La police italienne coupe toute circulation pour bloquer la vélorution

Repris du site : http://sauvons-la-roya.fr/

13445377_977546312363549_3300909314088639016_n

A l’appel des collectifs de Vintimille et de la vallée de la Roya, une vélorution d’une 60 aine de personnes, partie de Breil-sur-Roya, devait rejoindre Vintimille, puis Menton, traversant deux fois la frontière entre la France et l’Italie. Elle dénonçait tout autant la traque aux migrants (contrôles raciaux dans les trains et les rues, rafles, déportations) et la répression qui s’abat sur les personnes solidaires à la frontière franco-italienne, que le danger que représente pour la vallée  le doublement du tunnel routier du col de Tende en termes d’augmentation du trafic des poids lourds et de la dévastation de la vie locale. « Aujourd’hui, au sein de [nos] territoires, la logique du système qu’on nous impose apparaît au grand jour: les personnes sont bloquées alors que tout est fait pour faciliter les flux des marchandises », pouvait-on lire dans le texte d’appel à la mobilisation. Enfin, il s’agissait également de protester contre l’abandon des lignes ferroviaires Nice-Tende-Cuneo-Vintmille au profit du tout-routier. En parallèle, une course-relais pour la défense des lignes de train et pour la libre circulation des personnes, partie de Cuneo, devait également rejoindre Vintimille.

Malgré l’arrêté préfectoral interdisant la vélorution et menaçant les participants de 7500€ d’amende et de 6 mois d’emprisonnement, sur la partie française, de Breil à la frontière, celle-ci s’est déroulée sans encombre, ralentissant le trafic dans la bonne humeur. Mais à la première frontière, près du village de Fanghetto, l’Italie a déployé un imposant dispositif policier empêchant le passage de tout véhicule, piéton et cycliste. Pendant plus de 5 heures, la frontière est devenue un mur infranchissable, et la circulation a été complètement coupée dans les deux sens, obligeant les riverains de la vallée à faire un important détour par Sospel. Même une ambulance s’est vue interdire le passage et une autre n’a pu traverser la frontière que suite à l’insistance des vélorutionnaires.

13445709_977516265699887_884511724265625294_n

La course-relais, pourtant autorisée dans les deux pays, a refusé de franchir le barrage policier sans les cyclistes, car les deux mobilisations défendaient les mêmes causes.

Une centaine de fonctionnaires de police italienne mobilisés pendant toute une après-midi pour empêcher une soixantaine de vélos de poursuivre leur route, bloquant de ce fait une vallée entière, la situation pourrait être jugée grotesque si elle ne relevait pas d’une politique scandaleuse de répression de toute forme de solidarité et d’un gaspillage de sommes faramineuses d’argent public pour bloquer les flux migratoires et pour faire couler du béton. « Ni camions, ni frontières, on est tous solidaires », scandaient les participants face au mur policier.

This entry was posted in General. Bookmark the permalink.