. Elle doit être abolie. En tant que signataires de cette lettre, nous nous engageons pour cet objectif. Il n’y a pas d’excuses, d’enquêtes ou de procédures de réforme tièdes qui puissent justifier l’existence de Frontex.

Nous exigeons que les organisations et les politiques qui causent violence et mort soient démantelées. En lieu et place, nous devons construire un système garantissant justice et sécurité pour tou·te·s. Nous vous demandons d’abolir Frontex et de mettre fin au régime frontalier de l’UE qu’elle représente.

Organisations signataires : 

  • (InExile)
  • Agir Pour la Paix
  • AK49
  • Alarm Phone Oujda
  • Alternativa Antimilitarista.MOC
  • Anarchistische Anti-deportatie Groep Utrecht (AAGU)
  • BAAM (Le Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants)
  • Balkanbrücke
  • Baobab Experience
  • Enough Kollektiv
  • Equinox Initiative for Racial Justice
  • FragDenStaat
  • front-LEX
  • Getting the Voice Out
  • Iuventa10
  • LeaveNoOneBehind
  • Mare Liberum
  • Medibüro Berlin
  • Mediterranea
  • MiGreat
  • Migrant Solidarity Network
  • New Profile
  • No Borders Rheinland
  • No More Morias
  • Push Back Alarm Austria
  • Red canaria por los derechos de las personas migrantes
  • Refugees’ Solidarity Movement in Alexandria & Cairo
  • Resqship
  • Seebrücke Rheinland Pfalz
  • Seebrücke Wien
  • Sea-Watch
  • Stop Deportations Vienna
  • Stop Fuelling War (Cessez d’alimenter la Guerre)
  • Stop the War on Migrants
  • Transnational Institute
  • ÜberGrenzenKollektiv
  • Vicdani Ret Derneği (Association for Conscientious Objection)
  • Vredesactie
  • Watch The Med Alarm Phone
  • We’ll Come United
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L’ennemi qui viendrait d’ailleurs…

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 20.

Parmi les figures classiques de la rhétorique des partis d’extrême droite et des mouvements populistes, se dresse en bonne position le lien fantasmé du fait migratoire au phénomène terroriste. Cette corrélation, si elle est allègrement reprise et relayée par une large sphère médiatique aux lendemains d’attentats, relève également de constructions politiques profondément ancrées dans nos sociétés. Comprendre les déclarations anti-immigration tenues par de nombreuses personnalités politiques à la suite des récentes attaques de Conflans-Sainte-Honorine et Rambouillet requiert alors de replacer ce type d’amalgame fallacieux dans un contexte plus large.

L’immigration a de longue date été définie comme menace et source d’instabilité. De la « montée du chômage » à l’« insécurité dans les banlieues », du « délitement de l’identité nationale » au « communautarisme », c’est bien le spectre de l’immigration qui est brandi pour justifier de nombreuses questions structurelles en panne de solution politique et qui légitime des réponses d’ordre sécuritaire. Que se soit à l’échelon européen comme au niveau national, « les registres sécuritaires de la lutte contre le terrorisme et de la lutte contre l’immigration clandestine se trouvent totalement imbriqués tant dans les représentations et les discours que dans les politiques publiques »1. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la tendance que suivent les États de « fermer les frontières nationales pour se sentir plus en sécurité sur le territoire souverain, convaincu que la menace terroriste vient d’ailleurs. »2, renforce encore les discours sur la peur de l’immigration.

Cette « gouvernementalité par l’inquiétude » permet alors de passer outre les évidences les plus élémentaires, et les propos évoqués servent des intérêts politiques particuliers plutôt qu’une réelle volonté de cerner et de remédier à un problème donné. Ainsi, qu’une chercheuse au CNRS, spécialiste des migrations, rappelle que si l’on ramène les plus de 250 000 entrées légales et illégales par an au nombre d’attentats ou de tentatives d’attentats impliquant des personnes de nationalité étrangère, le résultat demeure « complètement marginal statistiquement », ne semble guère suffire à faire tomber le préjugé3. Qu’une étude récemment menée croisant les informations disponibles sur les flux migratoires dans 145 pays, entre 1970 et 2000, conclue qu’il n’existe pas de lien de cause à effet entre immigration et terrorisme, ne permet guère de contrer des propos infondés non plus4.

