Campement d’urgence pour les jeunes mineurs à la rue à l’Esplanade de Nîmes ce samedi 13 avril 2019 à 16H

CAMPEMENT D’URGENCE POUR LES JEUNES MINEURS A LA RUE CE SAMEDI 13 AVRIL 2019 A 16 H A L’ESPLANADE.

Depuis déjà pas mal de temps des enfants jeunes mineurs sont laissé à la rue la nuit, l’ASE (Aide Sociale à l’enfance) ne pouvant pas tous les héberger.

S’agissant d’enfants mineurs leur sécurité est en cause et obligation est faîte de les mettre à l’abri surtout la nuit.

Des citoyens-citoyennes ont pallié jusqu’à maintenant cette carence des pouvoirs publics, car il y a non assistance de personnes en danger, ce qui est passible de poursuite selon la loi.
Encore hier soir, 22 jeunes enfants n’avaient pas d’hébergement, ce n’est plus possible d’accepter l’inacceptable, après avoir une fois de plus trouvé des solutions d’urgences, nous avons décidé d’alerter, d’informer l’opinion publique, cela ne peux plus durer.

Rendez-vous samedi 13 avril 2019 à partir de 16h, venez nombreux avec des tentes, des sacs de couchages, des lits de camps, des thermos de café, de thé, des jeux.

Votre présence solidaire est importante.

RESF (Réseau Éducation Sans Frontières du Gard)

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De répressions en répressions, quand l’État joue avec les solidaires et la vie des exilés…

Le début de l’année 2019 a vu la lutte contre l’immigration franchir un cap d’hostilité et l’étau enserrant les demandeurs d’asile entre le déni de droits et la clandestinité ne laisse à ceux-ci que de maigres perspectives d’entrevoir un avenir plus clément. Alliant tour à tour répression policière et verrouillage législatif, le gouvernement persiste dans une politique irresponsable où la vie d’hommes et de femmes n’a que peu de valeur à ses yeux. Les services de l’État se défaussent toujours plus éhontément de leurs prérogatives en faisant reposer le poids de leurs propres carences sur le dos des solidaires, sans qui la situation serait clairement catastrophique et plus difficilement acceptable. Pourtant, dans ce qui peut relever à première vue d’une attitude schizophrénique déconcertante où le travail des bénévoles permet de perpétrer cette politique supplétive tout en étant pour le moins dénigré – quand ce n’est criminalisé, nous voyons là une volonté de faire taire toute contestation par l’épuisement ou la répression.

Du verrouillage administratif au harcèlement policier dans les rues

Les conditions d’accueil des exilés, si précaires qu’elles pouvaient déjà l’être auparavant, se sont récemment encore détériorées. Le mécanisme d’inaccessibilité au droit d’asile déjà largement entamé par le règlement européen dit de Dublin s’est vu perfectionné par l’entrée en vigueur de la loi Asile Immigration conjuguée à l’application des procédures de régionalisation au niveau national. Du refus des conditions matérielles d’accueil à l’obligation d’être domicilié dans une ville où l’hébergement institutionnel est saturé, s’est créé une situation d’urgence où des milliers de personnes affrontent d’extrêmes difficultés, notamment pour se loger. Les témoignages des solidaires parisiens en attestent, les campements de rue dans la capitale n’ont rarement été aussi bondés.

Et comme si plonger les demandeurs d’asile dans un dédale administratif sans fin ne suffisait pas à les décourager, c’est par le harcèlement policier que le processus d’écartement et de rejet est complété. Les contrôles sont désormais légalisés dans une zone de 10 kilomètres aux abords des frontières et permettent les arrestations jusqu’en gare de Briançon. A Calais, se sont plus de 230 destructions de campements qui ont été dénombrées depuis le début de l’année, les militants présents sur place dénoncent la répression et les violences policières comme facteur faisant prendre des risques souvent mortels lors des tentatives de traversées de la frontière. A Marseille, comme dans bien d’autres villes, les lieux publics où les exilés posent en ultime recours quelques matelas à même le sol subissent un délogement quasi quotidien, les reléguant ainsi dans les périphéries urbaines là où personne n’ira les voir. La situation connue dans la « jungle » en 2016 semble se déporter partout sur le territoire…

