Vidéo-surveillance dans un village Cévenol

Ci-dessous une affiche vue sur les murs de Saint Jean du Gard dénonçant un projet d’implantation de caméra surveillance dans le village. Le conseil municipal aura donc voté hier soir favorablement au lancement de l’étude du projet (pour la ridicule somme de 15000 €). Celui-ci prévoit d’installer pas moins de 20 caméras (!) et devrait coûter entre 50000 et 100000€. Les quelques associations culturelles ou sociales doivent à côté de ça se battre pour gratter quelques centaines d’euros en guise de subvention, pas de moyens pour les écoles non plus… L’Etat répressif se déploie de partout, aux frontières, dans les gares, dans les villages de montagnes… Il va sans dire que nous opposons également à ce projet liberticide, à ce qu’une bande de flics viennent surveiller nos faits et gestes avec leurs gadgets technologiques. Etat, frontières : hors de nos vies !

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Bienvenue à tou-te-s les migrant-es – Ne laissons pas la rue à l’extrême-droite !

Pour ne pas leur laisser la rue, soyons nombreux-ses à nous rassembler ce samedi 8 octobre, à 14h devant la Préfecture (place des Martyrs de la Résistance).

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Depuis des années, dans une quasi-indifférence, la mer Méditerranée est devenue un véritable cimetière, des milliers de personnes y ont péri et y périssent encore en tentant de rejoindre l’Europe.

Les réponses des États européens sur l’accueil de réfugié-es restent dominées par une approche ultra sécuritaire et criminalisante en menant une politique impérialiste, guerrière et répressive à l’égard des migrant-e-s.

Ces États transforment la violence de l’exil en crime, et, avec la complicité des grands médias, désignent les migrants-es comme boucs émissaires.
C’est dans ce contexte de discours et mesures racistes que l’extrême-droite diffuse largement ses idées et appels à la haine contre les immigré-e-s.

Après avoir déjà manifesté à deux reprises, les 22 et 25 septembre, devant le Centre d’accueil de demandeurs d’asiles qui vient d’ouvrir à Montpellier, l’extrême-droite appelle de nouveau à manifester ce samedi 8 octobre en centre-ville contre les migrant-e-s.

Pour ne pas leur laisser la rue, soyons nombreux-ses à nous rassembler ce samedi 8 octobre, à 14h devant la Préfecture (place des Martyrs de la Résistance).

Parce qu’aucun être humain n’est illégal, nous revendiquons :

La solidarité internationale entre tou-te-s les exploité-es !
L’ouverture des frontières !
La régularisation de tout-es les sans-papiers !
La liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous !

Aucune distinction entre réfugié-es et migrant-es !

L’abolition des lois criminalisant les migrant-es !

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P.-S.

Depuis la rédaction de cet appel les identitaires ont construit un mur “anti-migrants” devant le futur centre d’accueil des migrants. Voir Midi pas Libre ou autre torchon.

Plus un pas en arrière !

L’équipe d’animation du Pressoir

Article repris du site d’infos le Pressoir : https://lepressoir-info.org/ 

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Quelques nouvelles sur la situation à la frontière entre l’Italie et la Suisse

Depuis cet été, un nombre croissant d’exilés essayant de rejoindre l’Allemagne ou les pays nordiques tentent leur chance en passant par la frontière Suisse, au niveau du Canton de Tessin, entre les villes de Chiasso et Côme en Italie.

Les autorités helvétiques, voyant le nombre de réfugiés devenir de plus en plus important, décrètent ne pas vouloir devenir un pays de transit, et bloquent leur frontière en augmentant le nombre de gardes et de contrôles routiers et ferroviaires, en utilisant des caméras de surveillance et des moyens militaires comme les drones pour repérer toute présence suspecte. Face à la difficulté d’aller plus loin dans leur parcours, un campement à vu le jour début août dans un parc situé près de la gare de Côme et compte jusqu’à 500 personnes sans ressources, si ce n’est l’aide apportée par quelques soutiens et associations.

