Cantine sans frontière samedi 11 juin aux Plans

Ce samedi 11 juin la cantine sans frontière remet le couvert des 12h30 aux Plans (12 km d’Alès direction Bagnols ) pour se rapprocher des soutiens locaux de la famille arménienne hébergée chez notre copain du Cercle de Silence.

Face aux expulsions récurrentes de sans papiers nous souhaitons encourager d’autres personnes à ouvrir leur portes.

L’idée de cette cantine de soutien – co-organisée cette fois par cette famille sans papiers, leurs potes et RESF – est de soutenir financièrement les personnes concernées mais  également  celui qui les soutien  en les hébergeant, même symboliquement, selon la recette que nous espérons aussi généreuse qu’à la Rétive.

Ce sera aussi l’occasion de rencontrer d’autres personnes déjà solidaires de cette famille localement ou qui souhaiteraient rejoindre leur comité de soutien.

L’équipe de permanence d’RESF Alès

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Quand être une ville frontière devient une malédiction

Une frontière laisse passer des personnes et des choses, en bloque d’autres, en fonction des décisions de l’État voisin. Ce qui est bloqué par les lois de l’État voisin passe par contrebande, activité indissociable de la frontière. Douaniers et contrebandiers sont les deux visages d’une même situation. Calais doit à la contrebande sa prospérité industrielle d’antan : les métiers à dentelle d’invention britannique étaient interdits à l’exportation, ainsi que les ouvriers qui en maîtrisaient la mécanique, pour garder au Royaume-uni cet avantage technologique; et puis des machines et des ouvriers ont passé clandestinement la Manche, et pendant un siècle et demi Calais en a tiré profit.

Une frontière c’est ça, le contrebandier déjoue la surveillance du douanier, le douanier maintient l’activité du contrebandier dans des limites raisonnables. Et la ville vit avec, en tire parfois profit.

Sauf quand les choses tournent au drame. Le drame d’un État, et pire de deux État voisins, dans un ensemble d’autres États, qui ne maîtrise plus bien les choses dans la crise, et veut montrer qu’au moins il maîtrise sa frontière. Un État, et pire deux États voisins dans un ensemble d’autres États, qui maltraite tant sa population qu’il devient impensable qu’il traite bien les personnes nouvelles venues.

Et les choses deviennent alors hors de proportion. La violence se développe au point de coller à l’image de la ville. Les personnes qui sont bloquées à la frontière sont jetées dans une misère qui colle aussi à l’image de la ville. Le visage de la ville est changé. On mure les maisons vides parce que les personnes bloquées à la frontière pourraient s’y abriter, on rase des bâtiments parce que des personnes bloquées à la frontière y ont trouvé abri (voir ici et ). Des grilles poussent aux alentours et dans la ville, pour empêcher le passage, pour empêcher l’installation, et coupent entre autres le port de la ville, comme au temps de la Seconde Guerre mondiale l’occupant avait créé un no-mans-land entre le port et la ville.

On coupe arbres et buissons comme en temps de guerre pour mieux voir la progression de « l’ennemi ». On inonde des terrains comme en temps de guerre pour empêcher la progression de « l’ennemi ».

La ville frontière est soumise à cet impératif guerrier, ses habitant-e-s sont sommé-e-s d’être « pro » ou « anti ». L’impératif de la frontière traverse sa population et son économie, qui croit alors sur elle comme un chancre.

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Article repris du blog : passeurs d’hospitalités.

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Nouvelles de Vintimille

Communiqué repris et traduit à partir du blog : https://noborders20miglia.noblogs.org/

Nous pouvons déclarer que la triste tentative du ministre de l’intérieur Italien Alfano de “nettoyer” la ville de Vintimille des migrant.es annoncée au début du mois de mai, en vue de la saison touristique, a lamentablement échoué. La fermeture du centre de la Croix-Rouge, les rafles constantes, les expulsions, et les menaces n’ont pas réussi à stopper les arrivées : des dizaines et des dizaines de personnes tentent chaque jour de passer les dispositifs de contrôle et arrivent à Vintimille. Elles tentent de prendre le train pour traverser la frontière et résistent aux identifications. Le campement de fortune qui est né le long de la Roya est une démonstration de la façon dont la détermination et la solidarité des migrants dans la lutte contre les frontières ne cesse pas face aux menaces et ultimatums. Ensemble, nous pouvons répondre aux rafles et aux détentions. De plus en plus de migrants arrivent et l’aide venant de diverses villes italiennes et françaises se met en place, un réseau de solidarité qui est l’expression de l’expérience de l’année écoulée.