Ainsi, force est de constater que l’immigré est jugé non pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il représente. Cette stigmatisation touche d’ailleurs aussi bien l’étranger « qui vient pour moins de trois mois dans un pays européen que l’enfant ou le petit-fils de quelqu’un qui s’est installé dans le pays il y a plus de quarante ans »5. Ce parti pris assimile de fait des populations entières à une identité présumée (communauté tchétchène, musulmans, « seconde génération » d’immigrés…), tenues responsables ou suspectées de nombreuses déviances. Si ce dangereux conditionnement de l’opinion publique par le politique demeure épisodiquement dénoncé par quelques défenseurs des droits l’homme et associations antiracistes, il n’en demeure pas moins problématique à bien des égards. Notamment en ce qu’il permet d’occulter tout débat et toute analyse contradictoires qui envisageraient des perspectives qui n’iraient pas dans le sens des discours politiques dominants ou qui rappelleraient des responsabilités institutionnelles sur la question.

Partant de là, les rapports rédigés par les anthropologues, démographes, économistes, sociologues, politistes établissant des liens de causalités et des éléments de compréhension avérés sur les facteurs concrets favorisant l’émergence du terrorisme et de la radicalisation passent alors au second plan – quand ce n’est pas à la trappe, happés par le feu médiatique de démagogues souvent racistes et xénophobes. Il devient alors aisé d’omettre le rôle qu’ont pu jouer les puissances occidentales dans l’implantation et l’émergence de groupes djihadistes lors de certaines interventions militaires6, les résurgences d’un passé colonialiste trop vite oublié, ou les conséquences des guerres prétendument nommées « anti-terroristes ». Les études réalisées par l’Observatoire contemporain du terrorisme, de l’antiterrorisme et des violences (OCTAV) montrent en cela l’absolue inefficacité de ces dernières quant aux finalités dont elles sont dotées et avancent que le phénomène est celui du « pompier pyromane » : loin de combattre le terrorisme, il l’alimente en nourrissant le ressentiment7.

Pour autant, la politique menée depuis des années et sur-alimentée récemment par les multiples lois anti-immigration, discriminatoires et sectaires ne font que renforcer un climat de suspicion stérile et accroître les potentialités de passage à l’acte terroriste et la radicalisation. Les théories fascisantes du « grand remplacement », les débats sur le séparatisme, où les déclarations tenues au plus haut sommet de l’État français ciblant particulièrement les populations immigrées de confession musulmane ne peuvent ainsi qu’engendrer crispations et exclusions, là où une acceptation de l’altérité apporterait une solution. Comme l’indique un politologue spécialiste de l’islam politique : « Nous fabriquons ces individus qui choisissent – parmi de très nombreuses autres possibilités – une expression binaire, clivante et totalisante de leur appartenance religieuse. Le recours à la violence sectaire fait donc suite à des dysfonctionnements majeurs du vivre ensemble européen ou oriental qui poussent ces individus à la rupture. »8 Ainsi, plutôt que de chercher à combattre le terrorisme, mieux vaudrait commencer par cesser de le créer.

[Grenouille]

5Didier Bigo, « Sécurité et immigration : vers une gouvernementalité par l’inquiétude ? », Cultures & Conflits – Printemps été 1998

6A ce sujet, lire : « L’occident et les Djihadistes : Chronique d’une hypocrisie », Acta Zone, 24 octobre 2020

7Voir notamment : « Guerres et terrorisme : sortir du déni », Nouvelobs – 14 novembre 2020

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France, terre d’asile?

Article paru dans l’Épisode cévenol numéro 20.

