Près de 200 personnes se sont rassemblées ce vendredi 12 avril sur la plage de Calais à rendre hommage aux morts des frontières, victimes des politiques du non accueil européen. Voici la prise de parole de l’une d’entre elles présente ce jour là (reprise à partir du fb du Collectif Appel d’air ):
“Comme tout réfugié, mon histoire commence à la maison, le pays natal, un pays que j’ai été forcé de fuir. Le mien c’est l’Éthiopie. Chassé par la dictature, je me suis retrouvé en Égypte. Je voyageais avec des amis et avec eux, on a décidé de se réfugier en Europe en espérant trouver de la sécurité. Pour se faire, nous avons pris un bateau avec 600 autres personnes. Le bateau a coulé et emporta des centaines de vies. Nous ne sommes que 30 à avoir survécu et aujourd’hui je continue mon périple sans mes amis. Certains diront que c’est le risque que l’on prend pour la liberté, que c’est le prix à payer pour une vie meilleure….
Mon histoire est la mienne mais tout réfugiés ont payé. MAIS POURQUOI FAIRE ?!
Dès les premiers moments où nous arrivons en Europe, nous sommes obligés de nous cacher, de vivre à la rue ou dans la Jungle, de fuir face à la police et face à la violence des lois que le gouvernement nous impose. Dublin III n’est qu’une des nombreuses raisons pour laquelle je me trouve comme des milliers d’autres avant moi à Calais, pour encore une fois risquer ma vie pour en trouver une meilleure. Aujourd’hui est un jour pour se souvenir de nos frères et de nos sœurs qui ne sont plus parmi nous.
Aujourd’hui nous honorons, leur mémoire, leur histoire. Maintenant il faut que l’Europe se rende compte que nous sommes vivants en reconnaissant ceux qui sont morts.”