De l’instrumentalisation des solidaires aux luttes auto-organisées

A Paris, début avril, près d’une vingtaine d’associations et de collectifs solidaires se mettent en grève symboliquement afin de rappeler à l’État ses responsabilités. Ils ne distribueront pas de repas et ne se rendront pas dans les camps pour aider les milliers de personnes qui vivent dans les rues de la ville. Ils refusent pour un jour de suppléer l’État dans l’aide aux réfugiés et demandent des actions immédiates. Dans un témoignage, un militant de l’une de ses organisations relate le décès dans l’indifférence d’une femme âgée quelque jours plus tôt Porte de la Chapelle et souligne l’amertume et les questionnements largement ressentis. Recours après recours, nuitée après nuitée… la somme de travail considérable répétée inlassablement s’accroît aussi vite que l’État promulgue ses lois. L’engagement est sans fin, et l’épuisement arrive immanquablement.

Tout en se reposant sur lui, l’État se joue bien du travail des solidaires, et il faut courir vite pour ne pas se laisser récupérer. Combien de personnes se sont vues refuser l’hébergement auquel elles avaient droit au prétexte qu’elles étaient déjà « logées » chez l’habitant ? Combien d’autres ont été orientées par les institutions vers les squats solidaires alors que des centaines de logements publics demeurent inoccupés ? Et si le soutien fourni devient trop revendicatif où trop gênant, il ne sera pas compliqué pour l’État d’envoyer ses meutes policières pour vider les lieux et de trouver des prétextes pour faire taire la contestation. La fanfaronnade en juillet dernier autour de la consécration par le Conseil constitutionnel du principe de « fraternité » montre bien aujourd’hui son ineptie. En canalisant l’action des solidaires sur les tâches humanitaires qu’il se refuse à assumer, et en se laissant une marge de manœuvre suffisante pour les réprimer si celles-ci débordent du cadre imposé, l’État s’assure une délégation de service public sans débourser un euro…

La question qui nous importe n’est donc pas de savoir s’il faudrait cesser nos actions solidaires car celles-ci empiéteraient sur le travail de l’État, mais bien de ne pas les laisser devenir un des piliers de cette politique de la misère sur lequel l’État se repose. En cela, le risque est bien présent de se voir submerger par l’ampleur de la tâche et de participer peu à peu à l’invisibilisation de la question tout en en délaissant les actions fondamentales de revendication. Dans une perspective d’opposition aux politiques anti-migratoires, l’idée à retenir n’est pas de vouloir résoudre le problème, mais bien de le combattre, et pour cela, l’auto-organisation des luttes et des pratiques solidaires ont toute leur place.

 

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Des réquisitions pour toutes et tous !

Ci-dessous un communiqué du Collectif El Manba sur la situation à Marseille, et à lire également, le courrier des familles du squat St-Just expliquant pourquoi elles ont refusé de partir à l’hôtel, et le communiqué du collectif suite à l’évacuation partielle du lieu (pages 1 et 2).


De la Halle Puget à la maison Saint Just, ne laissons pas les logiques municipales et de l’État mettre les demandeur.es d’asile et les mineur.es isolés à la porte !

Presque quotidiennement depuis janvier, la métropole est commanditaire d’un « nettoyage agressif » (selon ses termes) du campement de demandeur.es d’asile sous la Halle Puget à Belsunce : un prétexte au harcèlement et à l’expulsion brutale et illégale de centaines d’entre eux que l’hostilité et l’inanité des institutions jettent à la rue.