DSC_0006-1024x681Ainsi dans le camp, venant de la cuisine collective, des longues réunions en plusieurs langues ou des chuchotements nocturnes, est apparu la nécessité d’affirmer publiquement ce qu’il se passe. Personne ne veut créer un ghetto pour se cacher des descentes de police, mais plutôt amorcer une ouverture. Et nous sommes sortis, dimanche, pour rejoindre le centre de Ventimiglia, afin de cesser d’être invisible et de dénoncer ensemble ce qu’il se passe en ville. Environ 200 migrants et soutiens ont manifesté dans la ville gardée par un grand déploiement de forces de police. Les banderoles et les pancartes portées par les migrants étaient claires: « personne n’est illégal »« où est la liberté ? »« arrêter la guerre contre les migrants » ou «nous sommes venus pour la paix et la liberté, assez la torture et les expulsions ». L’endroit choisi pour le rassemblement n’a pas été accidentel : en face du siège d’une municipalité qui ne traite que les plaintes des commerçants et veut les migrants hors de la ville, et le bureau de poste italien avec leur compagnie aérienne, Mistral Air, qui participe aux expulsions.

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Pendant près de deux heures, nous avons écouté les interventions visant à soutenir la lutte et les nombreux témoignages directs de celles et ceux qui se heurtent à la forteresse Europe. La terrible situation en Libye jusqu’à l’arrivée en Europe est une lutte constante contre la police, les militaires, les lois absurdes, les coups, la torture, les arrestations, les identifications, les déportations et les risques d’expulsion. Mais ces témoignages ne sont pas seulement une plainte mais un désir irrépressible pour la liberté: celui d’aller au-delà des frontières et des barrières, déterminer sa propre vie au-delà d’un morceau de papier ou d’un statut juridique. Une énergie qui nous pousse à continuer de nous organiser et à lutter!DSC_0023-1024x681

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Communiqué des réfugiés enfermés à Lampedusa

Lampedusa est une petite île italienne de 20 km2 située au sud de la Sicile. De nombreuses personnes qui traversent la mer sont amenées là, soit par les secours, soit parce que c’est le point d’entrée en Europe le plus proche des côtes africaines dans cette partie de la Méditerranée.

Depuis 1998, un centre sert de lieu pour regrouper et parquer ces personnes dites migrant-e-s. Ce centre, a changé de nom et de mode de fonctionnement depuis sa création. Tour à tour érigé dans des hangars près de l’aéroport, puis dans un bâtiment neuf construit exprès puis sur une ancienne base militaire, il a d’abord fonctionné en tant que CPT (centre de permanence temporaire) avec un régime fermé comme en prison, puis ensuite en tant que CPSA (centre de premier secours et d’accueil) où le régime était semi-ouvert (sortie à certaines heures possibles).

Après 2008, on lui a donné le nom de CIE (centre d’identification et d’expulsion), prison dont la principale fonction est d’enfermer les étrangers et étrangères pour les identifier et les trier : celles et ceux qui pourront être acheminé-e-s en Sicile ou vers une autre région d’Italie pour demander l’asile et les autres qui devront être expulsé-e-s.

Le CIE de Lampedusa est devenu un véritable symbole de la résistance des migrants et migrantes aux lieux de détention spécialement prévus pour elles et eux. Lieu de résistances multiples allant de grèves de la faim aux émeutes, la prison a brûlé 2 fois lors de révoltes contre des expulsions massives qui étaient prévues, une première fois en février 2009 et la seconde fois en septembre 2011.

