Appel à don en soutien au réfugiés

Un appel à don est lancé à l’initiative du Collectif solidarité réfugiés et de Cévennes sans frontières afin de soutenir les familles de réfugiés de St. Jean du Gard et des jeunes réfugiés, en famille ou célibataires, installés dans la région qui en raison des mesures sanitaires et du confinement ont de gros problèmes financiers : pas de petits boulots, pas de possibilité d’organiser des événements de soutien, etc…

En précisant l’objet – soutien CSR (Collectif Solidarité Réfugiés) – vous pouvez adresser un don par chèque à l’ordre de l’APA à l’adresse suivante : APA, 36 rue de la Baraque – 30460 – Lasalle et un virement bancaire :

APA, La Banque postale

FR 57 20041 01009 0410929H030 18

Nous rappelons également que les besoins en hébergement sont toujours importants, et que toute proposition, même provisoire, est la bienvenue.

Merci de votre soutien !


Solidarité sans frontières !

Depuis 2015, de nombreuses initiatives d’aide aux exilés ont été mises en place à Saint Jean du Gard. Le collectif Solidarité réfugiés, composé de différents acteurs tels les Restos du Cœur, l’association Abraham Mazel, Cévennes Sans Frontières, l’Oustal, l’ERF et des individus, poursuit son engagement auprès de familles réfugiées. Deux d’entre elles, originaires du Caucase, accueillies au village depuis plusieurs années, ont enfin été régularisées et peuvent maintenant se projeter plus sereinement dans l’avenir. Une autre famille, originaire d’Afghanistan, nous a rejoint cet été. Elle a d’abord été accompagnée par un collectif de Lasalle et a obtenu récemment une protection de réfugié. Reste pour toutes trois la question de l’intégration sur le plan économique, et donc de trouver des emplois stables leur permettant de vivre en toute autonomie.

Le collectif Cévennes Sans Frontières (CSF) quant à lui, s’occupe depuis des années maintenant de jeunes réfugiés, accueillis au village ou dans les environs. Si pour certains une régularisation ou une scolarisation ont pu être atteints, d’autres demeurent encore livrés à de longs mois d’attente avant que leur situation administrative se stabilise. Des possibilités d’accueil chez l’habitant sont également trouvées, celles-ci reposent sur des volontés individuelles courageuses de soutien aux réfugiés. Le collectif participe également à des initiatives solidaires telles les Cantines sans frontières à Alès, moment de rencontre qui permet à de nombreuses personnes sans revenus d’obtenir une aide financière ponctuelle. Il reste en lien avec les différents collectifs de solidarité cévenols réunis au sein de l’inter-collectif Cévennes-Méditerranée qui se rencontre mensuellement afin d’organiser une action au niveau régional.

Ces initiatives, menées depuis des années maintenant, montrent que l’organisation collective est indispensable pour permettre de s’en sortir à moindre mal dans un système social de plus en plus excluant et précarisant. Cependant, les périodes de confinement bloquent les activités de soutien mises en place et compliquent considérablement la vie des personnes sans-papiers. Les actions de solidarité telles les cantines, soirées de discussions, moments de rencontres, et mobilisations sont limitées, et il est en effet bien plus compliqué pour les personnes de se déplacer pour trouver un petit travail, ou de poursuivre une scolarisation et des cours de français. D’autant que les contrôles policiers répétés poussent à l’isolement, et rendent l’intégration sociale délicate.

Le contexte politique général, quant à lui, demeure inquiétant. La vague de pandémie mondiale a bouleversé l’économie de nombreux pays et se répercute sur les conditions de vie de populations déjà fragiles, qu’il s’agisse de migrants déjà sur la route, mais également de nouvelles personnes contraintes à l’exil. Les contrôles accrus modifient les voies de transit et redoublent les risques, tels que nous le rappellent cruellement les récents naufrages faisant plusieurs centaines de morts au large du Sénégal et de la Libye. Pour autant, la prévention sanitaire, qui est pourtant une problématique majeure, ne s’applique qu’avec parcimonie pour les exilés. Les conditions d’obtention de l’aide médicale d’État, destinée à fournir des soins aux personnes étrangères précarisées, viennent d’être durcies là où le contexte de crise sanitaire exigerait une meilleure prise en charge des populations vulnérables. Le campement comptant près de 3000 personnes à Saint-Denis vient d’être évacué sans pour autant que des solutions de relogement pérennes ne soient garanties. La situation dans les centres de rétention administratifs, vidés lors du premier confinement, relève de manière flagrante de la mise en danger de la vie des retenus à tel point que les mouvements de protestation et grèves de la faim se répètent inlassablement à l’intérieur des murs et que la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté vient d’en demander la fermeture.

D’autre part, le climat sécuritaire actuel renforce l’inquiétant amalgame entre terrorisme et immigration, et les intempestives déclarations médiatiques et les projets de loi du gouvernement font craindre une poussée forte du racisme et de la xénophobie, ainsi qu’une stigmatisation des populations étrangères. Les récents attentats sur le territoire français ont directement déclenché des contrôles systématiques aux frontières (Perpignan, Menton, Briançon…), et le doublement des forces policières annoncé par le Président de la République pour surveiller chaque entrée sur le territoire ne s’est pas fait attendre. On le voit bien, rien n’est acquis dans les luttes pour l’égalité des droits et la liberté de circulation, mais rien ne saura non plus faire reculer nos solidarités !

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