Alors que l’obligation d’hébergement des demandeur.es d’asile n’est plus respectée à Marseille depuis des années, les occupations de bâtiments vides et les campements sont toujours plus visibles dans le centre-ville. Mais, comme à Paris ou à Calais, ils en sont expulsés comme des déchets ! Sur ordre de Monique Cordier, élue municipale à la Propreté, les éboueurs dérobent et jettent les sacs de couchage des demandeur.es d’asile, délogés par la police municipale hors du campement situé aux halles Puget devant la PADA – une étape incontournable d’enregistrement de la demande d’asile. Aucun arrêté municipal ne préside à ces expulsions de camps, comme c’est la règle, qui aurait au moins permis la présence du 115 pour proposer des logements temporaires.

Dans le même temps, la « régionalisation » des demandes d’asile, entrée en vigueur avec la Loi Asile et Immigration en janvier, a poussé des centaines de demandeur.es d’asile auparavant hébergés dans les Hautes-Alpes, Alpes-de Haute-Provence, Var et Vaucluse, à venir faire leurs démarches et se domicilier à Marseille. Ils ont été contraints de quitter foyers et maisons solidaires pour un matelas sous la Halle.

Quant aux habitantes et habitants de Saint Just, ils vivent dans l’angoisse d’une expulsion imminente. Malgré les négociations, ils ne peuvent compter sur aucun engagement sérieux des autorités (préfecture, département), ni de pérennisation du lieu, ni de solution de relogement auquel les 250 personnes, demandeur.es d’asile ou mineur.es isolés, ont droit aussi. La seule solution proposée est le transfert provisoire vers des hôtels dispersés dans le département… disponibles car d’autres personnes ont été jetées à la rue. Un jeu de vases communicants plutôt que l’ouverture de dispositifs supplémentaires, qui ne dupe personne, alors que demandeur.es d’asile et mineur.es continuent à subir des traitements dégradants des institutions

Poussés par cette répression de plus en plus féroce, force est de constater que les primo-arrivant.es qui ont pu trouver un toit ces derniers mois l’ont fait loin des centres, en squattant les bâtiments les plus dégradés de la ville, auprès d’une population immigrée de générations antérieures dont les conditions de logement ont déjà été volontairement délaissées depuis des années par les pouvoirs publics : bâtiment A du Parc Corot (expulsé le 17 décembre 2018), bâtiment H du Parc Kalliste (expulsé en février 2018), Caserne Massena (expulsée en novembre 2018). Des centaines de personnes, poussées hors des centres villes et auxquelles l’État a refusé les hébergements dus, sont encore une fois traquées par ces mêmes politiques de délogement. De la rue d’Aubagne aux quartiers Nord, c’est la même logique qui assassine, brutalement ou à petit feu, les populations précaires ET issues de l’immigration !

Alors que les campements précaires poussent apparaissent au gré des traques de celles et ceux qui trouvent refuge dans notre ville, nous n’acceptons pas que les conditions de vie indignes et les violences deviennent leur quotidien. Nous soutenons les personnes qui se battent pour leur survie, leur droit au logement et leur liberté de circuler et de vivre où bon leur semble !

Nous ne laisserons pas les politiques les mettre à la porte de leurs logements, comme de nos villes.

Avec les exilé.es, ouvrons des maisons, exigeons des réquisitions !

Et des solutions durables par les responsables politiques !

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Projection / discussion / repas de soutien : Aux frontières de l’Europe… * Dimanche 28 avril à Saint Jean du Gard *

Projection / discussion / repas de soutien : Aux frontières de l’Europe…

* projection du documentaire « Tarajal : Démantèlement de l’impunité à la frontière sud de l’Europe » Le 6 février 2014, quinze personnes sont mortes noyées à quelques mètres de la plage de Tarajal, à Ceuta. Elles essayaient de traverser à la nage la frontière entre l’Espagne et le Maroc, lorsque la Guardia Civil a tiré sur elles des balles en caoutchouc et des grenades fumigènes. Le documentaire dénonce les faits et le classement de l’affaire.

* discussion / témoignage avec des exilés étant passés par les principaux points d’entrée en Europe (Espagne, Grèce, Lybie).

