Dans le cadre de l’appel lancé contre les politiques de l’UE et la guerre contre les migrants le 6 février 2016, le tract ci-dessous sera diffusé à cette occasion.
Pour en savoir plus, deux sites dédiés à cette mobilisation :
6feb-ceuta.org
Solidarity without limit
Le 6 février 2014, il y a deux ans, la garde civile espagnole a tué 15 personnes pour les empêcher de traverser la mer en direction des côtes ibériques.
Près de 500 personnes ont tenté de passer la frontière à la nage, ce à quoi les forces de l’ordre ont répondu avec des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des coups pour couler les flotteurs. La violence a continué à coups de crosse de revolver pour empêcher que les migrant-e-s ne s’accrochent aux rochers de la jetée. 15 d’entre-eux sont morts, huit gravement blessés ou disparus et ceux qui réussiront à arriver seront expulsés illégalement au Maroc grâce aux “devoluciones en caliente” (pratique qui consiste à expulser immédiatement les migrant-e-s passé-e-s en Espagne au Maroc, par les portes des barrières de Ceuta et Melilla, sans aucune base légale).
Dans les dix dernières années, plus de 27 000 personnes – et beaucoup plus qui n’ont laissé aucune trace – ont perdu la vie en cherchant à traverser une des nombreuses frontières que les états européens construisent et défendent pour protéger leurs privilèges. Privilèges qu’ils ont obtenus il y a des centaines d’années par le vol et l’assassinat, produits des politiques colonialistes. Aujourd’hui ils protègent avec brutalité ce qu’ils ont pris hier par la violence systémique.
Les routes de la Méditerranée ne seront jamais égales selon qui les emprunte. D’un côté, des navires de croisière chargés de hordes de touristes prêts à consommer les lieux et à détruire des communautés. De l’autre les migrant-e-s qui pour une raison ou une autre décident de se déplacer. Pour les premier-e-s toutes les portes sont bien ouvertes tant que leurs poches, leur classe et leur provenance parlent d’abord. Pour les second-e-s, un voyage sans fin les attend dans la majorité des cas. Et quelques fois la mort. Comme le 6 février dernier.
Colonialisme, frontières, tourisme, sont les nombreux visages d’un même modèle que nous ne voulons pas accepter. Parce que nous croyons dans la liberté de se déplacer et de décider de sa propre vie.
Repris d’un texte du collectif catalan « Te Kedas donde Kieras »
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Les guerres ne s’arrêtent pas aux portes de l’Europe. Pas pour tout le monde en tout cas.
Partout sur le trajet qui les mènera jusqu’au pays qu’ils/elles tentent d’attendre en Europe,
les migrant-e-s font face à la violence, la répression, et la mort.
Cela n’est pas le fruit du hasard. Les États membres de l’Union Européenne, en menant leurs sinistres politiques migratoires, en sont pleinement responsables.
Nous n’acceptons pas leurs logiques gestionnaires faites d’hypocrisie, de racisme,
de chiffres et de quotas.
Car chaque être humain doit être libre de vivre ou bon lui semble,
Car aucun mur, aucune barrière, aucun barbelé ne tombera seul,
Car la bonne conscience humaniste et les actions charitables n’enrayent en rien la machine,
Seules nos luttes, organisées dans chaque pays et assemblées les unes aux autres, seront à même de briser la forteresse.
Contre toutes les frontières !
Lutte et solidarité avec les migrant-e-s !
Mobilisation transnationale contre les politiques de l’UE et la guerre contre les migrant-e-s le 6 février 2016 à Rabat, Ceuta, Berlin, Prague, Strasbourg et partout !