Procès en appel de Francesca à la Cour d’Appel d’Aix en Provence Mercredi 23 mai

MERCREDI 23 MAI A LIEU LE PROCÈS EN APPEL DE FRANCESCA À LA COUR D’APPEL D’AIX EN PROVENCE (20 PLACE DE VERDUN, AIX)

Francesca est accusée d’aide à l’entrée irrégulière sur le territoire français (frontière de Vintimille). Nous vous invitons à la soutenir devant le tribunal !

Avant tout, nous vous invitons à lire son texte, qui explique pourquoi elle ne se reconnaît pas comme une délinquante solidaire… une approche politique qui déplace l’attention générale, au risque de rendre invisible le problème politique central des “frontières” et d’occulter les luttes des exilé.e.s pour les libertés.

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” JE NE ME RECONNAIS PAS DANS LA DÉFINITION DE “DÉLINQUANTE SOLIDAIRE”…POUR MOI, CES DEUX MOTS N’ONT PAS DE RAISONS D’EXISTER ENSEMBLE!

L’année dernière, le 4 avril 2017, pendant le procès à Nice, on a essayé de démontrer, avec des faits et des témoignages, ce qui a découlé et qui découle encore actuellement de la “Création des frontières”…dans le cas spécifique, celles franco-italiennes : violences, contrôles au faciès, renvois forcés sans respect des procédures, non-respect des droits des demandeurs d’asile, privation des libertés dans des conditions indignes et sans cadre légal. Le résultat de cette tentative de prise de conscience collective de la violence des frontières, a été une condamnation pour “Aide à l’entrée sûr le territoire français, de personnes en situation
irrégulières”, avec une amende de 1.000 euros. Je n’ai pas accepté cette décision et j’ai donc décidé de faire appel.

Le 23 mai prochain, à Aix, nous serons donc à nouveau dans une salle de Tribunal, pour confirmer tout ce qu’on avait démontré l’année dernière, parce que la situation, non seulement n’a pas changé, mais elle devient de plus en plus violente et inhumaine. L’opinion publique et les institutions continuent de déplacer l’attention générale sur le personnes “solidaires”, qui sont de plus en plus victimes de la répression, pour ne pas voir le vrai problème… les Frontières!

Depuis 2016, au moins 16 personnes sont décédés autour de Ventimiglia, pour essayer de rejoindre la France et les réseaux de trafic d’êtres humains et de prostitution deviennent de plus en plus présents et puissants sur le territoire. A Ventimiglia, comme ailleurs, cette logique de contrôle et de militarisation des frontières, conduit les personnes à emprunter des parcours de plus en plus dangereux et à risquer le tout pour le tout afin de pouvoir exercer le droit fondamental de chaque être humain à migrer. De plus en plus de personnes, au cours de la dernière année, ont donc essayé de traverser la frontière aux alentours de Bardonecchia / Briançon, en défiant des conditions climatiques et des risques inimaginables… Ce qui a produit un autre territoire militarisé et d’autres morts insensés!

Je suis née à Cuneo et, pendant toute mon existence, sur ce territoire entre Ventimiglia et Nice, je n’ai jamais subi de contrôles, ni j’ai eu la perception qu’il existait une frontière.
Je ne peux donc pas accepter que, depuis 2015, on ait décidé de trier ceux qui peuvent passer et ceux qui n’en ont pas le droit et qu’on ait mis en place des contrôles fondés sur “l’appartenance ethnique, la race, la religion ou l’origine nationale supposée”!

J’ai accompagné chez moi des amis, qui vivaient sous un pont à Ventimiglia: ils avaient le droit de voyager et d’être accueillis dignement! Et moi, j’avais le devoir de rester humaine! Je ne vois rien d’irrégulier et encore moins de criminel dans tout ça… Aucun être humain est illégal! “

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