Les personnes réussissant à traverser sont donc pour la plupart interceptées par les gardes-frontières Suisses, après des contrôles effectués au faciès. Contrairement à ce que les réglementations prévoient en terme d’accueil et de demande d’asile, les douaniers ne prennent que quelques minutes pour « étudier » le cas de chacun, avant de les reconduire en Italie. En effet, les mineurs non accompagnés devraient être pris en charge, et les demandes de certaines personnes qui souhaiteraient obtenir l’asile ou rejoindre des proches en Suisse sont pour la plupart refusées. Des fouilles humiliantes à nu sont également effectuées, justifiées par une soi-disant lutte contre le trafic de drogue ou par le risque de possession d’objets dangereux… Les exilés parlent eux-même de conditions dégradantes dans le traitement qui leur est infligé.1

Les reconduites en Italie sont quotidiennes (plus d’un millier par semaine en moyenne début août), et de là, plusieurs fois par semaine, la police italienne charge les migrants rejetés à Chiasso dans des bus. Ceux-ci prennent la direction du sud de l’Italie et déposent leurs passagers à plus de 1000 kilomètres de Côme, à Tarante. Le but : éviter un autre Calais et modérer l’affluence dans le camp. Un long trajet de gare en gare s’en suit après pour remonter…

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Un centre sécurisé à vu le jour récemment dans la commune de Mendrisio en Suisse, à quelques kilomètres de la frontière afin de simplifier le travail des douaniers. Celui-ci fut aménagé par l’armée dans un hangar désaffecté, qui a d’ailleurs trouvé de bon goût d’y tendre des bâches couleur camouflage militaire, certainement pour rappeler aux réfugiés que la guerre qui leur est livrée n’a pas lieu que dans leur pays… Le centre ne servira qu’à héberger pour une nuit les personnes interpellées avant d’être reconduites en Italie.

Côté Italien, c’est un centre d’une capacité de 300 places (50 containers de 6 couchages chacun) qui est ouvert et géré par la Croix Rouge depuis le 19 septembre. Comme celui déjà en place à Vintimille, le but réel de cette structure est de garder un œil sur les gens qui veulent traverser la frontière, de les forcer à quitter les camps auto-organisés, les isoler de la ville (le camp se situe à 1,5 km de la gare) et des personnes qui les soutiennent, de sélectionner ceux qui ont accepté à contre-coeur de demander l’asile en Italie et d’identifier et d’expulser ceux qui refusent. Pour entrer dans le camp, il faut un badge et la zone est surveillée par la police, un couvre feu est de rigueur…

Le 11 septembre, une manifestation est organisée à Chiasso2 pour dénoncer les frontières et le racisme des contrôles arbitraires. Le 15 septembre, un cortège de 300 personnes a lieu à Côme3 et rassemble exilés et soutiens, il dénonce la logique de ghettoïsation mise en place avec les centres fermés, les déportations, les pressions policières, et revendique l’ouverture des frontières.

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Depuis cet été, les contrôles aux frontières se sont très largement renforcés sur tous les axes alpins, notamment à Vintimille et dans les vallées montagneuses environnantes, ou dans le Brennero (passage entre l’Italie et l’Autriche où un nouveau mur y est construit), confirmant s’il y a encore besoin de le faire, la volonté de blocage et de refoulement des exilés de la part des pays de l’UE. Chacun se rejette la responsabilité de l’asile et verrouille ses frontières, voulant éviter la contraignante prise en charge des personnes fuyant misère économique, guerre, ou famine. La Suisse ferme ses frontières car l’Allemagne fait de même, la France ferme ses frontières car l’Angleterre fait de même, et ainsi de suite… Les exilés sont forcés de passer d’un camp à l’autre tout au long de leur périple, depuis ceux en Turquie ou en Lybie avant même d’arriver en Europe, ou par les hotspots de Grèce et centres d’« accueil » et de rétention partout en Europe. Et qu’ils soient fermés ou soumis à conditions4, gardés par des « humanitaires » ou par des militaires, l’enfermement et le contrôle sont partout présents, les barbelés qui les entourent restent les mêmes. La menace de la déportation est constante, avec en plus depuis peu le risque d’être ramené dans des pays en conflit comme le Soudan, ce qui peut équivaloir de très près à une peine de mort. L’État Italien l’a notamment fait pour quarante huit personnes ramenées de force le 24 août dernier à Khartoum depuis Turin.