Une certitude très répandue est que la France serait une terre accueillante pour les étrangers, trop accueillante pour certains. Or la réalité montre que le nombre de demandeurs d’asile comme celui de migrants n’est pas particulièrement élevé ne sont pas particulièrement élevé. Que n’avons nous pas entendu comme inepties sur ce thème ? Que d’inepties n’avons-nous pas entendues sur ce thème? Afin de corriger ces erreurs, contre- et demi-vérités, nous allons en relever quelques unes des plus courantes et fournir des chiffres pour clarifier le sujet.

Combien de fois dit-on que “nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde!, alors que la très grande majorité des personnes contraintes de quitter leur pays ne se rend) pas en Europe (moins de 20%). Dans un top 10 des principaux pays d’accueil, réalisé pour l’année 2018, figurent la Turquie (3,7 millions de réfugiés), le Pakistan (1,4 million), l’Ouganda (1,2 million), le Soudan (1 million), le Liban (1 million), mais pas la France.

Ces dernières années, plusieurs millions de personnes ont dû fuir la guerre dans leurs pays d’origine, en particulier en Syrie, en Afghanistan et en Irak, des milliers d’entre elles ont péri en mer. En 2015, l’année où l’arrivée de réfugiés en Europe a été la plus importante, 1,2 million de demandes d’asile ont été enregistrées. Tandis qu’en France, elles ont été de l’ordre de 70 000 (6% du nombre global), elles atteignaient plus de 440 000 en Allemagne (35%).1

Même en 2019, lorsque la France a accueilli 143 000 premières demandes d’asile2, elle n’était en Europe qu’en 7e position en nombre rapporté à la population du pays. Par contre le taux d’acceptation n’est que de 40%. Un nombre important de personnes déboutées quittent le pays tandis que certaines parviennent à être régularisées après plusieurs années de démarches ardues.

Il est erroné de croire qu’en facilitant l’accès à l’asile, le nombre de réfugiés augmenterait. En réalité, les politiques d’asile de plus en plus restrictives ne font que croître le nombre de clandestins qui ne peuvent souvent plus retourner dans leurs pays d’origine ou se rendre ailleurs. On estime qu’environ 30 000 sans-papiers entrent chaque année en France3. Cependant, tous ne restent pas dans le pays. Quant aux entrées régulières, comptabilisées par le nombre de cartes de séjour octroyées, l’augmentation est également plutôt modérée: de 220 000 en 2010 à 260 000 en 2019.4 Ces quelques chiffres sont utiles pour relativiser l’image que certains ont voulu esquisser à propos d’une vague de migrants qui aurait submergé la France.

L’idée est répandue que la situation économique de la France ne permettrait pas l’accueil des étrangers, or il est avéré que plus ces personnes sont accueillies dans le respect de leurs droits, plus elles s’insèrent dans le tissu social et économique et participent à la richesse culturelle et sociétale. Bon nombre d’entre elles disposent de diplômes, ce qui devrait faciliter leur insertion) leur faciliter l’insertion.

Un autre à-priori prétend que ce ne sont quasiment que des hommes seuls qui arrivent en France. Or, selon les chiffres du HCR, en 2019, parmi les 96 000 personnes enregistrées à leur arrivée en Europe par l’Espagne, l’Italie, la Grèce, Chypre et Malte, 53% étaient des hommes. L’UNHCR note: “En février 2016 en Grèce, période de très fortes arrivées ayant amené l’Union européenne à conclure un accord avec la Turquie, les hommes représentaient 38% des entrées, les femmes 22% et les enfants 40%.”5

L’abandon des mineurs non accompagnés

Ces mineurs quittent leurs pays pour différentes raisons: « ils fuient des persécutions liées à des conflits ou d’autres situations de violence et sont demandeurs d’asile, ils désirent rejoindre leur famille déjà présente en France ou en Europe, ils veulent accéder à une vie meilleure, étudier ou travailler dans le pays, ils sont victimes d’un réseau d’exploitation ou de traite des êtres humains…»6. Beaucoup sont originaires d’Afrique subsaharienne, généralement de zones de conflits ou de guerre, et passent par la Libye où ils subissent l’esclavage et des tortures. Ils débarquent en Europe, traumatisés, après un voyage périlleux. En France, environ 17 000 mineurs, en majorité des garçons sont arrivés respectivement en 2018 et 2019.