Depuis l’automne dernier un nouveau type de centre est en fonction sur la petite île militarisée de Lampedusa : un Hotspot, c’est-à-dire un centre européen devant procéder à l’identification, l’enregistrement et la prise d’empreintes digitales des personnes arrivant en Europe pour séparer les personnes ayant le droit de demander l’asile et les migrant-e-s dit-e-s économiques. Or même si l’on vient d’un pays qui nous classe comme éligible à un dépôt de demande d’asile, laisser ses empreintes en Italie, c’est se condamner à ne pas pouvoir faire sa demande ou s’installer dans le pays que l’on a choisi, les accords de Dublin stipulant qu’une personne doit déposer l’asile dans le pays par lequel elle est entrée dans l’UE.img_0011

Les migrant-e-s refusant de laisser leurs empreintes digitales sont victimes de répression de la part des forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, ils et elles s’organisent et ont rédigé le vendredi 6 mai ce communiqué qu’ils et elles souhaitent voir diffuser massivement :

“Nous sommes des réfugiés arrivés en Europe pour échapper à la guerre, nous venons de Somalie, d’Érythrée, du Darfur, du Yemen et de l’Éthiopie.
Nous sommes traités de manière inhumaine au sein du centre de Lampedusa, celles et ceux qui refusent de laisser leurs empreintes sont victimes de violence par les forces de l’ordre. Si nous ne laissons pas nos empreintes, les opérateurs en charge de la gestion du centre nous agressent verbalement et physiquement, ils nous discriminent lors de la distribution des repas, et nous interdisent de jouer au foot dans la cour. Les matelas sont remplis de l’eau stagnante des salles de bain, ce qui peut nous causer des maladies. Il y a des mineurs, des femmes enceintes, et des personnes avec des problèmes de santé qui ne reçoivent pas de traitement adéquat.

Nous sommes à Lampedusa certains depuis deux mois, d’autres depuis quatre mois. Tant que nous n’aurons pas la possibilité de quitter cette prison vers un lieu garantissant des conditions de vie plus dignes, nous refusons de laisser nos empreintes.
Nous sommes venus par nécessité de liberté, d’humanité et de paix, ce que nous pensions trouvé en Europe.

Nous ne voulons pas être enfermés dans une prison alors que nous n’avons commis aucun crime, nous voulons une vie digne et obtenir la protection humanitaire au regard des situations dans les pays que nous fuyons.
Laisser nos empreintes dans ces conditions nous prive de la liberté de choisir notre avenir, notamment de pouvoir rejoindre nos proches installés dans d’autres pays.
Nous voulons quitter Lampedusa et obtenir la protection humanitaire
Nous sommes nombreux à être en gréve de la faim et nous n’arrêterons pas tant que les autorités n’auront pas répondu a nos demandes.”

Communiqué traduit du site du collectif Askavusa (Lampedusa) repris sur Marseille Infos Autonomes.

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Refugees Welcome, El Khomeri Go home !

Sur la passerelle menant au Mucem ce 21 mai… Espérons qu’elle sera encore déployée pour la venue de la ministre à Marseille demain.

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Manifestation contre les accords UE / Turquie – Samedi 21 mai à Marseille

SAMEDI 21 MAI – MANIFESTATION REGIONALE
14H – REFORMES (devant le kiosque de Canebière)
Marchez avec nous, avec les migrants, avec les militants kurdes !!
Pourquoi?
Contre la militarisation des frontières,
contre la criminalisation de la migration,
contre FRONTEX,
contre les centres de rétention,
contre les déportations des migrants,
contre ce marchandage immonde,
contre l’état fasciste d’Erdogan,
contre les états policièrs et l’Europe fortresse,
contre les attaques fascistes et rascistes !!
Pour une société d’autogestion – solidarité – résistance !!