La logique de guerre menée aux exilés par les dirigeants Européens repose sur la fermeture des frontières et de chaque axe de passage au sein de leur territoire, l’enfermement et le contrôle exercé grâce à la force policière et militaire, et la sous-traitance aux pays tiers par le biais d’accord permettant les déportations et obligeant ceux-ci à agir de même. Dénoncer et agir contre ces politiques meurtrières reste donc plus que jamais une urgente nécessité.

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4 En Turquie, dans plusieurs camps d’internement, les réfugiés sont interdits de communiquer avec le monde extérieur et un «choix» leur est donné : soit ils restent internés sans limitation de temps, soit ils se font expulser là d’où ils viennent, ce qui signifie pour la plupart un retour dans leur pays en guerre. Notons par ailleurs que ces centres où sont fréquemment dénoncés violences, viols et rackets, sont construits en collaboration avec l’UE.

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[Chiasso] Les seuls étrangers sont içi (Tag sur le mur du commissariat)

Article repris du site Renversé, infos et luttes en Suisse romande ( https://renverse.co/ )

Retour sur la manifestation contre toutes les frontières du dimanche 11.09.16

Ce sont plus de 500 personnes qui se sont rassemblées au stade communal à Chiasso ce dimanche 11.09. Une foule bien mélangée, provenant de toute la Suisse et de l’Italie.
Beaucoup de banderoles, un chariot son, des flyers distribués, des affiches collées, des slogans sprayés et beaucoup de pétards et de fumigènes, voilà de quoi donner une dynamique combative à ces deux heures de manifestation à travers Chiasso.
La police, clairement en sous-nombre, ne devait pas attendre autant de manifestant-e-s. A plusieurs reprises, de petites tentivatives de bloquer le défilé avant la douane, mais toutes se sont soldées par un échec. Et finalement la douane a pu être bloquée avec succès, et le poste de police avoisinant recouvert de tags.
A plusieurs endroits, des discours et messages de solidarités avec et pour les personnes migrantes bloquées par les gardes frontières suisse de l’autre côté de la frontière, à Como en Italie.
La police, remise de ses émotions, a procédé à plusieurs contrôles d’identités après la manifestation et à quelques garde-à-vues, mais il semblerait qu’à l’heure actuelle tout le monde soit à nouveau dehors.

Ci dessous quelques impressions de la manifestation

poste de police à la douane

la police qui tente de bloquer le défilé avant la douane

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Chroniques d’une lutte permanente…

« C’est dur quand je pense au nombre de jours passés depuis mon arrivée ici. Il n’y a rien à faire. Tout ce que nous faisons, c’est penser, parler entre nous et dormir. Il n’y a pas de télévision, pas de livres et les murs sont noirs de saleté…. L’eau est trop froide et on ne peut pas se doucher. »

Depuis un centre fermé, parole d’un enfant exilé enfermé en Grèce.1

La situation cet été aux frontières fut des plus tendue. Loin de l’effervescence médiatique connue l’an passé pendant laquelle les gouvernants promettaient encore d’apporter des solutions à l’accueil des réfugiés, c’est au contraire une politique des plus réactionnaires qui n’a eu de cesse de se mettre en place, tant au niveau des discours, que des pratiques utilisées. Les orientations prises par l’Union Européenne et les États membres sont alarmantes et ne laissent présager qu’un alourdissement des mesures sécuritaires, et des tensions à venir. Les dernières déclarations des représentants de ces instances n’en sont que des exemples2 et la création d’un nouveau corps européen de garde-frontières en lieu et place de Frontex marque une étape supplémentaire dans la guerre menée par l’Union Européenne contre les migrants et les réfugiés3.

Les contrôles et blocages aux frontières n’ont donc cessé de se renforcer sur les lieux de passages des exilés, forçant ceux-ci à continuellement trouver de nouvelles brèches au sein de la forteresse. La forte répression et le contrôle exercé cet été à la frontière franco-italienne entre Vintimille et Menton a dévié une part des traversées dans les vallées montagneuses de la Nervia et de la Roya, puis entraîné comme réponse immédiate le déploiement de forces militaires (chasseurs alpins en Italie, militaires mobilisés dans le cadre de l’opération sentinelle en France) et policières. Ainsi, des patrouilles rodent dans les villages, dans les gares et sur les sentiers4. D’autres cols alpins situés plus au nord ont dans la foulée également vu leur postes douaniers ré-ouvrir.