* repas de soutien prix libre au collectif Najat (entraide et revendications des demandeurs d’asile réunis à Alès).

Dimanche 28 avril – à partir de 17h
A la Lézarde – 66 Grand rue à Saint Jean du Gard

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Samedi 20 avril : Appel à Manifester à Montgenèvre et dans toutes les villes !

Les frontières n’assurent pas la sécurité des territoires, mais celle des puissances financières qui possèdent la quasi-totalité des richesses du monde. Ce mécanisme d’identification, de tri et d’exclusion, au service des intérêts économiques des États et de l’industrie de la sécurité, définit toute une population de personnes sans droits, invisibilisées, et exploitables.

La frontière est partout y compris dans les espaces du quotidien. Elle ne se résume pas seulement à une chaîne de montagne qui sépare deux espaces ni à une clôture de barbelée.
La frontière est dans les administrations qui délivrent des titres de séjour ou des obligations de quitter le territoire. Elle dépend du statut social : les riches peuvent s’expatrier, les pauvres n’ont d’autre choix que de « migrer ». Elle dépend de la couleur de peau car si tu n’es pas blanc, les contrôles sont systématiques.
Un avion, un quai de gare, un aéroport, un trajet en bus sont pour certains synonyme de voyage. Pour d’autres ils signifient rafle, déportation, camp de concentration. Un hôtel Ibis, une station de ski, des lieux de vacances pour certains, d’emprisonnement ou de chasses à l’homme pour d’autres.

Lutter contre les politiques migratoires revient à dénoncer la stratégie impérialiste des États occidentaux qui maintiennent des systèmes corrompus, alimentent des guerres, soutiennent des dictateurs et poussent ainsi des milliers de personnes à l’exil. Ces mêmes États stigmatisent et criminalisent ensuite les personnes qui entrent sur leur territoire, cherchant à les réduire à de la main d’œuvre bon marché et corvéable à merci.

La frontière est partout, dans les gares, sur les chemins, dans les trains, les centres de rétention, au sein des institutions… alors organise ta manif dans ta ville ou rejoins-nous sur le col de Montgenèvre le 20 avril à 11h.

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Projection / expo / discussion / témoignage : “Pour une Europe Solidaire” à Ganges – Vendredi 5 avril

Le Collectif Ganges Solidarités communique :
Invitation à une réunion de réflexion sur l’Europe
Vendredi 5 avril à 18h30 “De l’Autre Coté” rue des arts à Ganges
Jusqu’à l’élection des députés européens fin mai, les promesses des candidats vont fleurir. Le collectif Ganges Solidarités a choisi une autre approche : celle des réalités et du quotidien, avec une réflexion sur l’Europe à partir de sa politique migratoire dans et hors du territoire. “Dis moi comment tu traites tes réfugiés, je te dirai qui tu es.”
Pour alimenter la réflexion, des témoignages d’acteurs de l’accompagnement de migrants, en Europe et en Cévennes. Ce sont eux qui permettent d’offrir un accueil digne et conforme aux conventions internationales et leur point de vue servira à dresser un bilan et des perspectives pour une Europe solidaire.
Un pot de l’amitié conclura cette soirée “l’Europe AVEC les migrants” et les expositions présentées seront visibles jusqu’au vendredi 12 avril.

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Concert de soutien Dimanche 31 mars à Alès

Le collectif Solidarité migrants Alès avec le Réseau éducation sans frontières, la Cimade, le Cercle de silence, la Ligue des Droits de l’Homme, etc. vous invite à un concert en solidarité avec les exilés et les sans-papiers.

Dimanche 31 mars 2019 à 16 h au Temple d’Alès

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[Marseille] Trois mois d’occupation au squat St-Just : Appel à Rassemblement !

APPEL À RASSEMBLEMENT
DEVANT LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL 13
(Métro St-Just / Dôme)
LUNDI 18 MARS 2019 À 17H

Le bâtiment occupé au 59 avenue de Saint-Just FÊTE SES 3 MOIS !!!
APPORTEZ DES CASSEROLES POUR FAIRE UN MAXIMUM DE BRUIT !