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Brûler les frontières chaque jour : Trois journées de discussions et de lutte à Turin

D’Idoméni à Calais, les images de personnes qui se pressent à des frontières toujours plus closes abondent. Au même moment, les États européens mettent en œuvre une restructuration de la gestion interne de l’immigration à travers de nouvelles structures de tri et augmentent le contrôle dans les structures de rétention administrative.
Il est nécessaire de se rencontrer et de discuter des luttes en cours et de celles à venir.
Les rencontres se veulent une occasion de soulever certains points critiques, théoriques et pratiques, ainsi que les limites rencontrées dans les luttes avec les migrants et les immigrés qui, particulièrement l’année passée, se sont développées dans différentes parties d’Italie mais aussi ailleurs. Conscients des difficultés et de la complexité de cette proposition, nous pensons qu’il est nécessaire de rechercher une réflexion ouverte et non soumise à des échéances de lutte ou engagements de mouvement. En fait, nous éprouvons le besoin de reprendre une discussion sur ces sujets spécifiques, sans forcément devoir trouver une synthèse d’analyses et d’intentions, mais bien un terrain de réflexion fertile dans laquelle pouvoir se retrouver dans les mois à venir.

Objectif des deux journées :
- débattre avec différents compagnons par rapport aux politiques migratoires internationales en relation avec les flux et la fermeture des frontières.
- faire le point sur l’évolution du système d’accueil et de refoulement mis en place en Italie, des Hotspots et du système dit “accueil secondaire” jusqu’à la rétention dans les CIE (Centres de rétention italiens).
- débattre avec des compagnons impliqués dans différents types de lutte contre la gestion de l’immigration, comme par exemple contre les CIE ou contre les frontières.
- débattre avec des compagnons venus de l’étranger qui pendant la dernière année ont suivi les diverses luttes aux côtés de réfugiés ou demandeurs d’asile.

La discussion voudrait aborder les points suivants :
- L’arrivée massive d’immigrés prévue pour les prochains mois pourrait recréer l’été prochain une situation similaire à celle de l’année dernière à Ventimille, où s’amassent déjà des centaines de réfugiés. La fermeture de la frontière entre l’Italie et l’Autriche fait obstacle au passage vers le nord de l’Europe, déviant probablement les flux provenant des Balkans et du sud vers la frontière nord-occidentale. Comment imaginer une intervention de lutte qui tienne compte des conditions pratiques que de telles situations créent ? Comment mener une solidarité active avec les migrants sans tomber dans des dynamiques assistantialistes mais en relançant plutôt des parcours de lutte et de complicité ? Quelles limites et quelles possibilités offrent ces espaces nés autour de situations d’urgence ?

- On fait désormais transiter l’énorme flux de migrants dans des Hotspots récemment ouverts, qui adoptent la fonction de filtre au travers duquel il se décide de la destination de chaque migrant, qui sera par la suite dirigé vers des structures “d’accueil secondaire”, c’est à dire les SPRAR, les CAS et les CARA. Ces lieux existent depuis bon nombre d’années mais se multiplient dernièrement afin de faire face à un nombre toujours plus élevé de demandeurs d’asile. La rhétorique de l’accueil, utilisée pour justifier l’existence de telles structures, occulte un réseau complexe d’appels d’offres dans lequel s’insèrent des coopératives et autres entreprises qui encaissent d’importantes sommes grâce à la fourniture de services. Et pas seulement. La “voie de garage” proposée aux demandeurs d’asile les contraint à se plier à un parcours “d’intégration”, réel ou non, construit autour d’activités éducatives et de prestations de travail à visée d’exploitation. À la marge de ces parcours officiels, les structures “d’accueil secondaire” représentent dans beaucoup de cas un bassin de main d’oeuvre sous-payée, pain béni pour les employeurs des travaux agricoles, des chantiers ou de la restauration, où le recrutement au noir dispose de larges marges de manœuvre. Quelles sont les possibilités d’intervention contre ces coopératives, ONG, associations ou organismes qui gèrent de telles structures ? Comment intercepter des moments de conflictualité mis en œuvre par les migrants eux-mêmes et de quel manière intervenir ? Comment est-il possible de s’opposer à la propagande de l’accueil en visibilisant ses contradictions plus profondes et ses finalités de contrôle ?