Au début du mois d’août, ce fut au tour de la Suisse d’intensifier le blocage de sa frontière avec l’Italie au niveau du canton de Tessin lorsque celle-ci est devenue sujette à des passages plus importants. Un campement comptant jusqu’à 500 personnes refoulées à Chiasso apparaît dès lors côté Italien La Suisse déclare alors ne pas vouloir devenir un pays de transit et met en place un contrôle des plus strict (contrôle systématique des accès routiers et ferroviaires, 2000 gardes frontières, drone militaire détectant les traces de chaleur la nuit…). Fin août, l’Allemagne, pays qui prônait l’ouverture il y a quelques mois à ses collègues européens, renforce également ses frontières avec la Suisse…

Ainsi, de la Turquie à la Norvège, des Balkans à Calais, les murs, barbelés et contrôles se réajustent et s’intensifient au grès des passages et des politiques menées par chaque État. Se profile ainsi une sorte de jeu de l’oie grandeur nature où les pions sont ceux qui fuient l’horreur économique, les catastrophes climatiques et les guerres, et dont l’issue de la partie, si elle ne se révèle pas forcement fatale, demeure bien souvent dramatique.

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Les conditions d’accueil, si l’on peut encore utiliser ce terme pour désigner l’action des politiques menées en terme d’asile ou d’intégration, sur le territoire restent quant à elles alarmantes. Combien de personnes à la rue, dans des camps, enfermées, où dans des situations extrêmement précaires ? Aux conditions matérielles s’ajoutent la peur de l’expulsion, les traumatismes déjà endurés, la complexité du parcours administratif pour espérer obtenir un titre de séjour, et le harcèlement policier. Aux points de crispations comme dans les grandes villes et aux abords des axes de passages, les tensions sont extrêmes et encouragées de fait par des états privilégiant la répression et au tout sécuritaire au détriment de solutions adaptées.

A Paris, violences policières, gaz lacrymogènes, humiliations, OQTF, garde à vue et enfermement en centre de rétention sont devenus la politique généralisée. Les logements occupés et les campements sont constamment expulsés comme par exemple le campement de l’avenue de Flandres5, les logements boulevard la Boissière à Montreuil6, ou le camp Wilson à Saint Denis7. Disperser et invisibiliser la présence des « indésirables » permet d’empêcher que ceux-ci se regroupent et puissent s’organiser, et maintient une tension permanente.

A Calais, alors que des commerçants grognent que la jungle leur fait concurrence en plus de donner mauvaise image à « leur » ville, la préfecture en profite pour faire perquisitionner les petits commerces et restaurants à l’intérieur du bidonville. Les arrestations de ceux désignés comme propriétaires ou responsables et la destruction de la nourriture et matériel viennent s’ajouter aux tensions déjà présentes dont notamment la menace constante d’expulsion (remise à l’ordre du jour et prévue d’ici la fin de l’année) et les provocations policières8 (en moyenne 100 tirs de lacrymogènes par jour depuis octobre 2015 selon les syndicat de police). Des bagarres éclatent alors entre habitants de la Jungle, allant parfois jusqu’à la mort, ce qui reste néanmoins prévisible du fait de la promiscuité et des conditions dans lesquelles 9000 personnes y séjournent.

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A Vintimille, dans le centre géré par la Croix Rouge Italienne, plus de 500 personnes s’entassent depuis la ré-ouverture du centre situé à l’écart du centre ville dans containers en bordure de voix rapide. A leur arrivée, un numéro est remis à chaque pensionnaire, la police est présente à l’intérieur du camp, les téléphones portables pouvant prendre des photos sont interdits à l’intérieur, ainsi que toute visite extérieure. Un couvre-feu est de rigueur et l’accès à la nourriture, soin et hygiène sont limités. Aucune autonomie n’y est permise et poursuivre son projet relève du parcours du combattant. Voilà ce que l’on appelle un camp « humanitaire » en Europe…