MARSEILLE, LYON, AVIGNON, MÊME COMBAT !

À Lyon, depuis octobre 2018, le bâtiment d’un ancien collège dans le quartier de la Croix-Rousse est occupé par plus de 100 Mineurs Non Accompagnés !

À Avignon, depuis la le 21 décembre 2018, le bâtiment du Diocèse d’Avignon est occupé par une trentaine de personnes, familles et Mineurs Isolés Etrangers, non pris en charge par les institutions légalement responsables !

À Marseille, depuis le 18 décembre 2018, le bâtiment du 59 avenue de St-Just, appartenant toujours au Diocèse, est occupé par 250 personnes dont plus de 150 Mineurs Isolés Étrangers !

Ici comme ailleurs, les pouvoirs publics et les institutions responsables de la prise en charge des demandeurs et demandeuses d’asile et des mineur.e.s isolé.e.s. font la sourde oreille et parlent la langue de bois.

REJOIGNEZ-NOUS NOMBREUSES ET NOMBREUX ce lundi 18 mars 2018 pour souligner les 3 mois d’existence du Squat 59 St-Just et soutenir les mobilisations des squats de Lyon et Avignon qui se tiennent le même jour.

Au Squat 59 St-Just, tout est mis en œuvre pour que les personnes hébergées aient accès à leurs droits et il s’agit là, du projet politique qui a toujours été défendu par le Collectif 59.

Nous apprenons qu’un dispositif exceptionnel pourrait être mis en route par les institutions compétentes pour un relogement de tout.e.s les habitant.e.s de Saint-Just. Merveilleuse nouvelle ! L’État et le Conseil départemental auraient donc les moyens de répondre à toutes les personnes contraintes de vivre à la rue! Pourtant ce dispositif exceptionnel est sans garantie d’une quelconque pérennité ou d’une quelconque inconditionnalité selon la situation administrative des habitant.e.s.

Mais, surtout, ces droits sont conditionnés à l’évacuation du bâtiment !

Leur langue vise la résolution du “problème” de Saint-Just. La nôtre, celle du problème structurel et ancien des défaillances des institutions dans la prise en charge des personnes à la rue à Marseille (et ailleurs).

RDV 17h rassemblement tintamarresque devant le Conseil départemental St-Just, puis 19h rassemblement festif au 59 avenue de St-Just !

Martine Vassal, nous aussi on a des casseroles !

Le Collectif 59 St-Just

Contact presse: 06 65 43 96 41

 

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[Alès] Cantine Sans Frontières – samedi 30 mars : repas Marocain !!

Au menu de la cantine ce mois-ci :

REPAS MAROCAIN : Tajine de poulet aux olives, dessert Seffa, Thé & Laben

Samedi 30 mars à partir de 12h30 à la Rétive à Alès (42, rue du Fbg d’Auvergne)

Nous rappelons que l’argent récolté lors des Cantines sans frontières est destiné à être reversé à des personnes ne bénéficiant, pour la très grande majorité et du fait de leur situation administrative irrégulière, ni de la possibilité de travailler légalement, ni de celle de percevoir une quelconque aide sociale. Cela signifie dans le monde capitalisé que nous connaissons toutes et tous rencontrer de très grandes difficultés pour se loger, se nourrir où acheter n’importe quel bien de consommation de la vie courante. Les Cantines sans frontières sont un moyen de s’en sortir collectivement et sont organisées avec les personnes concernées. Elles sont aussi un moment de rencontre, d’échange et de convivialité.

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[Italie] Démantèlement du campement de San Ferdinando

Nous reprenons et traduisons des informations parues sur les sites Comitato Lavoratori delle Campagne et Campagne in Lotta.