- Les CIE sont le dernier lieu de transit pour les immigrés en attente d’expulsion, pris dans une rafle ou arrivant de prison, des lieux de débarquement ou bien des frontières. Même si la gestion des CIE change en fonction de leur localisation et de leurs gestionnaires, dans tous les cas ces structures tendent à devenir toujours plus semblables à des prisons : répression interne à coups de contrôles étroits, quartiers d’isolement, privations de téléphone, pour comuniquer avec l’extérieur ; chacune de ces mesures confirme cette hypothèse. Malgré cela, les révoltes et les évasions demeurent un exemple flagrant de comment fermer ces centres. La gestion des services est une source constante de profit pour entreprises et gestionnaires, parfois les mêmes pour les CIE et pour les centres “d’accueil secondaire”. Comment soutenir depuis l’extérieur les révoltes des retenus et comment mener également de manière autonome la lutte contre les CIE ?

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Calendrier des rencontres :

Vendredi 20 mai
19h00 : Discussion sur les systèmes de gestion et de contrôle de l’immigration.
De la machine à expulser à la machine de l’accueil.

Samedi 21 mai
10h00 : Rassemblement Piazza della Repubblica à l’angle du Corso Giulio Cesare.
14h30 : Récit de différentes expériences de lutte avec des sans-papiers, avec l’intervention de camarades qui vivent en France.
19h30 : Discussion sur les blocages aux frontières et expériences de lutte de cette dernière année.

Dimanche 22 mai
16h00, Rassemblement sous les murs du CIE du Corso Brunelleschi.

Pour donner à chacun la possibilité de faire connaître sa propre expérience de lutte avant les rencontres, nous invitons à proposer des contributions à envoyer à in-contro-frontiere@riseup.net.
Elles seront par la suite publiées sur le sitehttp://www.autistici.org/macerie/.
Toutes les discussions se tiendront à l’Asilo occupato, via Alessandria 12, à Turin.
Ramenez vos sacs de couchage.

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Joli bordel devant le centre de rétention de Nîmes ce samedi !

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi 7 mai devant le Centre de rétention de Nîmes, répondant à un appel lancé afin de protester contre les centres de rétention et l’enfermement des exilé.es en Europe.

En quelques minutes l’ambiance était là : pétards, tambours et casseroles ont tout de suite permis de faire un chouette boucan. La barrière de l’entrée et les clôtures ont subi un assaut déterminé de la part des manifestants, tapant dessus à coups de pied, de poing, ou de cailloux, avant d’être rapidement repeintes par de jolis slogans.

La circulation a été ralentie ou bloquée devant le centre et sur la rocade passant juste à côté. Celui-ci se situant dans une zone commerciale plutôt fréquentée un samedi après-midi, cela a rajouté pas mal de bordel dans ce joyeux rassemblement…

Plus de 400 tracts ont été distribués aux automobilistes qui pour une grande majorité se montraient favorables, voire encourageaient, cette action de soutien aux personnes enfermées à cause d’un problème de régularité dans leurs papiers.

Un certain nombre d’entre eux/elles, passant pourtant régulièrement ou tous les jours devant le centre, ne remarquaient pas l’existence du bâtiment, ne connaissaient pas sa fonction. Par ce rassemblement, ce lieu d’enfermement a pu être rendu visible, pour quelques heures au moins… Il a peut être aussi permis de rattacher pour certain.es la question de la “crise migratoire”, rendue trop souvent lointaine et abstraite par le biais des informations crachées en masse par les médias, à une réalité proche de chez eux/elles. Peut être a t-il a pu apporter pour d’autres un geste de solidarité concrète, une possibilité d’agir…

La morosité et l’aseptisation régnant habituellement dans ce lieu a été chamboulée. Et si pour beaucoup des personnes présentes, ce fut un beau moment permettant de libérer un peu de rage, d’exprimer de manière collective un refus des politiques fondées sur la peur de l’autre et sur la marchandisation de l’être humain, la réalité de l’enfermement, la gestion et le contrôle des individus reste cependant cruellement présents.

Ce rassemblement n’était donc qu’une action reliée à beaucoup d’autres, souhaitant s’articuler parmi celles permettant de nous opposer à ce monde fait de murs et de frontières, de lutter pour l’abolition du règne marchand et autoritaire.