A l’intensification des contrôles aux frontières et aux conditions d’accueils, s’ajoute la réalité de l’enfermement et des expulsions. 28000 personnes furent enfermées dans les Centres de rétention administratifs (dont une centaine d’enfants, des femmes enceintes ou personnes malades) en France métropolitaine l’an passé. En Grèce, des centaines d’enfants non accompagnés sont placés en détention dans des commissariats ou dans des centres fermés. Les déportations visant à décourager les exilés vont bon train, comme par exemple celles du nord de l’Italie vers le sud (Bari, Pouilles, Sardaigne) dans des endroits éloignés qui leur coûtera encore des efforts pour revenir. De plus, des déportations directes depuis des pays d’Europe dans des pays en guerre réputés « non surs », pour reprendre les termes officiels, sont rendues possibles par le biais d’accords passés entre pays Européens et pays tiers. 48 personnes originaires du Soudan furent déportées par avion depuis Turin dans leur pays le 24 août après avoir été raflés à Vintimille. Ces accords viennent également renforcer les mesures de protection à l’extérieur des frontières européennes, moyennant un chantage à l’aide au développement9.

Face à ce triste tableau où l’on constate que la richesse et la protection d’un territoire valent plus que les vies humaines, il est plus que temps d’agir et dénoncer la politique mortifère de l’UE et de ses états. L’ouverture des frontières ne pourra être effective qu’avec la fin d’un système basé sur l’exploitation et la répression.

Septembre 2016

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1Propos recueillis dans un rapport datant de septembre 2016 sur les enfants non accompagnés détenus en Grèce. https://www.hrw.org/fr/news/2016/09/08/grece-des-enfants-migrants-sont-detenus-dans-des-conditions-deplorables

2 Les trois dirigeants Européens Hollande, Merckel et Ramzi déclarent le 22 août sur un navire de guerre au large de Naples la surveillance des frontières et une meilleur coordination militaire leur priorité pour relancer l’Europe. Donald Tusk, président du Conseil Européen affirme avant le commencement du G20 en Chine début septembre que les capacités de l’Europe en terme d’immigration « ont presque atteint leurs limites »…

3http://www.migreurop.org/article2716.html?lang=fr

4https://cevennessansfrontieres.noblogs.org/post/2016/08/15/compte-rendu-de-laction-contre-la-militarisation-a-sospel-06/

5https://paris-luttes.info/la-situation-des-migrants-empire-6553?lang=fr

6https://paris-luttes.info/montreuil-les-rroms-toujours-a-la-6610?lang=fr

7https://paris-luttes.info/vacances-d-ete-vacance-d-humanite-6541?lang=fr

8https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2016/08/29/de-lhuile-sur-le-feu/

9https://cevennessansfrontieres.noblogs.org/files/2016/06/Sur-la-politique-dexternalisation.pdf

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Cantine sans frontières !

En soutien aux familles sans-papiers.

C’est Samedi 17 Septembre dès midi au Marché couvert de Saint Jean du Gard avec un repas Caucasien à prix libre.

Il y aura également une table de presse, une friperie et des discussions sur l’accueil autour de Saint Jean du Gard et sur la situation des frontières en général.

Cette cantine est organisée avec les personnes concernées et l’intégralité de l’argent récolté leur sera reversée.

Faîtes tourner l’info !
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Crème solaire et barbelés

Alors que les professionnels du tourisme déplorent une baisse importante de la venue de vacanciers étrangers en France, liée notamment au risque d’attentat, et qu’un comité d’urgence doit être mis en place à la rentrée afin de débloquer des fonds (comptez en millions d’euros !) pour sauver cette industrie économique de premier choix, la venue des étrangers en provenance de certains pays tels que la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan ou le Soudan est quant à elle étrangement soumise à un régime d’accueil bien différent. Certes, qui feindrait d’être étonné ? Les laissez-passer aux frontières sont délivrés en fonction de l’épaisseur du tas de billets que l’on compte dépenser dans ses loisirs, et se faire bronzer au soleil ou visiter quelques monuments historiques légitime évidemment plus l’octroi d’un visa que le fait de fuir guerres, massacres ou famines.

Ainsi, là où des programmes colossaux sont déployés partout en Europe afin d’encourager les flux internationaux de marchandises (les vacanciers sont une marchandise comme une autre, soyons clairs), mais aussi d’énergie où de capitaux, comme par exemple avec la construction d’un aéroport à Notre dame des Landes, une ligne grande vitesse en Val de Suse, ou le doublement d’un tunnel dans la Roya, d’autres moyens également colossaux continuent de se mettre en place pour bloquer la route aux chairs non rentables, encore appelées par endroit « êtres humains ». Se dégage alors une catégorisation de la population entre celle étant née dans un pays dit riche, ayant le bon faciès et pouvant donc se mouvoir comme bon lui semble, et celle de seconde zone, condamnée à rester là où elle doit.