Le campement de San Ferdinando, situé à proximité de Rosarno dans le sud de l’Italie, a été démantelé mercredi 6 mars dernier. Il abritait environ 1300 hommes et 200 femmes vivant dans cette région connue pour ses besoins en main d’œuvre agricole et pour sa surexploitation des travailleurs immigrés. Ce n’est pourtant pas la première fois que les bulldozers sont amenés sur les lieux pour raser le camp, d’autres opérations d’expulsion et de démolition furent déjà effectuées au cours des dernières années. Un démantèlement du bidonville début 2013 avait suivi la construction de la toute première ville de tentes érigée à l’hiver 2012 dans la zone industrielle de San Ferdinando, à quelques dizaines de mètres des bâtiments actuels. Une évacuation partielle avait également été réalisée au cours de l’été 2017. Cette fois, se sont plus de 1000 agents de police qui sont intervenus dans le cadre de la campagne électorale sans fin contre l’immigration du ministre italien de l’Intérieur Salvini qui l’a présentée comme un « acte d’humanité et de légalité »… Mais si les opposants politiques du chef de la Lega l’accusent aujourd’hui d’inhumanité, ceux-ci semblent avoir la mémoire courte, puisqu’ils ont eux même fait la même chose les années précédentes. « Après cette journée de propagande croisée, rien ne changera, même les pierres le savent. », peut-on lire dans un communiqué paru le jour du démantèlement.

Certaines personnes délogées ont ainsi fait la queue jusqu’au bout de la nuit pour pouvoir entrer dans les nouveaux camps de tentes sécurisés et gérés par l’État. Mais ceux-ci débordent déjà, du fait du récent décret Salvini chassant en masse de nombreuses personnes des centres d’hébergement. D’autres, en l’absence de solutions de rechange, se sont rendormis dans des abris ayant provisoirement échappé à la destruction. Il y a beaucoup de personnes dans la rue qui n’ont pas d’endroit où aller, alors que depuis l’expulsion, à la gare de Rosarno, la police conduit des personnes dans des trains pour les faire partir. Parmi les rares personnes placées dans les bus desservant les centres de réception – 200 personnes selon le préfet – beaucoup ont fait demi-tour. En fait, beaucoup ne peuvent pas quitter la zone parce qu’elles attendent d’être payées par leurs employeurs ou parce qu’elles travaillent toujours. Il y a aussi celles qui se déplacent vers d’autres villages de la plaine de Gioia Tauro et qui devront alimenter les besoins en main d’œuvre quelque part ailleurs. Il est clair que cet « acte d’humanité et de légalité » ne fait que déplacer un peu plus loin l’implantation de nouveaux ghettos pour des intérêts d’ordre strictement politique, mais cette éviction permet également à l’État de maintenir la situation sous son contrôle en créant les conditions de précarité dans lesquelles la surexploitation des travailleurs saisonniers sera acceptée. Le besoin de main-d’œuvre est en effet urgent dans les campagnes italiennes : le réchauffement climatique anticipe la saison des récoltes, il n’y a pas de temps à perdre et les bras manquent.

Depuis le mois décembre 2018 pourtant, cinq bâtiments ont été construits avec des fonds de l’Union européenne précisément pour faire face à l’urgence du logement des migrants dans la plaine de Gioia Tauro, mais ils n’ont toujours pas été utilisés et semblent maintenus dans des limbes bureaucratiques. Suite à la montée du discours raciste et xénophobe dans le pays, le maire de Rosarno et ses collaborateurs demandent à ce que les maisons soient « aussi » (comprendre « avant tout ») réservées au pauvre Rosarnese. Pendant ce temps, les bâtiments restent vides et ceux qui vivaient à San Ferdinando doivent se contenter d’une tente sécurisée, d’un nouveau ghetto ou de la rue. Personne ne croit à la fable du relogement en centres d’accueil, nombreuses sont d’ailleurs les personnes qui les fuient. Les résidents du camp dénoncent alors le consensus général sur l’expulsion, émanant tant des autorités locales que nationales, mais également de nombreuses associations et syndicats, qui prennent des décisions et agissent au nom des concernés sans leur consentement. Avant l’expulsion, des habitants ont fait entendre une nouvelle fois leur voix, sans médiation, et ont communiqué la déclaration suivante :