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APPEL POUR UNE JOURNEE INTERNATIONALE DE MOBILISATION SAMEDI 21 MAI

Appel lancé par le Collectif Soutien Migrant 13 de Marseille

https://www.facebook.com/collectifmigrants13/

APPEL POUR UNE JOURNEE INTERNATIONALE DE MOBILISATION SAMEDI 21 MAI

OUI A L’ACCUEIL INCONDITIONNEL DES MIGRANT-ES !
NON A LEUR DEPORTATION VERS LA TURQUIE FASCISTE D’ERDOGAN !

Après avoir livré les migrants aux passeurs et fait de la Grèce un piège à réfugiés en refusant obstinément de leur ouvrir des voies légales d’accès à son territoire et en entérinant la fermeture de la route des Balkans, l’Union européenne s’engage aujourd’hui dans un véritable troc de la honte. Avec l’accord conclu entre l’UE et la Turquie, seront massivement renvoyés vers la Turquie tous les migrants qui ont gagné la Grèce par la mer Égée dans les pires conditions et au péril de leur vie, et qui suite à une enquête bâclée, se voient arbitrairement refuser la protection liée au droit d’asile.

La Turquie un « pays sûr » ? Rien n’est moins… sûr, puisque la Turquie n’a pas de système de protection des réfugiés, de sorte que ceux-ci n’ont pas la garantie de ne pas être refoulés à nouveau vers un pays de persécution, à l’instar de ces centaines de syriens expulsés en zone de guerre ces dernières semaines.

Par ailleurs, le tri entre bon et mauvais migrant est révoltant : non seulement les régions « sensibles » changent, et ne sont définies qu’en fonction des intérêts ponctuels de l’Europe, mais il nous semble malhonnête d’opposer « zones de conflits » et zones de pauvreté, créés par les guerres économiques menées par les puissances impérialistes qui s’accommodent et soutiennent des dictatures garantissant leurs marchés et leurs intérêts.

Et à côté des expulsions spectaculaires, il existe des outils plus insidieux pour effectuer ce tri en fonction des besoins de main d’oeuvre et de pousser les migrants à partir d’eux-mêmes. Les politiques d’enfermement à répétition, pendant plusieurs mois voire plusieurs années, dans les « hot-spots » aux frontières de l’Europe ou dans des centres de rétention à l’intérieur, où ils sont l’objet de violences, de tortures, d’humiliations constantes et de manque d’accès aux soins, sont autant d’éléments de la militarisation de nos sociétés et du renforcement de l’Etat policier. Et les cohortes de clandestins permanents ainsi générées sont des proies faciles pour tous les « business » (exploitation au travail, commerce sexuel, mafias, etc.).

Dans cette fuite en avant des égoïsmes xénophobes, une deuxième honte se dessine : pour arriver à ses fins, l’Europe accepte de traiter avec un pays qui bafoue ouvertement les libertés individuelles et collectives les plus fondamentales, qui est en guerre contre ses propres peuples, et de lui confier le destin des réfugiés.

En même temps que l’UE s’apprête à payer des milliards d’euros à la Turquie comme prix du tri et de la mise en camps des migrants, elle couvre les violences exercées sur les opposants en observant un silence coupable sur les exactions du régime turc. Chacun connaît les bombardements et massacres subis par les Kurdes. Chacun sait maintenant
que la presse d’opposition est totalement muselée, et que l’épuration des universités et de la magistrature sont en cours.
Et l’Union européenne donne 6 milliards d’€ à un Etat qui est connu pour armer les djihadistes, tout en continuant à diffuser partout l’amalgame écœurant entre terrorisme et migrations ? On se fout dangereusement de nous en entretenant cette xénophobie générale. Censé dissuader les migrants de rejoindre la Grèce, cet accord a déjà entraîné la mort de plusieurs centaines de migrants près des côtes égyptiennes, passage encore plus dangereux pour éviter la Turquie. Mais les dirigeants des « démocraties occidentales » préfèrent ramasser des cadavres plutôt que d’accueillir l’exil. Une autre manière de faire le tri ?