Aussi, si certains se laisseront berner par les appels médiatiques des gouvernants invoquant multiples prétextes pour justifier le refoulement de centaines de milliers de personnes, tels l’incapacité économique de faire face à la « crise migratoire », le nauséabond amalgame avec la menace terroriste, ou la peur d’une perte d’une soi-disante « identité républicaine », et par là même construire un discours réactionnaire attisant haines et tensions, nous préférons pour notre part nous pencher sur les causes profondes qui engendrent ce système, en dénoncer les méfaits, et agir par nous même afin de lutter contre ces sinistres politiques. Soyons lucides, gardons en tête que le maintien du capital s’est toujours exercé par l’exploitation des hommes (avec où sans papiers), la division des uns contre les autres, et le maintien des populations dans la peur et l’ignorance.

Les « touristes » en camping à Calais, Vintimille et dans les squares parisiens respirent l’odeur des lacrymos, leurs maîtres nageurs portent matraques et uniformes. Les avions qu’ils empruntent ne les amènent que dans une seule direction. A quand la fin des vacances ?

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The Line

Article repris du site Calais Migrant Solidarity, publié le 24 août 2016.

Règle numéro un pour les toilettes : frappe toujours avant d’essayer d’ouvrir la porte. Prie pour que ce que tu trouves derrière la porte ne déborde pas. Tiens la porte pour te protéger du vent et des autres personnes. Laisse traîner tes mains le moins possible. Retiens ta respiration. Couvre ton visage avec tout ce que tu peux.

Règle numéro un pour les tentes : fais attention à ce que personne ne te suive. Des mains, des mains partout. Tu ferais mieux de ne pas marcher seul la nuit. Tu ferais mieux de ne pas être une femme. En fait, tu ferais probablement mieux de ne pas être là du tout. Mais ok, tu es là. Des gens t’appellent. Des gens sifflent. Des gens rient. Certains sont sympas, d’autres pas.

Des déchets et des vêtements boueux répandus sur le sol, vols, de longues “lines” pour réussir à se procurer une quantité ridicule de nourriture, différents âges et différentes langues, de nouveaux amis, des cinglés, de l’alcool, de la drogue. Tu n’emmènerais jamais ta fille de 4 mois là-bas.

Ca pourrait être le début du récit d’un des festivals où tu as probablement été cet été.

Mais ça ne l’est pas.

Oui, il y a une tente de premiers secours. Oui il y a un Welcome Point, bien qu’il soit à court de dons et fermé maintenant. Il y a aussi beaucoup d’autres services, qui fonctionnent plus ou moins.

Il y a aussi des écoles. L’une d’elles a été complétement détruite par un incendie il y a quelques jours, ainsi que les cabanes qui l’entouraient et dans lesquelles habitaient les 14 réfugiés soudanais qui s’occupaient de l’école. Ils avaient été “relogés” à titre temporaire dans des tentes, mais la police leur a demandé de les enlever.

« …la veille… [la police] est venue et a dit qu’il ne s’agissait pas d’une école parce qu’il y avait des sacs de couchage. Ils ont forcé les gars à dégager tout ce qui servait à dormir ou vivre et qui n’avait pas de rapport avec l’école ou l’éducation. Ce jour-là ils ont laissé une tente debout parce qu’il y avait des tables et des chaises (signe que c’était bien une école). Ils étaient sans-merci et certains d’entre eux se sont permis des commentaires et des menaces horriblement racistes » raconte une témoin de la descente de police.

Et il y a eu d’autres feus. Un viol la nuit dernière. Beaucoup de bagarres, de surpopulation et de tensions. Des descentes de police et de la violence. Une zone classée Seveso : qui pourrait oublier l’odeur des usines chimiques Tioxide et GrafTech qui constituent le voisinage ?

D’après le syndicat de la police, une moyenne de 100 grenades lacrymogènes sont tirées chaque jour depuis Octobre 2015.