« À la satisfaction de beaucoup, les annonces du gouvernement sont devenues réalité. Mercredi 6 mars, nous, habitants de la vieille ville de tentes de San Ferdinando, serons évacués, par ordre de la municipalité, du lieu où nous vivons, que nous avons construit au fil des ans avec beaucoup d’efforts et beaucoup d’argent, sans autre alternative à vivre. Nous voulons que tout le monde sache que nous n’accepterons pas de rester dans d’autres tentes, contrôlées nuit et jour, ni même dans des centres d’accueil (camps), loin de notre lieu de travail et toujours surveillés. Et nous ne voulons pas finir sur la route si nous n’avons pas de papiers. Nous voulons vivre libre et vivre dans des maisons, que nous ayons ou non des papiers. Notre présence dans cette région ne correspond pas à une situation d’urgence, mais contribue depuis des années à l’économie de ce pays. Mais vous, si vous deviez chercher un emploi dans un endroit différent, accepteriez-vous de vivre dans une tente ou dans un camp? À Rosarno, il existe déjà de nombreuses maisons, certaines construites avec des fonds européens et destinées aux immigrés vivant et travaillant dans la plaine de Gioia Tauro, mais elles restent inhabitées car les institutions ne veulent pas les mettre à disposition. ASSEZ! Nous sommes fatigués des mensonges et des fausses promesses d’associations et de syndicats (CGIL et USB), qui prétendent soutenir nos demandes mais continuent de servir leurs intérêts. Ce sont les mêmes personnes qui, tandis que dans d’autres endroits luttent contre le gouvernement raciste, soutiennent ici l’expulsion et proposent les camps comme solution. Nous savons que la solution à nos problèmes est de disposer des papiers nécessaires pour pouvoir mener une vie normale : maison, contrat de travail et liberté de circulation. Des choses pour lesquelles nous nous battons depuis longtemps. MAINTENANT, LE TEMPS EST VENU DE DIRE ASSEZ ! Nous ne serons pas intimidés par ceux qui nous menacent et qui veulent que nous soyons calmes et pacifiques afin d’aider la police à mener à bien l’expulsion. Nous n’accepterons pas de compromis s’ils ne nous donnent pas un foyer pour vivre. Nous demandons à toutes les personnes solidaires, celles qui se déclarent antiracistes et antifascistes, celles qui luttent contre la répression et l’exploitation, de ne pas garder le silence avant ce dernier acte de violence ! Nous invitons toutes les personnes à nous rejoindre dans les prochains jours et à nous aider à faire entendre notre voix autant que possible, pour raconter ce qui se passe réellement ici ! L’État veut nous diviser mais nous resterons unis ! La solidarité est l’arme la plus puissante du monde ! »

Quelques jours après le démantèlement, cinq photos et divers écrits sont apparus sur les maisons toujours vides destinées aux travailleurs immigrés. Ce sont les visages des dernières personnes tuées par le racisme et l’exploitation dans la ville de tentes de San Ferdinando. Sekine Traoré, tué par un carabinier en 2016 ; Soumaila Sacko, tué en 2018 ; Becky Moses, Suruwa Jaiteh et Moussa Ba décédés des suites d’incendies au cours de l’année écoulée. Mais la liste des morts serait encore longue. Ce sont toutes des personnes qui auraient pu vivre dans une maison comme celles laissées vides, mais les choix politiques racistes, l’exploitation et la ségrégation les ont forcés à vivre et à mourir dans la précarité. Et bien que ses responsabilités dans tout cela soient évidentes, le maire de Rosarno tente de se cacher derrière des illusions de complot visant à mettre les Italiens et les migrants face à face. L’expulsion du bidonville n’a fait qu’aggraver la situation, laissant encore plus de personnes sans toit.

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