La vie d’un-e migrant-e ou d’un-e opposant-e kurde ne vaut pas lourd dans ce marchandage immonde :

Brisons l’entente entre ces états racistes et policiers !

Autodétermination des peuples et des individus !

Liberté de circulation et d’installation !

OUI A L’ACCUEIL INCONDITIONNEL DES MIGRANT-ES !
NON A LEUR DEPORTATION VERS LA TURQUIE FASCISTE D’ERDOGAN !

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Rassemblement à Nîmes et appel international contre les centres de rétention

Rassemblement contre l’enfermement des Exilé.es.

Un appel à été lancé le 7 mai en solidarité avec les personnes placées en rétention. Plusieurs manifestations se tiendront simultanément dans tout le Royaume-Uni mais également en Belgique, Allemagne, Pays Bas, Islande, France… afin de protester contre l’existence des centres de rétention administrative.

Afin de gérer la « crise migratoire », les États de l’Union Européenne font le choix d’une politique répressive dictée en fonction de leurs intérêts économiques ou géo-politiques. La souffrance, les conflits et la volonté qui poussent des millions de personnes à fuir leur pays ne les intéressent guère, et à leur yeux, les flux d’humains doivent être traités comme une marchandise. Si elle peut s’avérer rentable, elle pourra servir au fonctionnement du capital comme chair-à-fric exploitable et corvéable à merci, car sans droit et sans possibilité de se révolter. Si elle est considérée comme superflue, elle devra circuler ou disparaître.

Pour mener à bien cette politique, de considérables moyens sont déployés, bien plus larges évidemment que ceux qui permettraient un accueil convenable des exilé.es, mais là n’est pas la question, les règles du capital ne s’intéressent pas à l’humain, cela n’est pas nouveau ! En plus des collaborations entre états européens, qui mettent en place et renforcent depuis des années une coopération transfrontalière de surveillance et de contrôle interne, des accords sont passés avec les pays de provenance ou de transit afin de faciliter les reconduites ou le blocage des exilé.es aux abords de l’Europe. Le dernier en date est celui permettant à l’Union Européenne de bloquer en Turquie une grande partie des exilé.es en provenance du moyen-orient.

Ainsi, les frontières de l’Union Européenne tendent à s’élargir, pour qui n’est pas Européen cela s’entend, et de multiples points de stockage se dressent aux périphéries de la forteresse. Ils complètent le dispositif répressif déjà existant. Loin des yeux, loin du cœur ! Hotspots, centre de tri ou camp d’internement, l’enfermement est partout présent. Des barrières se construisent tout au long de la route des exilé.es afin de dissuader et d’invisibiliser les personnes en transit. Les campements auto-organisés et les lieux occupés permettant d’échapper à cette incarcération, forcée ou inévitable, sont expulsés. Dès lors, les solidarités mises en place et les réseaux d’entraide apportent une réponse capable de court-circuiter ces logiques sécuritaires, et sont en cela inhérentes à la lutte contre les frontières, à la libre circulation.

Le 7 mai s’inscrit dans une campagne internationale souhaitant mettre un terme aux politiques d’immigration qui enferment des gens simplement car ils ont choisi ou été forcés de migrer. Ces actions sont aussi solidaires d’une lutte globale contre les frontières et les contrôles migratoires et des personnes qui doivent vivre détenu.es au pied d’un mur, de Calais à Idomeni.

Nous voulons faire savoir aux personnes enfermées dans les centres de rétention qui font quotidiennement face à la violence d’État que leurs luttes ne restent pas inaudibles et que les gens à l’extérieur les écoutent et veulent se joindre à leurs combats contre la détention et les déportations. Nous ne demandons pas des aménagements dans l’enfermement mais nous exigeons un arrêt des détentions !

En solidarité avec celles et ceux qui doivent vivre détenu.es
dans un centre de rétention, au pied d’un mur ou dans un camp.

Samedi 7 mai – Devant le CRA de Nîmes à 17h
Mas de Mingue – Rue Clément Ader
Pour faire un maximum de bruit !

CRA7 MAI

Affiche à télécharger :  CRA7 MAI

Tract à télécharger : TRACT 7 MAI

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