Tu fais le choix d’aller un festival l’été. Aucune des personnes bloquées à Calais n’avaient envie de vivre dans la Jungle. Aucun festival dans les dernières années. Aucun festival n’est autant inhospitalier, aucun festival ne se base sur la maltraitance et la négation de l’Homme en tant qu’« Être Humain ».

De la premier chant du muezzin, passant par les cris des mouettes jusqu’à le son d’une sirène, tout le monde déteste “the Line”.

Il y a une « line » pour la nourriture, mais pas assez pour que tout le monde puisse se coucher le ventre plein.

Il y a une « line » pour avoir les toilettes les plus propres, pendant que des rats courent joyeusement et librement à travers les lieux de vie.

Il y a un fossé aussi grand que le sont ces « lines » entre être aidé et se sentir inutile, à mi-chemin entre vivant et survivant.

Il y a un fossé entre la France et l’Angleterre.

Si l’Etat veut mettre fin aux conditions indignes dans lesquelles ces personnes survivent, c’est sur ce dernier point qu’il devrait se pencher, pas sur les restaurants les shops ou les cabanes, ni même les toilettes. C’est ce fossé que ces Hommes veulent traverser et c’est donc à partir de ce point que nous devrions commencer.

En l’effaçant.

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Communiqué des migrants de l’avenue de Flandre (Paris, jeudi 11 août 2016).

Repris du site Paris Luttes infos

La situation des migrants empire de jour en jour

La situation des migrants empire de jour en jour, et cela pour plusieurs raisons.

Parmi ces raisons, ce que nous vivons dans les rues : nous souffrons de ne pas trouver d’aide et de considération. Nous souffrons de vivre dans le froid et les maladies.

La situation est extrêmement pénible.

Et cela, vous pouvez le constater dans l’espace public.

Nous sommes venus par la mer au péril de nos vies.

Une fois arrivés en France, le gouvernement refuse de nous accueillir, refuse de nous héberger, refuse que nous nous regroupions, et nous refuse même eau et nourriture.

Nous sommes venus dans ce pays pour demander l’asile et non pour que nos droits soient bafoués.

Nous n’avons pas de prise en charge ni d’hébergements, ni camps, nous devons dormir sur la voie publique, sous les ponts, le métro, ou le long du canal dans Paris.

La police quotidiennement nous chasse et nous pourchasse, dans les petites rues, comme dans les grandes artères, elle nous arrête, nous jette en cellule et en prison. Et parmi nous des femmes, des enfants, un grand nombre de femmes seules enceintes et des bébés pourchassés par la police qui les arrête et ne leur propose aucune solution à part d’être pourchassés à nouveau jour après jour. Ce qui est incroyable c’est que la police est violente, et vous en êtes témoins.

Le droit des réfugiés indique que la police n’a pas le droit de nous violenter.

Les autorités justifient leur comportement en disant craindre le terrorisme.

Sur quelle base la France serait un pays démocratique, alors que nous n’avons pas de trace des droits de l’Homme ni de protection pour les réfugiés.

Normalement le gouvernement devrait nous protéger.

Le grand problème est que le gouvernement vient tous les jours pour mettre la pression sur nous. Alors qu’il devrait s’intéresser à notre situation. Nous demandons le respect de nos droits.

Il se dit partout que la France est un pays d’asile, où sont-ces droits ?

Le constat est que le gouvernement français est l’ennemi des migrants. Où sont les organismes responsables de la protection ?

Nous nous sommes enfuis, nous avons trop souffert dans la rue, nous demandons aux autorités et aux organisations concernés de se préoccuper des réfugiés.

Stop aux violences policières

Logements et Papiers pour tous

Liberté de circulation et d’installations pour tous

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Sur la situation à Vintimille lors du week end du 5 août

Extrait de l’émission Passeurs d’infos du 11 août (diffusée sur Radio Zinzine chaque jeudi après midi) où une habitante de la Roya revient sur les évènements qui se sont déroulés à la frontière lors du week end du 5 août, et notamment sur la tentative de passage du poste douanier de Menton par près de 300 migrants, puis les déportations dans le sud de l’Italie qui s’en sont suivies, la situation très tendue dans le camp de la Croix rouge, la répression des solidaires présents sur place, et le lien avec la lutte contre le doublement du tunnel à Tende et l’aide au migrants dans la vallée. A écouter donc…

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