Théoriquement, tout mineur, qu’il soit étranger ou non, a droit de mise à l’abri. En conséquence, les mineurs isolés qui demandent l’asile doivent être pris en charge par les services des départements non seulement dans leurs démarches administratives mais également en matière d’hébergement, de santé et d’éducation. En fait, ils sont confrontés à la contestation par les départements de toutes les informations qu’ils donnent : leur âge, leur parcours, leur origine, les risques qu’ils encourent. Il faut donc en premier lieu que leur minorité soit reconnue. Or ils doivent parfois attendre des mois avant d’être entendus ou de passer un test osseux (radio du poignet et des dents de sagesse) qui malgré son manque de fiabilité, à cause d’une marge d’erreur de deux à quatre ans, reste un critère d’évaluation de leur âge.

En pratique, même s’ils obtiennent une ordonnance de placement par un juge, ils ne sont pas toujours suivis par l’Aide Sociale à l’Enfance mais souvent livrés à eux-mêmes, parqués dans des hôtels sans accompagnement ou même laissés dans la rue. Mais même s’ils bénéficient d’une protection pendant leur minorité, une fois majeurs, ils devront affronter de nombreux obstacles qui font que leur statut demeure toujours précaire.

Les mineurs isolés, en cas d’infractions, sont victimes de traitement judiciaire sévère et peuvent être plus facilement incarcérés que des mineurs français, notamment parce qu’ils n ‘ont pas de famille ne sont pas en famille. Comme les infrastructures (foyers, centres de rééducation) ne suffisent pas et ne sont pas adaptées, il arrive qu’ils soient emprisonnés. En prison, ils ne sont pas non plus suivis correctement par manque de personnel et de compétences appropriés. Quand ils sortent, nombreux sont ceux qui reprennent malheureusement leur parcours là où ils l’ont laissé, c’est-à-dire dans la délinquance.

Entre 2018 et 2020 plus de 18 000 réfugiés enfants et adolescents non accompagnés ont disparu des radars des administrations européennes. Ce chiffre est sous-estimé car plusieurs Etats, dont la France, ne répertorient pas ces disparitions car même s’ils ont été enregistrés à leur arrivée, ces jeunes n’ont pas été tous suivis. Ils sont souvent victimes de réseaux de traite d’humains et esclavagisés dans la prostitution, le travail forcé ou le trafic de drogues7.

Mais il y a aussi des mineurs isolés qui grâce notamment à l’accompagnement de personnes privées ou d’éducateurs dévoués réussissent à se faire une place, suivre une formation et s’adapter à leur nouvel environnement. Beaucoup ne demandent qu’à trouver une place dans la société, suivre un apprentissage pour devenir autonomes dans de bonnes conditions. Ne faudrait-il pas développer les conditions pour que ces jeunes, souvent éprouvés par leurs expériences passées, soient accompagnés dans l’apprentissage d’une nouvelle vie en toute sécurité et sérénité. ?

[Cévennes sans frontières]

4 idem

5 UNHCR, Portail de données en ligne

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Objet: Procès TERRA FECUNDIS : La fin de 20 ans de dumping social dans l’agriculture ?

Communiqué à l’approche du procès de Terra Fecundis

Du 17 au 21 mai 2021, l’un des plus importants procès de l’histoire du travail détaché dans l’agriculture française se tiendra à Marseille. Cette procédure, qui se focalise sur la fraude aux cotisations sociales, fait suite à une enquête menée depuis 2010 par l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), organe de la Gendarmerie nationale. Elle met en évidence l’exploitation, l’inégalité de traitement et les conditions dégradantes de travail et d’hébergement imposées aux travailleur·euse·s détaché·e·s, le non-paiement des heures supplémentaires, sous-déclaration du travail en Espagne, impliquant une perte de droits au chômage et à la retraite.

Chaque année, e tre 3000 et 5000 travailleur·euse·s étranger·ère·s résidant en Espagne sont acheminé·e·s dans le Sud de la France pour venir travailler dans le secteur agricole via des ETT [Entreprises de Travail Temporaires]. Principalement originaires d’Amérique du Sud, d’Afrique du Nord et de l’Ouest, ils et elles sont envoyé·e·s en France pour une durée indéterminée et généralement sans contrat en poche. Alors que le détachement est légalement restreint à la mise à disposition « temporaire » de main-d’œuvre, ces ouvrier·ère·s étranger·ère·s travaillent en réalité toute l’année et sont un des rouages essentiels de l’agro-industrie intensive, prédatrice et exportatrice. Ce système d’emploi basé sur l’exploitation de la main-d’oeuvre repose sur un racisme structurel faisant partie intégrante du processus de valorisation capitaliste : ces travailleur·euse·s, révocables à tout moment, sont précarisé·e·s par leur statut d’étranger·ère·s, permettant aux entreprises utilisatrices et aux ETT d’engranger toujours plus de profits.

En vingt ans, ces ETT sont devenues des acteurs majeurs du monde agricole français et un des meilleurs exemples du dumping social à l’œuvre dans le secteur agro-industriel. Les abus sont monnaie courante : logement indigne sans eau potable, mépris de la part des employeurs et harcèlement moral, physique et sexuel…

L’ETT Terra Fecundis a été le fer de lance de ce système indigne. Dans son sillage, une myriade d’entreprises est née, dont certaines également attaquées en justice pour des faits similaires.

À l’occasion de ce procès, soyons nombreux·ses à lutter  pour  l’égalité des  droits  et  contre  les discriminations et l’exploitation de la main-d’œuvre locale et étrangère dans l’agriculture !

Le CODETRAS (collectif de défense des travailleur·euse·s étranger·ère·s dans l’agriculture) organise :

Lundi 17 Mai – 8H30 :
Ouverture du procès / Table de documentation
RDV : Tribunal Correctionnel de Marseille

Jeudi 20 Mai – 18H :
Discussion « Combattons l’exploitation des travailleur· euse· s
étranger· ère· s dans l’agriculture »
Rdv : Lieu à confirmer – Marseille

Vendredi 21 Mai – 17H :
Rassemblement pour une égalité de droits entre travailleur· euse· s
Rdv : Ombrière du Vieux port – Marseille

[L’ensemble du programme est soumis à modification]

***

Plus d’infos : http://www.codetras.org/

Pour soutenir les actions du Codetras :
http://www.codetras.org/index.php/nous-soutenir/

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RESF – Non à l’expulsion d’Ali – Manif de soutien à Florac / Audience à Nîmes

Florac – Manif de soutien le dimanche 9 mai à 15h
Nîmes – Audience au tribunal administratif le 12 mai à 10h30

Venez nombreux !

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Soutien aux familles mercredi 5 mai 17 heures à Nîmes

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Camping 14-15-16 mai “Sconfiniamo la frontiera” en Haute Vallée de Suse

CAMPING 14-15-16 « SCONFINIAMO LA FRONTIERA »

https://www.passamontagna.info/?p=2064&lang=fr

Deux mois après l’expulsion de la Casa Cantoniera occupata d’Oulx, il ne reste que la frontière et ses gardes, limitant la liberté et empêchant l’autodétermination des personnes en transit.
Ceux qui voyagent continuent d’arriver dans la Haute Vallée pour partir en France.
La violence et la répression à la frontière ne pourront pas arrêter notre colère, ni la lutte pour effacer cette ligne imaginaire et infâme.
Nous appelons toutes les personnes qui luttent contre toute autorité politique, économique, militaire, contre tout capitalisme, fascisme et patriarcat, à une mobilisation massive les 14/15/16 mai dans les montagnes.

La solidarité ne s’expulse pas
La solidarité ne s’arrête pas

Merci pour partager l’info!

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